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ACTU MERCATO

Le transfert qui a plombé la carrière de Kévin Anin

Par Romain Canuti
Le transfert qui a plombé la carrière de Kévin Anin

Footballeur impressionnant mais dépressif, Kévin Anin a peut-être bien basculé le jour où il n'a pas pu rejoindre Arsenal alors qu'il jouait à Sochaux. En tout cas, depuis cette épisode, rien n'a plus été pareil.

Vous avez peut-être assisté à ce moment gênant. C’était en septembre 2013, en plein Canal Football Club. Lors de la messe du dimanche soir, Hervé Mathoux tente une interview à distance avec Kévin Anin, qui sort du coma après un terrible accident de voiture. L’ancien milieu de terrain peine à aligner trois mots. Le malaise s’installe sur le plateau et tout ceux qui assistent au spectacle supplient le présentateur de mettre fin à cet interminable moment. C’est l’épisode final, et douloureux, d’une descente aux enfers qui dure depuis deux saisons. À Sochaux, puis à Nice, Anin enchaîne les prestations convaincantes – comme ce jour où il martyrise le milieu du PSG tout seul au milieu des autres Aiglons niçois – et les disparitions prolongées. Des jours de fugue couverts par ses employeurs, qui essaient tant bien que mal de faire exploser un joueur au potentiel d’international. Mais Anin l’explique un jour dans une interview, il n’a plus la tête au football : « C’est le plus beau métier du monde. Mais il y a plein de choses que je n’aime pas trop. Pas les entraînements, on est obligés. Mais les gens autour, leur hypocrisie, je n’aime pas trop ça. On a beau gagner de l’argent, quand le cœur n’y est plus… On m’avait dit que c’était un monde de pu… C’est vrai. J’y vais à l’entraînement, mais pas tout le temps. Je suis conscient de mon manque de professionnalisme parfois. J’ai des périodes où je vais dire que j’ai hâte d’être au match et d’autres, quand je ne suis pas bien dans ma tête, où tout me saoule. On me dit de faire abstraction de ce qui se passe en dehors du football, de me concentrer sur le terrain. Certaines personnes y arrivent, pas moi » . Et ce qui a tout cassé dans la tête du milieu de terrain, c’est peut-être bien un transfert avorté vers un grand club.

La rencontre avec Wenger

Parce qu’avant, Kévin Anin arrivait à plutôt bien contenir son spleen. En 2009 par exemple, alors que Le Havre repart illico en Ligue 2 après un petit tour discret dans l’élite, il a l’opportunité de signer à Sochaux. Mais sa visite médicale dans le Doubs n’est pas concluante, et Kévin se tourne immédiatement vers un plan B. Il aurait pu l’avoir mauvaise, mais non, il fait sa saison à l’étage inférieur, pour mieux rejoindre les Lionceaux un an plus tard. Où il explose dans un rôle nouveau, en milieu défensif. Le Sochaux de Francis Gillot, avec son 4-4-2 losange, est une des rares équipes qui envoient du jeu en Ligue 1. Maïga-Ideye Brown en attaque, Boudebouz en 10, Marvin Martin en relayeur.. et donc Anin en seul milieu défensif, tranquille. Tout ce petit monde finit cinquième, un peu à la surprise générale. Du coup, l’été est celui de toutes les convoitises. Surtout pour Anin. La rumeur ne sort pas trop dans les journaux, mais elle raconte qu’un homme a été convaincu par ses prestations. Il s’agit d’Arsène Wenger, qui sait qu’il va perdre Nasri et Fàbregas dans la même intersaison. L’Alsacien veut désormais tout miser sur Robin van Persie devant. Alors au milieu, ça sera Alex Song pour balancer des ouvertures, Ramsey ou Wilshere s’il faut conserver. Manque donc un vrai milieu défensif. Les deux hommes se rencontrent. Mais le transfert ne se fait pas. « Wenger le voulait et Kévin voulait aller jouer à Arsenal. Mais Sochaux ne voulait pas trop laisser partir ses joueurs après Brown et Martin » , explique son agent de l’époque. Cet été-là, l’attention médiatique à Sochaux se porte plus sur Modibo Maïga, qui n’a pas peur de s’en prendre aux supporters de sa propre équipe qui le sifflent. Mais le vrai problème, c’est Anin. Et le nouveau coach, Mécha Baždarević, se rend vite compte qu’il ne pourra pas vraiment compter sur le milieu de terrain. De son côté, Wenger profite du dernier jour du mercato pour faire all-in sur Mikel Arteta, qu’il convainc de jouer un cran plus bas qu’à Everton.

Il aurait pu signer à l’OM six mois plus tard

C’est étrangement après ce transfert raté que Kévin Anin enverra sa carrière en l’air. Dans son interview au vitriol, c’était donc les dirigeants de Sochaux qu’il visait ? Arsène Wenger, qui n’a pas tout fait pour le prendre alors qu’Arsenal avait les moyens de faire l’offre impossible à refuser ? Son entourage, qui aurait cru à sa place à la faisabilité du deal ? « Il voulait vraiment y aller, insiste son agent. Derrière, il a pensé différemment. D’ailleurs, six mois plus tard, l’OM le voulait, mais il a préféré aller à Nice, convaincu par son copain Didier Digard. » Aux dernières nouvelles, Kévin Anin est revenu dans la banlieue du Havre où il se reconstruit avec ses proches. Il y a fort à parier qu’il évite de rester devant sa télé le samedi après-midi lorsque les matchs à l’Emirates sont diffusés. Car ça doit sûrement être douloureux de voir Francis Coquelin, chaînon indispensable du vainqueur de la dernière Cup, s’éclater aux côtés de Cazorla, Ramsey, Özil, Alexis Sánchez, Walcott et consorts…

Épisode 1 : Reynald Pedros vers le FC Barcelone Épisode 2 : Florian Maurice vers le Real Madrid Épisode 3 : David Jemmali vers l’Inter Milan Épisode 4 : Éric Sikora vers Liverpool

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Par Romain Canuti

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