- CAN 2013
- Groupe A
- 2e journée
- Maroc/Cap-Vert (1-1)
Le Maroc n’y arrive pas
Bousculé par des Capverdiens entreprenants, le Maroc n'a pu faire mieux qu'un nul pour son deuxième match de la CAN (1-1). Un point acquis sur le fil et qui ne rassure pas une équipe trop souvent dépassée. Inquiétant.
Maroc – Cap-Vert : 1-1
Buts : Platini (35e) pour le Cap-Vert ; El-Arabi (77e) pour le Maroc
Le réveil du Maroc était attendu. Et il est arrivé… tardivement. Trop, certainement. Les Marocains ont dû attendre la deuxième mi-temps et un but d’El Arabi pour égaliser face au petit poucet de la compétition. Un strict minimum pour une équipe qui tente de se retrouver après une année 2012 cauchemardesque, marquée par une élimination au premier tour de la CAN. Pour balayer le passé et redorer le blason du Maroc, Rachid Touassi, successeur d’Éric Gerets, a pourtant entrepris une véritable révolution. Exit Chamakh, Taarabt, Boussoufa et Kharja. Désormais les jeunes (l’équipe a une moyenne d’âge de 24 ans) sont au pouvoir. S’il ne fait aucun doute que ces derniers ont du talent plein les crampons, reste à le prouver sur le terrain. Et là, c’est une autre histoire. Incapables de jouer en équipe, les Rouge et Vert ont montré leurs lacunes face à des Capverdiens décomplexés. Les Requins bleus, surprenants bourreaux du Cameroun en éliminatoires, disputent, cette année, la première CAN de leur histoire. Une compétition qu’ils ont plutôt bien abordée en obtenant un match nul face à l’Afrique du Sud lors du premier match (0-0). Impressionnants physiquement et dans l’état d’esprit, les hommes de Lúcio Antunes n’avaient rien à perdre en entrant sur la pelouse du stade Moses Mabhida de Durban. Et ils l’ont prouvé.
Des Requins morts de faim
L’équipe alignée par Rachid Touassi au coup d’envoi est donc à la hauteur des espérances. Si le coach marocain doit se passer d’Hermach, forfait de dernière minute, il peut compter, en revanche, sur le retour de Younès Belhanda, remplaçant lors du premier match, et qui retrouve sa place de titulaire au milieu du terrain. Le reste ressemble à du classique avec une défense menée par Benatia et El Adoua et une attaque explosive avec Assaïdi, Barrada et El Hamdaoui. En face, le Lillois Ryan Mendes guide l’attaque des Requins bleus. L’imposant joueur de Dijon, Tavares, est également présent. Tout comme le surprenant Luis Platini (pas Platoche hein, juste un fan). Le début du match est pour le Cap-Vert. Entreprenants, les hommes de Lúcio Antunes mettent, d’entrée, la pression sur la défense marocaine. À défaut de concrétiser cette domination par des occasions nettes, les Capverdiens profitent de la fébrilité des Rouge et Vert pour obtenir une succession de coups francs. Et au Cap-Vert, les coups francs sont pour Babenco. Le milieu de terrain délivre quelques belles pralines dans la surface dès les premières minutes. Tavares profite d’un caviar de son coéquipier en début de rencontre pour tenter une tête-épaule-dos bien repoussée par Lamyaghri (1e). Le portier marocain s’illustre une nouvelle fois sur coup franc en repoussant une mine de Ryan « Speedy Gonzalez » Mendes. Maîtres du ballon, les Capverdiens surprennent par leur vivacité. Et rendent les Marocains invisibles, à l’image d’un Belhanda à cours de rythme. Auteur d’une superbe frappe enroulée bien repoussée par Lamyaghri (33e), le Platoche du Cabo Verde va finir par trouver la faille, dix minutes avant la mi-temps. Superbement servi en profondeur par Mendes, le numéro 7 prouve qu’il n’a rien à envier à Usain Bolt et parvient à devancer la sortie du gardien marocain d’une magnifique balle piquée du gauche (35e). 1-0 à la mi-temps. Score plus que logique.
Changement de Cap
Au retour des vestiaires, on prend les mêmes et on recommence. Ou presque. Touassi tente le tout pour le tout avec les entrées en jeu successives de l’ancien Caennais El-Arabi et de l’Ajaccien Belghazouani. Une déclaration d’intention qui ne va pas forcément bouger des Marocains apathiques. Sans paniquer, les Capverdiens restent maîtres de la rencontre. Moins pressants, certes, mais maîtres quand même. Bien en place, la bande à Antunes résiste, sans difficulté face aux pseudo-tentatives marocaines. En face, le bal des joueurs de Ligue 1 continue : Belhanda, transparent, cède sa place au Brestois Kamel Chafni. Pas forcément rassurant. La deuxième période se transforme peu à peu en un match haché, marqué par les fautes à répétition. À défaut de pouvoir démontrer tout son talent, le Maroc va jouer avec orgueil. Choix payant. Installés dans la moitié de terrain adverse, les Marocains vont trouver le chemin des filets à un quart d’heure du terme de la rencontre. El-Arabi profite d’une belle percée de Barrada pour placer un plat du pied imparable au cœur de la surface de réparation (77e). Dans la foulée, le joueur de Grenade place une tête dangereuse mais trop croisée sur corner (82e). Réveil trop tardif. Le Cap-Vert va tenir le coup et accrocher un deuxième match nul consécutif. Les Requins peuvent nourrir des regrets au regard de leur première période. Les Lions de l’Atlas, eux, savent déjà qu’ils devront faire plus pour opter pour la qualification contre l’Afrique du Sud lors du prochain match. Et il y a du boulot.
Par Grégory Blasco