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Le Parc des Princes, genèse de la légende madridista

Par Robin Delorme, à Madrid
Le Parc des Princes, genèse de la légende madridista

Déjà dix fois vainqueur de la coupe aux grandes oreilles, le Real Madrid aime à se définir comme son propriétaire. Une vérité quelque peu prétentieuse qui n'aurait vu le jour sans une première finale haletante face au Stade de Reims dans un Parc des Princes que les Merengues retrouvent aujourd'hui.

Le vol se mue en charter privatisé, l’autobus en salon luxueux, l’hôtel en palace cinq étoiles. L’arrivée du Real Madrid sur le sol parisien s’apparente à celle d’une diva, d’une rockstar ou, plus communément, de people en goguette. Ce voyage d’à peine deux jours rappelle la starification à outrance des rois du ballon rond de la capitale espagnole. Idem, il renvoie irrémédiablement au premier sacre européen merengue de 1956. Cristiano Ronaldo, Modrić et Kroos s’appellent alors Di Stéfano, Paco Gento et Miguel Muñoz. L’adversaire, lui, ne répond pas aux initiales du PSG, encore à l’état de chimère. Le Stade de Reims, Kopa, Hidalgo et Jonquet font alors face à l’armada madrilène dans un Parc des Princes comble. Une finale de rêve, pour la première édition de la Coupe d’Europe, qui accouche d’une rencontre anthologique et d’un succès madrilène. Ce premier titre sert d’ailleurs de genèse de la légende blanche qui, aujourd’hui, compte dix coupes aux grandes oreilles dans son musée. Ou comment cette finale contre les Champardennais a changé à jamais le destin du Real Madrid.

« Le succès de la Coupe d’Europe est dû au Real Madrid »

L’idée d’une compétition européenne regroupant les champions des différents pays germe dès le début des années 50 dans les bureaux de L’Équipe. Fatalement, les problèmes liés à une telle organisation ne tardent pas à lui emboîter le pas. Dans une Europe coupée entre ses blocs Ouest et Est, entre le capitalisme et le communisme, entre les dictatures et les démocraties, réunir les multiples champions nationaux du continent s’apparente à une tâche pénible. Les premiers refus proviennent d’URSS, de Tchécoslovaquie et du Royaume-Uni, mais ne suffisent pas à tuer dans l’œuf une compétition qui compte comme soutien de poids l’omnipotent Santiago Bernabéu. En septembre 1955, pas moins de seize équipes donnent ainsi naissance à la Coupe des clubs champions européens. La réussite est illico au rendez-vous. Les vingt-huit rencontres programmées amassent pas moins de 800 000 spectateurs, dont 250 000 pour le seul Estadio de Chamartin. De quoi faire écrire à France Football que « le succès de la Coupe d’Europe est dû, en grande partie, au Real Madrid et à la passion des Espagnols pour le football » .

Une passion qui n’empêche les millions d’aficionados du ballon rond au-delà des Pyrénées d’être privés de retransmission de la finale. Une finale que le Real Madrid aborde après n’avoir fait qu’une bouchée du Servette de Genève en huitièmes de finale (7-0, score cumulé), puis du Partizan Belgrade en quarts (4-3) et du Milan AC en demies (5-4). Son adversaire, le Stade de Reims, affiche un bilan encore plus positif, puisqu’il n’a pas perdu le moindre de ses six matchs éliminatoires. Mieux, la finale se dispute au Parc des Princes, soit à quelques encablures de la Ville des Sacres. Les milliers de chanceux s’entassent dans l’antre parisienne, tandis que les autres, majoritaires, s’entassent devant les postes de télévision. En Espagne, les téléviseurs ne sont pas légion. Seule la voix de Matias Prats, commentateur de la Radio Nacional, raconte le déroulement de cette finale. Pour autant, le Real Madrid devient le premier club espagnol à toucher une contrepartie financière pour les droits télévisuels. Les 200 000 pesetas, loin des standards actuels, ravissent un Santiago Bernabéu qui s’imagine, avant le coup d’envoi, s’offrir le métronome rémois : Raymond Kopa.

Le Real, fierté de 5 000 républicains du Parc

À quelques encablures du coup d’envoi, la tension grimpe d’un cran. Certains craignent même une annulation de la finale, la faute à une grève des laitiers qui risque de paralyser la capitale française. Il n’en est rien, puisque le 13 juin 1956, à 20h30 pétantes, tous les strapontins du Parc des Princes affichent complet – certaines entrées, initialement de 900 pesetas, se vendent jusqu’à 15 000 pesetas. Aux dix folles premières minutes de Reims (2-0), le Real répond par sa Saeta Rubia et Hector Rial (2-2). La mi-temps passée, les Français – les Rémois affichent un onze exclusivement tricolore – reprennent l’avantage avant de craquer sous les coups de boutoir merengues. Au coup de sifflet final, le tableau d’affichage (4-3) octroie la première Coupe d’Europe aux Madrilènes. Sitôt vainqueur, le président blanc s’avance devant 5000 exilés espagnols, tous républicains : « L’on m’a demandé si nous savions la prime que nous allons leur verser. La première chose que j’ai répondue, c’est que je leur enverrai mon chapeau sur la pelouse. » Une pelouse que, 59 ans plus tard, ces toujours rois d’Europe retrouvent.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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