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Le Real Madrid face à son histoire

Par Thibaud Leplat
Le Real Madrid face à son histoire

Ce soir, le Real Madrid s’attaque à son vrai objectif de la saison. Mourinho a déjà remporté ce qu’il fallait pour faire déchausser le Barça. Maintenant, c’est l’heure d’affronter l’Histoire comme les héros. En face à face.

« Dans le football tout ce qu’on remporte, on l’oublie. Le foot, c’est aujourd’hui et demain. Hier, c’est déjà l’Histoire. » José Mourinho a peut-être raison. Les années de foot doivent certainement se compter comme les années de chat : un an de foot vaut sept ans de vie normale. L’enchaînement des matchs, la pression des compétitions qui se chevauchent et les joueurs qui vont et viennent font oublier les crises, les défaites et surtout les victoires. Qui se souvient vraiment qu’il y a 20 jours, Madrid faisait danser Barcelone et remportait son premier titre de la saison ? Qui se souvient qu’en janvier dernier, Marca placardait déjà en Une les affrontements dans le vestiaire ? Certains journalistes à moustache y mettaient déjà leur main à trancher. Mourinho allait quitter le club, c’était sûr. Mais au Real, la crise, c’est l’histoire. Ici, rien de grand ne s’est jamais fait sans engueulade. Mourinho fait semblant de ne pas s’en souvenir pour ne pas s’embarrasser d’un passé trop encombrant. Au Real, le présent est insoutenable parce qu’il doit toujours faire honneur au passé. Ce soir, Bernabéu reçoit City et inaugure la compétition qui a écrit sa légende. Ici, la pression s’appelle responsabilité.

Pour être madridiste, il faut connaître son bréviaire. Il faut savoir qu’au printemps 1955, dans un hôtel parisien, Santiago Bernabéu (le président, pas le stade, hein), accompagné de son bras droit Raimundo Saporta, a rendez-vous avec Gabriel Hanot, directeur de L’Équipe. Le Barça de Kubala, qui domine l’Espagne à l’époque, est d’abord sollicité, mais décline l’invitation. Bernabéu flaire le bon plan et le Real apporte son soutien total à Hanot pour la création de la compétition contre l’avis de la FIFA et de l’UEFA. Le 13 juin 1956 au Parc des Princes, le Real est le premier club de l’Histoire à remporter la plus importante compétition des clubs. Suivront huit autres. Alors, être le premier rival du Real en Champions, c’est se mesurer à l’Histoire. Peu importe la forme du moment. Avant le premier match, pas de point à rattraper ni de bon ou mauvais résultat. Seul comptent les galons. Mancini lâche le mot dès la deuxième question de sa conférence de presse hier : « Nous affrontons cent ans d’Histoire. Ce match, c’est le champion d’Espagne contre le champion d’Angleterre, c’est l’essence même de la Champions. »

La decima ou rien

Les épaules madrilènes seront plus lourdes ce soir, car cette saison tout se joue. Remporter la Liga et mettre fin au cycle du Barça, c’est bon. Peu importe la suite du championnat, le mal est déjà fait. Mais maintenant, le Real doit battre City parce qu’il le faut et parce que tout autre résultat serait une catastrophe. Cette saison, la Champions League est la priorité absolue de Florentino Pérez. Le Real doit remporter la decima avant juin 2013, fin du mandat du président madrilène. Depuis le lâchage de Valdano et la remise des clés du club à Mourinho, le Mou et Perez forment une seule et même personne. La baisse de régime des joueurs en championnat n’est pas vraiment un hasard. Le Mou connaît ces enjeux et se trahit : « Moi, la Champions me motive autant que le championnat. Jouer contre City me motive autant que contre Getafe. Pour moi, la motivation est quelque chose d’intrinsèque à mon travail. C’est comme ça. Si tu l’affrontes pas ainsi, c’est que quelque chose va mal. » Un ange passe.

Or, quelque chose va mal au Real. Pour City, la Champions est un objectif un peu fou, un rêve à accrocher en bandoulière, une autre façon de dire que c’est un grand club. Au Real, la Champions est un devoir à remplir. La saison passée, l’épopée a été presque parfaite. Le Bayern était à portée de main, mais la demi-finale s’est écroulée. La Liga volée au Barça a permis de sauver les apparences. Cette saison, les masques vont tomber, et il faut faire comme en 1998. À l’époque, le FC Barcelone remporte le doublé Coupe et Championnat. Le Real termine cinquième à 11 points, mais fait mieux que le Barça. À Amsterdam, Mijatovic, Karembeu, Sanchis, Raúl et Morientes se débarassent de la grande Juve de Zidane, Deschamps et Del Piero. Le Real remporte la septima, la septième Coupe d’Europe. Madrid entre à nouveau dans le football en couleurs après 32 années à regarder les autres soulever le trophée chéri. 1998 sera l’année de la septima du Real, pas du doblete de Van Gaal. À Madrid, les lots de consolation n’intéressent personne et le championnat est une compétition de provinciaux. Cette saison, la seule coupe qui compte a de grandes oreilles. 2013, c’est maintenant.

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Par Thibaud Leplat

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