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Le onze de rêve de Patrice Carteron

Propos recueillis par Christophe Gleizes, à Lubumbashi
Le onze de rêve de Patrice Carteron

On l'a quitté en France sur la relégation de Dijon en Ligue 2. Depuis, Patrice Carteron a su rebondir, en devenant sélectionneur du Mali puis entraîneur du Tout Puissant Mazembe, le meilleur club de République démocratique du Congo. Entre deux séances d'entraînement, il livre son équipe type, fortement influencée par sa période lyonnaise, sans oublier de passer le bonjour à ses potes.

Grégory Coupet

« Pour le poste de gardien, de très loin, je dis Grégory Coupet. À la fois pour la qualité du joueur et puis également pour la qualité humaine. On a vraiment été très potes pendant des années. C’est quelqu’un de tellement agréable au quotidien. Niveau sportif, il avait un mental de fer et un comportement exemplaire ; c’était un monstre de travail. Et puis toujours le sourire, la joie de vivre, vraiment quelqu’un de très sympa. »


Défenseurs

Patrice Carteron

« Je me choisis, car ça fait du bien de se passer un peu de pommade de temps en temps. En réalité, c’est uniquement pour compenser. On me pose souvent la question, alors que j’ai été élu deux fois meilleur latéral du championnat, pourquoi je ne suis jamais allé en équipe de France ? On va dire que j’ai eu le bonheur et la malchance de tomber sur la génération 98… Mais s’il y a bien quelque chose où je n’ai aucun regret, c’est ça. Cette génération-là était trop forte. Mon niveau était bon en France, mais pas suffisant pour aller chercher une sélection dans cette superbe équipe. »

Loïc Perrin

« En défense, je vais dire Loïc Perrin, le capitaine de Saint-Étienne. Déjà, pour le féliciter pour sa carrière. Quand je l’ai connu, il sortait tout juste du centre de formation, il arrivait à peine en pro. Il représente ce que j’ai aimé pendant mes cinq années à Saint-Étienne, et puis il symbolise le retour du club au premier plan. Surtout, c’est bien qu’il y ait des Stéphanois dans ce onze-là. C’est un club qui le mérite. »

Fousseni Diawara

« Un autre Stéphanois, qui joue à Tours maintenant. Il arrivait du Red Star, à l’époque c’était un peu un gamin, je l’avais pris sous mon aile. Au bout de quelques mois, il a joué en Ligue 1 et s’est affirmé comme un bon joueur. Quand je suis devenu sélectionneur du Mali, Fouss’ a accepté de revenir parce que j’étais sélectionneur et que, quelque part, il se sentait redevable. On a eu le bonheur d’aller chercher ensemble la médaille de bronze à la CAN, donc c’est pour ça que j’ai une pensée pour lui. »

Christophe Delmotte

« Christophe, c’est quelqu’un de bien ; avec des valeurs humaines que je partage. On est arrivés en même temps à l’Olympique lyonnais, donc forcément ça a créé des liens. À L’OL, on formait une belle bande de potes, on partait en vacances ensemble. On passait de très bons moments sur et en dehors des terrains (rires). »


Milieux

Sylvain Wiltord

« Je l’ai connu à Rennes, à l’époque où il sortait du centre de formation. C’est vraiment l’un des joueurs qui m’ont le plus marqué dans ma carrière. On sait ce qu’il a fait, champion de France avec Bordeaux, champion d’Europe 2000, la période des titres d’Arsenal et de Lyon… C’était un joueur qui n’avait pas le côté médiatique que d’autres de sa génération ont pu avoir, mais c’était un attaquant absolument exceptionnel. On l’appelait « Nino », et moi, ce que j’aimais bien chez lui, c’est son côté désinvolte, c’était un moyen pour lui de se couper de la pression. Mais c’était avant tout un grand professionnel, et surtout quelqu’un de beaucoup plus intelligent qu’on ne le pense, il savait très bien gérer son image. »

Philippe Violeau

« Toujours pareil, l’époque lyonnaise… Je mets Philippe pour la simple et bonne raison que pendant trois ans, il m’a supporté dans sa chambre pendant les mises au vert. Rien que pour ça, il a beaucoup de mérite (rires). Plus sérieusement, il symbolise cette période où l’Olympique lyonnais a grandi et passé des niveaux. On avait la chance d’avoir de la qualité, mais aussi des bons mecs en plus, on se voyait beaucoup en dehors du terrain et je pense que ça se ressentait sur la pelouse. On était vraiment difficiles à jouer. Il y avait une vraie richesse humaine dans ce groupe qui a fait que le club a perduré. »

Alain Caveglia

« En second milieu défensif, je vais mettre Alain Caveglia, parce que c’était un joueur emblématique de l’OL. Une qualité de pied exceptionnelle, quelqu’un de très adroit devant le but. Mais je le mets milieu défensif juste pour l’emmerder, car je ne l’ai jamais vu une seule fois défendre dans sa carrière. C’est pour qu’il se mette à la place de ceux qui sont derrière et qu’il voit un peu ce que ça fait. »

Florent Malouda

« Dans le couloir, je vais mettre un de mes amis, Florent Malouda. Je suis parti de Lyon quand lui est arrivé. Je regrette de ne pas avoir joué avec lui alors que je l’ai accompagné pendant des années sur certains matchs, notamment en Ligue des champions. Il a souvent été décrié, pourtant je trouve que c’est quelqu’un qui, pour le latéral derrière lui, abat un tel travail défensif qu’il en devient très précieux pour le collectif. »


