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Le Mexique, des sensations fortes

Thomas Goubin, au Mexique
Le Mexique, des sensations fortes

La saison régulière a pris fin dimanche au Mexique. Avant que les play-offs ne débutent, retour sur un tournoi où suspens et inconstance marchent main dans la main. Un tournoi où l'America a tutoyé le ridicule, pendant que son ennemi des Chivas terminait en tête, avec Marco Fabian comme acteur principal, pour le pire et le meilleur. 


Tout changer pour que rien ne change. Devant une formule qui donnait des signes d’essoufflement et la critique généralisée des joueurs, ex-joueurs, entraîneurs, et journalistes, la Fédération mexicaine, ou plutôt le conseil des présidents de clubs, s’était décidée pour un lifting. Les 18 équipes de Liga ne seraient plus segmentées en trois groupes, mais réunies au sein d’un même tableau, à l’européenne. Huit équipes seraient toujours qualifiées pour la Liguilla, les play-offs qui concluent la saison, mais à présent, un club ne pourrait plus profiter de son placement dans un groupe faible pour se qualifier au rabais, malgré un nombre de points inférieur à certains pensionnaires des poules les plus relevées. La lecture du tournoi devait y gagner en limpidité. Une hiérarchie se dégager avec davantage d’évidence. Plus juste, la formule n’a en rien brisé l’indécision qui fait le sel mais aussi jette le doute sur le niveau du championnat mexicain. A l’aube de la dernière journée, des dix-huit équipes engagées, douze pouvaient encore aspirer à la qualification. Seule une équipe avait son ticket assuré en poche : les Chivas, leader du tournoi d’ouverture. Un exemple emblématique du mal de l’irrégularité qui frappe les équipes mexicaines : la saison des Pumas.

Champion du tournoi de fermeture fin mai, le club de la plus grande université d’Amérique latine paraissait avoir puisé dans son titre, plutôt inattendu, une force de caractère qui en faisait un candidat sérieux à sa propre succession. Début octobre, les PUMAS occupaient d’ailleurs la place de leader. Puis, dans un grand classique du championnat mexicain, l’inconstance de ses acteurs, Paco Palencia et consorts glissèrent doucement mais sûrement jusqu’à laisser échapper leur qualification lors de la dernière journée. Autre exclu de la Fiesta Grande, le surnom publicitaire de la Liguilla, les puissants Rayados Monterrey, malgré une excellente saison de l’ex-Lyonnais César Delgado (trois passes décisives, six buts). Le représentant de la CONCACAF lors du prochain Mondial des Clubs a échoué à la onzième place, à deux points du Queretaro de Carlos Bueno (10 buts), le dernier qualifié pour la Liguilla. Queretaro disputera son quart de finale face aux Chivas. L’ex-club du Chicharito part favori mais doit se méfier. La dite « malédiction du superlider » veut que le meilleur de la saison régulière ne parvienne pas à soulever le trophée de champion.

Le petit bijou de Delgado lors de la dernière journée

America perdido

Il est de ces clubs qui font parler quels que soient leurs résultats. Tel est l’America. Le club le plus puissant de Mexico, voire du Mexique, a vécu une saison cauchemardesque, terminée à l’avant-dernière place. En recrutant Christian Benitez, l’excellent avant-centre équatorien, l’America a pourtant retrouvé le buteur qui lui faisait défaut depuis le drame vécu par Salvador Cabañas. Pour le milieu offensif, Angel Reyna, élu meilleur joueur du tournoi de fermeture 2011, le diagnostic est clair : « Nous avons un capitaine en eau et une défense en plastique » . Punchline assénée le cerveau encore bouillant après un humiliant clasico perdu au stade Azteca face aux Chivas (1-3). Quelques semaines auparavant, l’ex-entraîneur des Aguilas, Mario Carrillo, avait mis le feu dans l’institution en insinuant qu’un agent, Carlos Hurtado, gérait en sous-main le club. En 2008, l’entraîneur avait été contacté par le puissant représentant pour reprendre les rênes de l’équipe. « L’America va me payer, et à toi, je te reverserai un bon salaire … » aurait déclaré Hurtado. Démenti ferme du club, mais les mauvais choix à répétition opérés par l’America jettent une suspicion de plus en plus aiguë sur sa direction.

Une direction qui vient d’opter pour une solution radicale, en mettant l’ensemble de l’effectif sur la liste des transférables. Même stratégie à l’Atlas, dernier du tournoi, qui préfère mettre les joueurs en première ligne, plutôt que de se livrer à un examen de conscience. Dès la fin septembre, l’Atlas a rompu le contrat de l’Uruguayen Gaston Puerari, pour rendement insuffisant. A l’America, le nom de Jorge Valdano a été avancé pour occuper un poste de dirigeant dès le tournoi prochain. Pour l’ex-club de Claudio Lopez, Ivan Zamorano, et François Oman-Biyik, les remèdes envisagés sont à la mesure de la crise vécue par l’institution. On évoque aussi le retour de Cuauhtémoc Blanco, 38 ans, l’emblème aguila par excellence. Entre nostalgie de sa grandeur passée et volonté de rénovation générale, l’America continue de danser sur un pied.

L’un des spots confectionnés par un America qui devait retrouver sa grandeur


Marco Fabian, l’exécuteur

Il est sans doute le meilleur joueur mexicain du championnat. Marco Fabian, 22 ans, a révélé son talent au monde en août dernier, à l’occasion d’un amical entre Chivas et Barça, remporté par le club de Guadalajara (4-1). Auteur de huit buts et trois passes décisives, le détonnant milieu offensif du leader du championnat a pourtant passé un tournoi agité, au goût de scandale. Fabian a fait partie des huit joueurs expulsés de la sélection mexicaine qui préparait la Copa America pour s’être frottés à des prostituées. Appuyé par son club, le joueur a nié sa responsabilité. Il enchaîne ensuite les bonnes performances, notamment le 15 octobre, où il inscrit un doublé face aux Estudiantes Tecos. Pour fêter son premier but, Fabian en complicité avec son coéquipier Alberto Medina, mime une exécution. Lui dans le rôle du tueur, Medina dans celui de la victime fumée d’une balle dans la tête. De très bon goût dans un pays ensanglanté par les règlements de compte entre cartels de la drogue. Pour sanctionner leur joueur mais aussi pour tenter d’en terminer avec la polémique, les Chivas le contraignent à verser un million de pesos (60000 euros) à un fonds destinés aux enfants de Ciudad Juarez victimes de la violence. Marco Fabian confesse alors que son propre frère appartient à la sordide liste des jeunes Mexicains retrouvés morts au fond d’une tranchée. « Un après-midi, ses amis qui étaient impliqués dans de sales histoires sont allés le chercher en voiture, conta-t-il, il est monté, et on ne l’a jamais revu vivant. Jamais les autorités ne nous ont fourni d’explications, on l’a retrouvé massacré dans une fosse » . Une confession en forme de circonstance aggravante, ou de preuve irréfutable de son irresponsabilité pénale.

La célébration fatale de Marco Fabian

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