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Le Milan AC ne meurt jamais !

Eric Maggiori
Le Milan AC ne meurt jamais !

Avec une équipe un peu dégueulasse sur le papier, un peu besogneuse dans le jeu, un peu talentueuse mais pas trop, le Milan AC a roulé sur le grand Barça. Il reste un match retour, certes, mais quelque part, l’exploit est déjà accompli.

Milan l’a fait. Personne n’y croyait. Et pourtant, le score est là, sous les yeux de tous. Les plus optimistes auraient imaginé un Barça dominateur, un Milan qui subit et qui marque un but tout moche, en contre-attaque. Mais non. Milan a réalisé un match quasiment parfait, a été tactiquement irréprochable, s’est créé des occasions, n’en a concédé aucune, a marqué des buts. Bref, le match idéal, où Milan n’a jamais vraiment semblé en difficulté. Mais alors, que s’est-il passé ? Comment une équipe que tout le monde considérait comme nulle a-t-elle pu marcher sur la plus grande équipe du monde ? Simplement un soir de grâce ? Simplement un soir où le Barça n’était pas dans son assiette ? Peut-être. N’empêche que la statistique ne peut pas simplement être une coïncidence : lors de ses 90 derniers matchs de Ligue des champions, le Barça n’a perdu que deux fois par deux buts d’écart. On vous le donne en mille : une fois à San Siro contre l’Inter (3-1), une fois à San Siro contre le Milan AC (2-0). Évidemment, l’euphorie du succès milanais peut pousser à tous les excès, à dire que le jeu du Barça n’est pas efficace, que Messi n’est capable de rien face à une défense organisée. Exagération, bien sûr. Le Barça n’a pas gagné trois Ligues des champions en sept ans pour rien. Messi n’a pas remporté quatre fois le Ballon d’or pour rien. Mais cette équipe a aussi ses limites. La preuve hier soir.

Des passes, des passes, encore des passes

Le plus fou, c’est peut-être de voir la gueule de cette équipe milanaise au coup d’envoi. Constant et El Shaarawy, avec leurs coupes de cheveux folles, les joueurs décriés, comme Zapata ou Muntari, les éléments en méforme, comme Boateng, ou les vieux qui semblent jouer depuis 1000 ans, comme Abbiati ou Ambrosini. Bref, sur le papier, on n’est pas si loin d’un vulgaire club de Ligue 1, ou d’un club de moitié de tableau en Premier League. Oui, en 2010, l’Inter de Mourinho, celle qui avait sorti le Barça de Guardiola, avait une toute autre envergure, avec ses Sneijder, Milito et Eto’o. Là, Allegri n’avait pas à disposition de telles stars, de tels joueurs en mesure de faire la différence à eux seuls. Et pourtant, il est parvenu à créer une alchimie parfaite entre ses joueurs, une union sacrée qui a fait disparaître toutes les faiblesses individuelles de chacun, pour faire naître une force commune. Une force commune capable de battre la meilleure équipe du monde, donc. Ce qui surprend, dans cette victoire, ce n’est pas le score. C’est la manière. Perdre 2-0, cela arrive. Même s’il faut signaler que le Barça n’avait plus perdu par deux buts d’écart depuis le 19 janvier 2011, et un revers 3-1 en Coupe du Roi contre le Bétis Séville (avec une équipe-bis).

Non, la manière dont s’est matérialisée cette défaite catalane est dingue. Dès les premiers ballons, on a vu que Milan allait courir, mettre du pressing, se battre, se porter très rapidement vers l’avant. Mais de là à penser que cela allait durer pendant 90 minutes… Le Barça, très rapidement dans cette rencontre, est parvenu à imposer son jeu. Des passes, des passes, des passes, encore des passes. Tiens, un centre de Jordi Alba, une fois. Pour personne. Allegri avait prévu le coup, et avait ordonné aux siens de ne pas laisser les joueurs catalans pénétrer dans la surface. Ordre reçu cinq sur cinq. À chaque fois qu’un Barcelonais a tenté de pénétrer ou de dribbler, il s’est retrouvé avec trois Milanais sur le dos, et a dû renoncer. Dans ce genre de situation, une équipe « normale » aurait tenté sa chance de loin. Ce n’est pas dans la mentalité du Barça. En 90 minutes, les Catalans ont frappé deux fois au but en dehors de la surface (Xavi et Iniesta). Le reste du temps ? Des passes, des passes, des passes… Mais un cruel manque de vitesse et d’idées, ce qui a toujours permis aux Milanais de se repositionner. Et de repartir rapidement vers l’avant, en quelques passes, en utilisant la vista de Montolivo ou Boateng, et la vitesse d’El Shaarawy. Or, un Milan en place est un Milan qui sait se sublimer. Surtout lorsque retentit l’hymne de la Ligue des champions.

Muntari au fond des filets, Messi au-dessus

C’est aussi ça qui est dingue avec le Milan AC. Ce club est grand parce qu’il sait répondre présent dans les grands rendez-vous. Le début de saison avait été catastrophique. Milan perdait match sur match, et Allegri s’est retrouvé au bord du ravin. Sans les buts providentiels d’El Shaarawy, il aurait sauté, c’est évident. Puis est arrivé le match face à la Juventus. Le premier de la classe. Et là, miracle, ô miracle, Milan de ses cendres renaquit tel le phénix, pour faire dans la formule pompeuse. Un match joué avec le couteau entre les dents, un but sur pénalty (imaginaire) et une victoire méritée, tant la Juve, sur ce match, n’a pas existé. Ce succès a été le point de départ de la remontée milanaise, qui a gravi les marches du classement, passant de la 15e à la 3e place en l’espace de trois mois. Arrive alors le grand Barça à San Siro, et les Rossoneri rééditent l’exploit. Du cœur, de l’envie, de l’abnégation et une organisation tactique sans faille : voilà comment Milan est venu à bout de l’ogre catalan, qui a désormais un genou à terre. Et forcément, dans ce genre de rendez-vous, les joueurs les plus modestes se sentent pousser des ailes. Muntari, par exemple, a été irregardable pendant toute la rencontre, mais son geste sur le deuxième but est un geste d’avant-centre pur, parfait. Probablement que si le Ghanéen avait reçu le même ballon lors d’un match de championnat contre Pescara, il l’aurait envoyé dans les tribunes.

À l’inverse, probablement que Messi, lors d’un match de championnat contre le Rayo Getafe, n’aurait pas envoyé son coup franc à 20 mètres au-dessus des cages d’Abbiati, mais en pleine lucarne. Le meilleur joueur du monde n’a jamais marqué contre un club italien sur action de jeu, en neuf confrontations. Certainement une coïncidence. Ou peut-être pas. Peut-être que les clubs italiens (et les entraîneurs italiens, n’est-ce pas Di Matteo ?) ont dans leur ADN et leurs gênes les clefs tactiques pour faire chuter, sur un match à élimination directe, cette équipe quasi-imprenable sur le long terme. Peut-être aussi qu’au match retour, le Barça va se déchaîner, claquer une manita et mettre tout le monde d’accord. Cela n’enlèvera rien au fait qu’hier soir, Milan a réalisé quelque chose de fort, puisqu’il a d’ores et déjà fait mieux que le Milan de l’an dernier. Et ça, c’est une sacrée revanche pour Allegri, mais surtout pour ses joueurs rossoneri, eux qui ont reçu tant de critiques depuis le début de la saison, juste parce qu’ils ne s’appelaient pas Thiago Silva, Ibrahimović, Nesta, Gattuso ou Seedorf.

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Eric Maggiori

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