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Le Rayo et son manifeste du plaisir

Par Robin Delorme, à Madrid
Le Rayo et son manifeste du plaisir

Au coup de sifflet final du dernier Barça-Rayo, difficile de savoir qui, entre Luis Enrique et Paco Jémez, s'est octroyé la victoire. Le sourire de l'entraîneur rayista, pourtant défait 5-2, en dit long sur un plaisir simple et répandu à Vallecas : celui de jouer.

« Jouer sans ballon, c’est très chiant. C’est comme faire une balade à cheval, mais sans cheval. Pour cela, j’aime beaucoup le Rayo Vallecano. » César Luis Menotti aime les belles choses. Un amoureux de la vie et de ses multiples plaisirs qui évoque, en des termes passionnés, le fanion de la banlieue populaire de Madrid. Dans ce barrio de Vallecas, longtemps refuge des Républicains durant la tyrannie franquiste, aucune écurie à l’horizon. Seulement des bars et des barres d’immeubles, juxtaposés à quelques sorties de métro et embranchements du périphérique. Et des terrains de football, ou plus schématiquement ce qui s’apparente à des terrains. Partout, le ballon rond se mue en échappatoire. Un rapport au jeu qui détonne par rapport aux quartiers de Chamartin et du Manzanares, respectivement zones hébergeant Real Madrid et Atlético. Sans tomber dans la démagogie du « sans argent, pas de pression ni de prétention » , le Rayo Vallecano de l’extrémiste des guérites Paco Jémez enchante par sa prise de position presque politique : celle de jouer, envers et contre tous.

« Même si je n’ai pas une belle voix, j’aime chanter »

La tirade estampillée Paco qui a suivi la énième manita du Rayo Vallecano contre le FC Barcelone définit la raison d’être de son équipe, faite de bric et de broc, de joueurs prêtés et de fins de contrat : « Si je ne garde en tête que le résultat, je serai un entraîneur encore plus médiocre que celui que je suis. Le résultat nous est sorti des mains en une minute. Tirer des conclusions pour ce qu’il s’est passé en une minute plutôt que durant les quatre-vingt-dix serait injuste. »

Plus qu’une justice inexistante dans les résultats, le natif de Las Palmas de Gran Canaria cherche du bout des doigts celle du jeu. Un jeu qu’il souhaite vivant, fait de dédoublements et de combinaisons, d’instinct et de patience. En soi, le contraire du joueur rugueux qu’il était. « Même si je n’ai pas une belle voix, j’aime chanter, s’amusait-il à nous raconter en janvier dernier. J’étais un joueur qui misait plus sur la puissance, l’envie, mais ça ne veut pas dire que je n’aime pas le beau football. Ce n’est parce qu’il y avait des choses que je ne savais pas faire avec le ballon que je n’aimais pas ces choses. J’ai toujours aimé un football de mouvements » .

L’anti- « l’important, c’est les trois points »

Les mouvements et les phases de possession engendrent un chaos organisé sur le pré de Vallecas. Sans Xavi ni Iniesta, cette tactique se mue même, parfois, en suicide. Qu’importe, puisque « gagner ne fait pas tout » , dixit Paco Jémez. Là se trouve l’essence même de son travail d’entraîneur : l’amour du risque. Sans cela, « aucun plaisir » , jure-t-il. Cette recherche du plaisir se veut le but ultime de sa tâche. Loin du discours préconçu et hideux du « l’important, c’est les trois points » , lui préfère une défaite avec les honneurs couplé au sentiment d’avoir ravi les foules.

Car les préceptes du Rayo de Paco n’oublient pas la base même du club : ses supporters. Formidable melting-pot, autant au niveau des sexes, des couleurs et des âges, le Nuevo Estadio de Vallecas fait bloc derrière son équipe et son mentor. Cette union ne s’est jamais désagrégée depuis l’arrivée du divin chauve à Vallecas à l’été 2012. Pour sûr : la fierté de Vallecas, quartier où populaire rime avec une gauche républicaine et anti-raciste, réside pour beaucoup dans son étendard qu’est le Rayo et son sens du collectif.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Par Robin Delorme, à Madrid

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