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Le tour de Nathalie

Par Alexandre Doskov
Le tour de Nathalie

Après une élection rocambolesque et la chute de Raymond Domenech, c'est finalement Nathalie Boy de la Tour qui a été propulsée à la présidence de la LFP. Une personnalité nouvelle et inattendue, qui ne mise pas seulement sur son sexe pour incarner un certain renouvellement.

Une femme aura finalement été élue présidente cette semaine. Pas dans le pays attendu, et dans des circonstances légèrement différentes. Mais il faut croire que ces derniers temps, pour remporter un scrutin, apporter un nouveau souffle est une bonne stratégie. En 2004, Donald Trump, bourreau de Hillary Clinton, lançait son émission de télé-réalité The Apprentice. Qui aurait cru que douze ans plus tard, ce milliardaire en train de dézinguer les candidats de son émission depuis son bureau en bois précieux déménagerait au 1600, Pennsylvania Avenue, à Washington ? Au même moment, toujours en 2004, Nathalie Boy de La Tour fondait le salon Galaxy Foot, événement se tenant au Parc des expositions de la porte de Versailles, là où débarquent bruyamment les salons de l’auto et de l’agriculture. Quelques années après, elle confiait à France Football : « Quand j’ai lancé Galaxy Foot, je ne savais même pas combien il y avait de joueurs dans une équipe. » Qui aurait cru que douze ans plus tard, elle déménagerait dans le bureau qui était déjà celui de Frédéric Thiriez à l’époque ? Avec dans le rôle du dindon de la farce un homme habitué à voir son nom bashé à tort et à travers, parfois après avoir lui-même tendu le bâton pour se faire rouer de coups : Raymond Domenech. Car après six longues années passées à vivoter, à être consultant ici et là, à tourner dans quelques publicités, et à accepter le rôle peu chronophage de sélectionneur de la Bretagne, Domenech pensait que ses sourcils remplaceraient à merveille la moustache de Thiriez. Raté.

Raymond, c’est non

Le tenue de l’élection elle-même a été une petite épopée. Après la démission de Thiriez en avril dernier, le directeur général de la LFP Didier Quillot avait assuré l’intérim de la présidence en annonçant une élection le 5 octobre. Tant pis pour le respect des dates, l’assemblée générale de l’institution s’est finalement réunie ce vendredi 11 novembre pour remplir les urnes. Candidat proposé par le conseil d’administration, Raymond Domenech pensait sans doute avoir un boulevard, avec seul Jean-Michel Roussier pour lui faire face. Les 66% de votes qui se sont abattus contre lui l’ont rapidement conduit à faire marche arrière. Plus aucun candidat sous la main, qui pour venir sauver ce petit monde ? La réponse tenait en cinq mots, Nathalie Boy de la Tour. Née en 1968 – une belle année pour qui veut initier une révolution –, la nouvelle présidente de la LFP a découvert le ballon rond sur le tard, mais s’est plus que solidement intégrée à ce milieu depuis qu’elle le fréquente. Sortie d’école de commerce, puis ayant démarré son parcours professionnel par des activités de consultante et des gros postes dans des agences de communication, elle arrive au football un peu par hasard, mais met rapidement le pied à l’étrier. Après la réussite des salons Galaxy Foot, on lui propose en 2008 de rejoindre la Fondation du football, structure qui vient d’être fondée par les politiques Philippe Séguin et Patrick Braouezec, pour monter des projets mettant en avant certaines des valeurs du football. Le nom a depuis été changé en FondaCtion, mais le principe reste le même, et Nathalie Boy de la Tour en est la déléguée générale depuis le premier jour.

En tandem avec Didier Guillot

Élue en juillet 2013, elle est la première femme membre du conseil d’administration de la LFP, où elle mène une carrière discrète, sans compte Twitter ni Facebook. Appréciée de tous, on lui avait déjà proposé la présidence par intérim en avril dernier. Elle avait refusé, tout comme elle avait d’abord refusé d’être candidate à l’élection du 11 novembre, et ce n’est qu’après un premier tour de scrutin pour rien que la Ligue lui a demandé de se lancer. Immédiatement après son élection, tout le monde jubilait, et se félicitait d’avoir élu une femme. « Je voulais une femme à la tête de la LFP depuis juin » , jure Bernard Caïazzo, quand Bertrand Desplat tonne : « C’est une femme formidable, je peux vous assurer qu’elle ne sera pas une potiche. » Noël Le Graët compte sur elle pour « calmer des hommes excessifs, parfois passionnés » , quand Jean-Michel Aulas, qui l’avait recrutée à l’OL Fondation, veut sa part des louanges : « C’est moi qui l’ai fait entrer à la Ligue comme administratrice, parce qu’elle est compétente. » Pourtant, l’intéressée n’est pas du genre à mettre en avant son féminisme à tort et à travers, même si elle se réjouissait en 2014 de secouer un peu cet univers masculin : « Les femmes sont au cœur de l’éducation dans la société actuelle, et alors même qu’elles étaient absentes dans le monde du football. Nous les trouvons désormais sur ce terrain pédagogique. » Élue pour quatre ans, elle doit désormais montrer qu’elle n’est pas un choix par défaut, et surtout cohabiter avec Didier Quillot, à qui les nouveaux statuts donnent presque tous les pouvoirs, quand la présidence devient un rôle de représentation. Bonne nouvelle, les deux se connaissent bien, et la présidente parle de « duo complémentaire » . Nathalie est enfin prête à sortir du bois.

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Par Alexandre Doskov

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