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Le triangle d’or de Stoke City

Par Maxime Brigand
Le triangle d’or de Stoke City

Personne n'aurait un jour imaginé ça. Jamais personne n'aurait pensé voir Stoke jouer au foot, Hughes mettre le feu à la Premier League et surtout, Bojan-Shaqiri-Arnautović porter une ville de potiers. Sauf que voilà, l'histoire s'est écrite ainsi.

Il n’y a plus de mot. Parfois, souvent, le silence se suffit à lui-même. Quand il vient de 40 000 personnes, parées du bleu de leur équipe favorite, il n’est que plus fort. Le 28 décembre dernier, Goodison Park finissait seulement de se remplir quand la magie de trois hommes s’est réveillée. L’action n’a duré que dix secondes, le ballon a circulé entre cinq jambes. En démonstration à Liverpool, face à Everton, Stoke a enclenché son bal des revenants en un quart d’heure de jeu avec pour figures de proue un trident d’artistes composé d’un Autrichien, un Suisse et un Espagnol. Trois solistes ayant en commun un passé de poètes maudits. Ils étaient des espoirs, des héritiers même pour certains. Ce jour-là, dans le calme de Goodison Park, Bojan a lancé Arnautović qui a décalé Shaqiri pour ouvrir le score. Tout un symbole. Comme une gifle au passé, à leur passé, mais aussi aux couleurs qu’ils portent aujourd’hui. Celles de Stoke City. Une institution qui avait, il y a quelques années encore, « une tactique de rugby » selon Arsène Wenger. Un groupe qui est progressivement devenu Stokelona. Rien que ça ?

La porte de l’Europe

Et pourtant. Pourtant, Mark Hughes a mis du temps à trouver la formule idéale. 17 matchs de championnat en réalité et la réception de Crystal Palace le 19 décembre dernier (1-2). Depuis, Stoke City a fait tomber Manchester United (2-0), a gagné à Everton (4-3) et a tenu Arsenal en respect (0-0). Les Potters ont également sombré par moments, à West Bromwich ou face à Liverpool, mais désormais les hommes de Hughes plaisent. Le dernier bastion du kick and rush, vissé sous la casquette de Tony Pulis, est tombé. Un style de jeu s’est dégagé autour du trio Arnautović-Bojan-Shaqiri, du relais retrouvé Afellay au milieu, du boucher Shawcross devenu puriste derrière et de l’infranchissable Butland dans les buts. Oui, Stoke City est une équipe qui joue. Qui joue bien même. Et qui, après vingt-deux matchs, frappe à la porte de l’Europe après avoir fait tomber à domicile City, United et Chelsea.

Aujourd’hui, et grâce aux influences catalanes de Mark Hughes, Stoke est même devenu une ville qui attire, avec pour toile de fond l’un des meilleurs publics d’Angleterre au Britannia Stadium. Il a fallu du temps à Hughes pour imposer ses idées dans un club qui voulait gagner sans la manière. Depuis son arrivée, Stoke a terminé deux fois neuvième avec un jeu basé sur la possession et le déploiement offensif. Le 4-3-3 sans feu a été remplacé par un 4-2-3-1 mobile, avec les arrivées progressives d’Arnautović, en 2013, Bojan, en 2014, et de Shaqiri cet été sur un pont doré. Reste donc pour le moment les exploits, mais aussi la frustration d’un groupe capable de se sublimer et de sombrer totalement lors des rendez-vous moins brillants. Le meilleur exemple étant l’échec en League Cup face à Liverpool lors de la demi-finale aller (0-1) pour un club qui n’a plus rien gagné depuis 1972.

Le pas de l’Europe

Sauf qu’à l’heure de parler d’Europe à Stoke, un regard dans le rétro est utile tant les destins de ce fameux trident se sont heurtés à l’exigence du haut niveau. Bojan n’a jamais supporté le poids des espoirs fondés sur ses frêles épaules, Shaqiri n’a jamais réussi à dépasser la concurrence qui lui était opposée, et Arnautović n’a jamais su se ranger au moment où il aurait dû le faire. Ces gars-là sont des revenants, des espoirs brisés que le football avait laissé pendant un temps sur le côté après de nombreuses expériences sans lumière. Rien, ni personne, n’aurait pu écrire qu’un jour ils se retrouveraient pour revenir en haut, à Stoke-on-Trent, ses poteries et son club de foot sans style.

Rien, ni personne, n’aurait pu penser un jour qu’Arnautović serait cité comme une potentielle recrue du Paris Saint-Germain, qu’il refuserait de prolonger son contrat en janvier 2016 et qu’il plierait les défenses de Premier League. Lui dont José Mourinho avait déclaré à son arrivée à l’Inter qu’il n’était pas « à la disposition de l’équipe, mais du staff médical » , lui qui empilait les sorties avec Balotelli. Car c’est aussi ça, Stoke. Une espèce de maison où l’on remet sur pied des gars sortis du circuit, où on les recadre, leur donne confiance pour qu’ils explosent à nouveau. Les exemples sont nombreux, de Shawcross à Mame Biram Diouf en passant par le gamin Joselu. Le tout dans la chaleur du Britannia Stadium. C’est fou à quel point quelques petits mois peuvent tout changer. C’est fou ce qu’un long silence peut révéler. Une explosion de joie aussi.

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Par Maxime Brigand

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