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Le Portugal, royaume des vieux

Par William Pereira
Le Portugal, royaume des vieux

Le Portugal reçoit dimanche la Serbie sans son sélectionneur Fernando Santos (suspendu), mais avec une légion de vieux joueurs. Et malgré la première d'Anthony Lopes en Selecção, nombreuses sont les ressemblances entre le dernier groupe de Paulo Bento et les premières listes du nouveau sélectionneur, ami des joueurs expérimentés.

Vive la Ligue 1 ! Après Raphaël Guerreiro, un deuxième pensionnaire du championnat de France formé dans l’Hexagone est convoqué par Fernando Santos en vue de la réception de la Serbie, dimanche. Bonjour Anthony Lopes, sa détente, ses réflexes et surtout sa fraîcheur. Du haut de ses 24 ans, le Luso-Français parvient à faire baisser considérablement la moyenne d’âge d’un groupe fort de onze trentenaires. Oui, Fernando Santos, l’homme du renouveau, a quasiment de quoi aligner une équipe de vieillards. Seul le milieu de terrain échappe à la règle. Le seul briscard de l’entrejeu se nomme Tiago, bon vin par excellence. Tous les autres, de William Carvalho à João Moutinho en passant par André Gomes, sont encore dans la vingtaine. Mais plus que l’âge, c’est le retour de deux noms en particulier qui suscitent scepticisme et incompréhension à l’Ouest de la péninsule ibérique : Éder et Hugo Almeida.

Le premier est une chèvre reléguée sur le banc à Braga et le second un pseudo-buteur qui a récemment fêté son premier but en dix mois (dix putains de mois !). Oui, le problème du numéro 9 demeure irrésolu, mais pas au point d’insister sur deux des pointes les plus ridicules qu’a connues la Selecção das Quinas. L’exilé Orlando Sa (Legia Varsovie) joue certes dans un championnat de moindre envergure, mais sait se servir de ses pieds et marquer des buts tous faits à l’instar de la révélation Marco Matias (Nacional) et ses 11 buts en Liga portugaise, fruit d’une reconversion en buteur de l’ailier de formation. Deux hommes qui méritent d’avoir leur chance. Et puis pourquoi se casser la tête à sélectionner deux attaquants de pointe alors que Cristiano Ronaldo a parfaitement assimilé le poste de 9 (voire 9 et demi) ? Une doublure aurait fait l’affaire, ce qui aurait laissé de la place à un milieu de terrain ou un défenseur.

Vestiges d’une époque révolue

En excluant l’épineux cas de l’attaque, peut-on vraiment reprocher à Fernando Santos de ne pas miser sur la jeunesse ? Y a-t-il vraiment meilleur que Pepe, Ricardo Carvalho et José Fonte en défense centrale ? Bosingwa, que tout le monde voyait cramé et qui renaît depuis qu’il a signé au Trabzonspor, n’a-t-il pas démontré être supérieur au jeune Cédric Soares – tel Maxwell avec Digne au PSG – à l’occasion de son retour en Selecção ? Peut-on se permettre de douter de Tiago, « l’anti-présu » qui va raccrocher les crampons à 40 ans au plus haut niveau s’il continue sur sa lancée à l’Atlético ? Et que dire de Ricardo Quaresma dont la trentaine s’annonce tout aussi prometteuse et qui s’entend à merveille avec son pote Ronaldo (sauf sur la customisation de bagnoles) ?

Certes, ce ne sont pas des Kroos, ni des Alaba et encore moins des Messi, mais force est de constater que les briscards cités forment les restes de la dernière génération redoutable du football portugais. Entre Bernardo Silva et Cristiano Ronaldo, dix ans d’écart et peu de cracks à se mettre sous la dent, si ce n’est justement l’avant-garde de la relève menée par William Carvalho, André Gomes, Raphael Guerreiro (absent car blessé) et João Mario. Les nombreux autres suivront plus tard. Reste à savoir quand. Fernando Santos va-t-il intégrer Rony Lopes, Gonçalo Paciência, Ruben Neves & co, et rappeler des éléments prometteurs déjà capés comme Cavaleiro ou Rafa Silva après l’Euro espoir de cet été ? Pas sûr. Car celui qui a entraîné les « três grandes » du championnat lusitanien est un homme de stabilité, et non un révolutionnaire.

Plutôt la tête que les jambes

En fait, Fernando Santos est tout simplement lui aussi un « vieux » . Comprendre, il était là avant José Mourinho et son approche hautement psychologique du football qui a fini par déteindre sur ses successeurs. Autre époque, autres idéologies. « L’ingénieur » est avant tout un tacticien pragmatique. Pas de mind-games avec l’adversaire ou dans son propre vestiaire avec lui. Le jeu se suffit à lui-même avec de bons joueurs et une stratégie parfaitement respectée. C’est comme ça que la Grèce a atteint les huitièmes de finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire au Brésil. L’idéologie peut se défendre, mais cette manière de jouer et penser exclut potentiellement les plus jeunes. Car au-delà des capacités physiques supérieures de ces derniers, ils manquent bien souvent d’intelligence et d’expérience pour jouer une partition de 90 minutes sans fausses notes.

Inversement, les éléments plus expérimentés ont eu des années pour assimiler les notions de placement, couverture, pressing, jeu sans ballon et jeu en première intention. Ils sont donc plus fiables et moins à même de commettre des erreurs enfantines qui pourraient mettre en péril l’équilibre tactique du bloc-équipe. À l’heure actuelle, seuls les mutants William Carvalho et Ruben Neves (qui a fêté ses 18 ans le 13 mars dernier…) peuvent se targuer d’avoir la maturité d’un vétéran. Il n’est donc pas dit que, malgré le formidable réservoir de talents bruts que sont les catégories de jeunes au Portugal, Fernando Santos sélectionne beaucoup de néophytes sous prétexte qu’ils savent jouer au football et dribbler trois défenseurs. Si la Selecção se qualifie pour l’Euro 2016, elle n’ira en France qu’avec les plus matures. Jeunes, ou pas.

Émerse Faé : « J'ai juste fait mon travail »

Par William Pereira

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