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Le jour où Nantes a atomisé Nice

Par Côme Tessier
Le jour où Nantes a atomisé Nice

Le 5 octobre 1996, Nantes accueille Nice. Nantes est relégable. Nice a trois points d'avance sur le FCNA. Mais surtout, Nantes joue mal, n'a pas gagné un seul match, est boudé par son public... et s'impose de manière éclatante, 7-0, avec sept buteurs différents. Un réveil digne d'une époque où Nantes était imprévisible et à craindre pour ses adversaires.

« On avait envie de tout casser ce soir. » Jean-Michel Ferri n’est pas remonté ni euphorique au micro de Canal + après le match. Il explique sobrement que son équipe, le FCNA, avait besoin d’une victoire et est allée la chercher avec les tripes. Malheureusement pour les Niçois, ces tripes signifient une déculottée, 7-0, sous les coups de sept buteurs différents : Gourvennec, N’Doram, Decroix, Da Rocha, Carotti, Bjeković et Makelele. C’est la troisième victoire sur ce score pour Nantes, après Nancy en 1971 et Montpellier en 1981.

Titre de champion et campagne européenne

Pourtant, Nantes est relégable avant la soirée du 5 octobre. Pire, Nantes n’a toujours pas remporté le moindre match de cette saison 1996/97. Christophe Pignol se souvient que « cette année-là, on n’arrivait pas à jouer de façon satisfaisante sur les premiers matchs. Le jeu en mouvement, on ne l’avait pas. » Habitué au caviar des années Pedros-Loko-Ouédec-Karembeu, le public fait la moue et boude la rencontre contre Nice. Ils sont seulement 12 000 dans les travées. « C’était la première fois que je connaissais une ambiance difficile à la Beaujoire. Quelques-uns nous attendaient à la sortie du stade pour nous insulter, même si ce n’était pas non plus méchant. On était habitués à être félicités après les matchs. »

La Beaujoire gronde d’autant plus qu’elle n’a pas (plus) l’habitude des mauvaises périodes. Nantes sort de très belles saisons, un brin éprouvantes : un titre de champion de France en 1994/95, suivi d’une longue campagne de Ligue des champions jusqu’aux portes de la finale. L’ensemble s’achève avec des regrets européens, tant sur l’UEFA 95 que sur la campagne suivante. « On peut toujours dire qu’avec l’effectif au complet, ça se serait passé autrement. Mais c’est facile à dire… » , analyse aujourd’hui Christophe Pignol. Mais certains y pensent très sûrement lors de l’été 1996. « On avait probablement besoin de décompression. Cela avait été une longue épopée. » Ajoutée à cela la préparation tronquée par l’Intertoto tout le mois de juillet, et les raisons d’un FCNA en pleine déconfiture s’imposent : Nantes est essoufflé mentalement et physiquement. Serge Le Dizet confirme : « Le club avait besoin d’un second souffle. Il y avait un peu de tristesse de voir la génération de 92-96 se terminer. Il fallait de la nouveauté. »

Landreau idéal

La nouveauté arrive à Bastia. Dans les buts, Mickaël Landreau fait ses débuts professionnels et maintient son équipe à flot en stoppant un penalty. Nantes repart avec un point et une grande confiance en son jeune prodige. Le Dizet analyse rétrospectivement : « Un garçon comme Micka qui arrive, c’est l’avenir du FCN qui se montre. Il nous a rejoints à l’entraînement quelques semaines plus tôt, on avait déjà l’impression qu’il était là depuis 10 ans. C’est un élément important qui peut expliquer la suite. Il y a ce gamin-là, qui prend place dans les buts et qui est pratiquement invincible. Chez les défenseurs, on était unanimes à son sujet. Il a su nous donner confiance. » Et sa titularisation responsabilise les expérimentés défenseurs, des mots mêmes de Christophe Pignol.

La suite se passe alors comme pouvait le prévoir Coco Suaudeau. Nantes reprend ses esprits et s’impose par le jeu. « Le mot d’ordre avant Nice, il a été le même qu’avant chaque match à domicile : on attaque le match pied au plancher. Souvent, on marquait un premier but très rapidement. » Christophe Pignol n’a pas d’explication particulière quant à ce qu’aurait pu faire Coco. Si ce n’est que cette fois-ci, cela a marché : Nantes marque vite, et deux fois. Autour du quart d’heure de jeu, Gourvennec et N’Doram permettent aux leurs de mener déjà 2-0. Nantes retrouve ainsi ses vertus, tant offensives que défensives ; Nice vit un calvaire. Les buts s’enchaînent. Sous la pureté d’une frappe de Da Rocha. Avec Nenad Bjeković – fils d’une ancienne gloire des Aiglons – à la conclusion pour son unique but à Nantes. Ou grâce à Claude Makelele, intenable, qui conclut l’ensemble d’une performance exceptionnelle à rendre fou Bruno Valencony par un but seul devant la cage vide.

Nouvelle génération

Les leaders techniques du collectif répondent présent. Les autres suivent. Comme disait Coco à l’époque : « Mes joueurs ne sont pas les mêmes quand Japhet n’est pas là. » Ce à quoi Le Dizet répond aujourd’hui que, si cela est vrai, « Coco n’était pas le même non plus s’il n’avait pas son Japhet sur le terrain. C’était le joueur nantais par excellence, qui savait tout faire. Il avait besoin de lui. » Dès lors, après ce réveil face à Nice, Nantes ne perd plus. Une longue série de 30 matchs sans défaite commence. Le « tarif maison » est de retour. En fin de saison, les Canaris sont solidement sur le podium, lorgnant avec envie sur le PSG, mais la dernière journée a raison des désirs du FCNA.

Le FC Nantes-Atlantique perd pour la première fois depuis sa victoire 7-0 contre le champion monégasque. « Certains pensaient pouvoir faire comme en 95. Mais ce parcours est surtout la preuve que le club n’était pas mort. Coco était encore là. Des historiques du club dirigeaient. Tous les ingrédients étaient là pour avoir du jeu à la nantaise » , explique encore aujourd’hui Serge Le Dizet. Coco se retire toutefois en position de « coach du coach » , après ce dernier fait d’armes. Raynald Denoueix peut prendre ses marques. Les ingrédients sont ainsi toujours présents. Et une nouvelle génération arrive, celle de Micka.

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Par Côme Tessier

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