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Le stade Pacaembu pleure le départ du Corinthians

par Gary De Jesus à São Paulo
Le stade Pacaembu pleure le départ du Corinthians

La semaine dernière, le Corinhtians a fait ses adieux à son stade fétiche du Pacaembu. Le club de São Paulo doit maintenant prendre ses quartiers dans le stade construit en périphérie de la ville pour la Coupe du monde. Et forcément, ça ne sera plus vraiment pareil.

Un dimanche de foot pas comme les autres du côté de São Paulo. C’est la deuxième journée du championnat brésilien et déjà, le Corinthians est triste. Pas pour ses résultats sportifs, non, mais parce que le club paulista dit au revoir au stade qui l’a accueilli pendant tant d’années. Le stade Paulo Machado de Carvalho, dit le « Pacaembu » , qui a vu évoluer des mecs comme Rivellino, Sócrates, Garrincha, Ronaldo. Tous sous le maillot du Corinthians. Le Timão a préparé une jolie fête et pour ça, faut bien le dire, les Brésiliens sont bons.

« Voici le stade municipal Paulo Machado de Carvalho ! Le vôtre, le mien, notre Pacaembu ! » Comme toujours, mais avec un peu plus d’émotion dans la voix que d’habitude, le speaker du stade prononce la fameuse phrase d’avant-match. Sur la place Charles Müller, devant le stade, tous les supporters racontent leur première fois dans cette arène mythique : « Ma première dans le Paca, c’était contre le Juventus. Avec mon père, mon compagnon de stade pendant mon enfance. Moi, timidement, je voulais voir Sócrates, Casagrande et d’autres, mais ce qui m’a vraiment impressionné, c’est la torcida (les supporters, ndlr). » Et comme toujours, ceux qu’on appelle les « Fidèles » (la Fiel en portugais, ndlr) ont répondu présent ce dimanche (voir vidéo ci-dessous). Tiffos, banderoles, chants, les différents groupes d’ultras se sont décarcassés pour offrir une belle fête d’adieu à leur vieille maison. Le club a fait retentir à plusieurs reprises la balade Saudosa Maloca du maître de la samba, Adoniran Barbosa. Une musique des années 50 qui raconte l’histoire de trois potes qui se sont fait virer de leur maison bien-aimée, de la saudade pure qui vous tire une larme. Cerise sur le gâteau, le Corinthians en a profité pour présenter sa dernière recrue, Elias, avant de s’imposer 2-0 contre Flamengo. Même si le résultat n’est pas très important, ça leur fait toujours plaisir de taper les Cariocas.

Stade de São Paulo pendant le Mondial de 50, le Pacaembu était le plus grand stade d’Amérique du Sud avant le Maracanã. Appartenant à l’État, il est pourtant associé au Corinthians. Tous les autres grands de São Paulo y ont joué, mais il reste le visage du club alvinegro. Leur vieille enceinte, le Parque São Jorge, trop petite pour accueillir les Loucos, est passée au second plan et le club est devenu locataire principal du Paca, scène des meilleurs moments du Timão depuis. Les plus grandes victoires, comme la seule Libertadores de l’histoire du club en 2012 remportée contre le Boca Juniors dans un Pacaembu comble et rarement aussi hystérique. Des épisodes tristes et émouvants, celui du 4 décembre 2011 en est le meilleur exemple. Jour de la mort de Sócrates et jour où le Corinthians remporte son quatrième Brasileirão. Les joueurs et les supporters rendent alors hommage au mythique numéro 8 en levant le poing vers le ciel (sa fameuse célébration de but). Le Pacaembu a bien sûr aussi connu la tension. Il faut bien que les Loucos fassent honneur à leur surnom. En mai 2006, après l’élimination en Libertadores par River Plate, une dizaine de milliers de supporters tentent d’envahir le terrain entraînant ainsi l’une des plus grandes confusions de l’histoire du stade. Le Corinthians et le Pacaembu, ce sont aussi quelques chiffres importants : le record d’affluence avec 70 218 spectateurs pour un derby contre le São Paulo FC en 42 ; 1 686 matchs, seulement 8 titres et environ 20 000€ par match pour la location de l’enceinte.

Destins croisés

Et maintenant que les Alvinegros se barrent, que va devenir ce stade alors ? Parce que la municipalité de São Paulo doit le rentabiliser. Rien que l’entretien de la pelouse coûte entre 20 000 et 40 000€ par mois. La principale entrée d’argent, c’était le Corinthians. Mais le directeur du stade, Wladimir (le joueur qui a porté le plus de fois le maillot du Timão et l’une des têtes pensantes de la démocratie corinthiane) ne s’en fait pas. Il va draguer les autres grands clubs. Santos serait le principal candidat à prendre la succession. Le club de Pelé, étant basé sur la côte paulista, à 1h de route de São Paulo, verrait d’un bon œil de se rapprocher de la mégalopole. Le Pacaembu deviendrait aussi une bonne alternative au Morumbi pour des concerts ou autres évènements spéciaux. Pour le Corinthians, le prochain match à domicile, c’est le 18 mai prochain contre Figueirense. Le Time do Povo va jouer au Itaquerão, surnom de la flambant neuve Arena Corinthians pour le Mondial (stade le plus en retard, la principale inquiétude de la Fifa). Terminé le plaisir d’avoir son stade au cœur de la ville, les mecs accrochés aux grillages pour assister au spectacle et la liberté dans les tribunes. Au moins, ils n’ont pas fait la même chose qu’au Maracanã. Le Pacaembu perd le Corinthians, mais garde son charme.

Retrouvez dans le So Foot spécial Brésil l’histoire des 12 supporters du Corinthians emprisonnés pendant plus de deux mois en Bolivie.

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par Gary De Jesus à São Paulo

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