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Le roi Andriy

Par Maxime Brigand
Le roi Andriy

Ce n'est plus un prodige. Il a arraché l'étiquette longtemps scotchée sur son front. Aujourd'hui, Andriy Yarmolenko est plus que jamais aux portes d'une Europe qui ne cesse de le draguer et semble enfin en passe de s'envoler de Kiev. L'Etihad Stadium de Manchester est une belle scène pour se dire au revoir.

Toujours la même scène, le même théâtre. Souvent le même sourire, le même regard et le même geste. Andriy Yarmolenko est un artiste et comme tout homme des planches, l’homme a son public. Il est fidèle et on lui est fidèle. Car il fait craquer des foules entières, provoque des sentiments mêlant fascination et interrogation. Comme ce soir de novembre 2013 où il fera définitivement sombrer l’équipe de France en embrassant son tatouage figé sur le bras gauche et fera souffler Mikhail Fomenko, au bord de l’asphyxie au fond de son banc. Le stade olympique de Kiev est son jardin. C’est ici qu’il a écrit la première partie de son histoire. Un récit qu’il a lié intimement à celui du Dynamo Kiev. L’été dernier, le gamin de Leningrad, renommée au fil de l’histoire Saint-Pétersbourg, avait exprimé sa fierté. Celle du devoir accompli : « J’avais promis de ne pas quitter le club avant d’avoir ramené le titre, j’ai tenu ma promesse. » Le Dynamo replacé sur le toit de l’Ukraine, Andriy Yarmolenko devait partir, quitter son peuple pour embrasser son destin étoilé. Reste que pour le moment, l’étiqueté « nouveau Shevchenko » court toujours en blanc. Pour le moment.

La belle courtisée

Son nom ne cesse de circuler. Partout, il traverse les bouches, sort des lèvres, avec des contre-pistes les plus invraisemblables. On glisse son nom au PSG, à Monaco, aux sirènes chinoises, en Allemagne. Depuis plusieurs mois, il est devenu l’homme à attirer en Angleterre. Du côté d’Arsenal d’abord, à Stoke ensuite, avant qu’Everton ne semble prendre le dessus sur le dossier. Son agent l’affirme, son client veut « rejoindre l’Angleterre » . Des discussions ont déjà été ouvertes avec plusieurs clubs, mais Yarmolenko voulait gagner avec Kiev avant de ranger son numéro dix et de taper plus haut. En octobre dernier, il a même signé un contrat le liant jusqu’en 2020 avec le club ukrainien, dopant son compte en banque et assurant une sérieuse plus-value à son formateur. Son nom grouille, on lui prête mille intentions, mais l’important est aujourd’hui de partir la tête haute de Kiev. L’Etihad Stadium est une scène pour des adieux tant le match aller semble avoir compromis l’issue (3-1, pour Manchester City) et alors que le Dynamo s’arrache avec le Shakhtar pour décrocher un deuxième titre de champion d’Ukraine consécutif.

C’est son totem, son graal personnel. Lui ne court pas après la gloire personnelle, mais veut faire briller son Dynamo par ses fulgurances, son génie technique et ses enveloppés du gauche. Le titre de 2015 est quasiment le sien, celui qui fera tomber Donetsk de sa série de cinq titres consécutifs, le tout combiné aux difficultés du Shakhtar touché par la guerre dans le Donbass. Au fil du temps, Yarmolenko est devenu un roi à Kiev. Un prince dans son pays à l’heure où Yevhen Konoplyanka éclatait à la gueule de l’Europe. La trajectoire des deux héritiers est souvent dressée en parallèle. L’un est à gauche, où l’autre cavale sur la droite. L’un a filé à Séville au pic des espoirs, où l’autre a préféré attendre devant l’amour de son président. Aujourd’hui, Konoplyanka prend la mesure de son talent et embrasse l’Espagne de sa patte gauche. Yarmolenko ne peut plus attendre.

L’Europe comme moyen d’expression

Car à 26 ans, celui qui a rejoint le Dynamo à l’âge de treize ans avant de repartir face à l’exigence du milieu et de revenir, est devenu un homme. Un footballeur qui semble enfin prêt à assumer le poids qu’il porte sur ses épaules. Fini les difficultés dans le vestiaire, le caractère impulsif et le manque de puissance physique. Yarmolenko a gagné en régularité, a progressé dans la finition et est cette saison le meilleur buteur de son club en championnat (10 buts). Grâce aussi à la confiance que lui accorde son coach, Sergueï Rebrov, ancienne légende du Dynamo et partenaire de Shevchenko dans le Kiev de la fin des années 90. Rebrov a fait changer de dimension son joueur, affirme que ce dernier est devenu « un leader enfin régulier » . L’an passé, l’Europe était devenue son moyen d’expansion – et d’expression – à l’image de sa performance XXL contre Everton en huitièmes de finale de la Ligue Europa (5-2). Elle pourrait cette année aussi être le meilleur moyen pour lui de vendre son talent, notamment en France, où l’Ukraine s’installera à l’Euro 2016 dans le groupe C avec l’Allemagne, l’Irlande du Nord et la Pologne. Pour que le roi Andriy explose enfin et qu’il pose sa tête à l’Ouest.

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