Attaquants

Sonny Anderson

« Le meilleur attaquant avec qui j’ai jamais joué. Sonny, c’était la classe sur et en dehors du terrain, avec un petit côté brésilien très agréable. À Lyon, c’était vraiment le joueur de très haut niveau qui faisait la différence. C’était un bonheur de l’observer à l’entraînement. Il est tellement intelligent dans ses déplacements… On n’avait pas l’habitude de voir un attaquant capable de se démarquer aussi facilement, c’était incroyable. En tant que défenseur, on avait beau être concentrés sur lui, il y avait toujours un moment où il arrivait à se mettre en situation de but. M’entraîner avec lui au quotidien m’a permis de progresser. Et puis il faut quand même avouer que l’association Didier Drogba / Sonny Anderson, ça a de la gueule quand même. »

Didier Drogba

« Un ami également. J’aurais adoré pouvoir jouer avec lui, malheureusement ce n’est jamais arrivé. Quoi qu’il en soit, je le suis de près, on est vraiment proches depuis des années. On s’entend très bien, et cette sélection est une façon de lui rendre un clin d’œil. »


Remplaçants

Trésor Mputu

« Le « Zidane » congolais. Je l’ai entraîné pendant 6 mois avant qu’il ne signe à Kaburscorp, en Angola, après 10 ans au club. Sur ce que j’ai vu, Trésor, au niveau talent pur, c’est quelqu’un qui aurait dû avoir une grande carrière européenne. Cela serait sans doute arrivé s’il n’avait pas été dans le contexte du TP Mazembe, où il était capitaine et où il était souvent protégé par le président Katumbi. C’était son chouchou. Niveau personnalité, c’est quelqu’un d’intelligent, mais surtout un grand charmeur. Il n’a jamais eu le déclic d’aller jouer en Europe. Il est allé faire des essais à Arsenal et à Lille, à chaque fois ça s’est bien passé, mais il n’a jamais réussi à avoir le petit truc supplémentaire pour se détacher de ses racines. C’est dommage car c’est quelqu’un qui pour moi avait vraiment le talent pour jouer dans les plus grands clubs. »

Jocelyn Gourvennec

« Les deux attaquants que j’ai cités sont tellement au-dessus du lot que c’était difficile de le mettre titulaire. On s’est connus lors de notre première année à Rennes en première division et depuis on est toujours restés amis. C’est pas évident dans ce milieu-là, on a tendance à se perdre de vue, on a chacun nos vies, mais il sait qu’on a souvent des pensées l’un envers l’autre et qu’on est supporters l’un de l’autre. C’est un joueur avec qui j’ai pris énormément de plaisir à jouer aussi. Niveau carrière, c’est le même problème que moi, à un degré différent. Au moment où il aurait pu aller en équipe de France, il y avait Zinédine Zidane, donc c’était compliqué pour s’épanouir (rires). »

Robert Kidiaba

« Mon gardien au TP Mazembe, une véritable star ici en RDC, surtout avec sa danse. Depuis que je suis en Afrique, je pense que c’est la personne la plus gentille que j’ai rencontrée. Mais un vrai gentil. Il a un problème je crois, à huit heures du matin ou à minuit le soir, il a toujours le sourire, il est toujours agréable. À son âge, 38 ans, ce qu’il est encore capable de faire physiquement, c’est incroyable, c’est une force de la nature. Et puis il a un côté mystique aussi qui est assez sympa. »

Kevin Phillips

« Par rapport à mon passage en Angleterre, je dirai Kevin Phillips, l’avant-centre de Sunderland. Il avait marqué 34 buts en une saison en Premier League, ce qui est juste hallucinant. C’était un attaquant qui allait très très vite, un petit taureau. J’ai eu la chance également d’être son collègue de chambre pendant plusieurs mois. C’est un clin d’œil au foot anglais où j’ai pris un plaisir sans commune mesure. »

Michel Le Milinaire

« Pour entraîner cette équipe, j’embauche Michel Le Milinaire. Plus jeune, je voulais de toutes mes forces signer à Rennes, mais il m’a convaincu en une heure de discussion de signer à Laval. La vie est bien faite car derrière il a signé à Rennes et m’a amené avec lui. J’ai donc fait d’une pierre deux coups, car il croyait en moi et m’a beaucoup fait progresser à Laval. Humainement, il est très intelligent, c’était quelqu’un en avance sur son temps, qui a porté Laval pendant 13 ans en première division avec des moyens plus que modestes. Ses valeurs et sa psychologie m’ont beaucoup inspiré en tant qu’entraîneur, surtout dans la gestion humaine des joueurs. »

Denis Goavec

« Pour l’épauler, je choisis Denis Goavec, mon entraîneur au stade Briochin, où j’ai passé dix années incroyables. Avec lui, on a connu cinq montées en cinq ans ! Sous ses ordres, on a eu la chance de passer de la 2e division de district à la deuxième division tout court. Ce qui est assez fou quand même, quand on y pense. Cela symbolise quelque part mon parcours : j’ai eu beaucoup de chance. À cette époque, on était encore une bande de gamins, tous à la fac’ à Rennes. Je me rappelle son regard inquiet quand on arrivait à l’entraînement le jeudi, il avait bien compris que souvent les fêtes étudiantes étaient passés par là (rires). Mais en tant qu’équipe, on avait un cœur énorme. L’année où on est montés de D4 en D3, je me souviens qu’on a gagné 85% de nos matchs dans les dix dernières minutes. On n’était pas les meilleurs, mais on avait une générosité formidable. »


Propos recueillis par Christophe Gleizes, à Lubumbashi

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