Le monde du rock est sous le choc. Deux mois après le suicide de Chris Cornell, mythique chanteur de Soundgarden, la planète rock vient d'apprendre le décès de Chester Bennington, leader du groupe Linkin Park. Pour lui rendre hommage, SoFoot.com a tenu à revenir sur ce jour ensoleillé de juin 2014, quand les membres du sextet californien étaient venus taper un foot avec leurs fans français au pied du Stade de France.

Par Éric Maggiori

Pour les amateurs de football, la date était cochée dans le calendrier depuis des mois et des mois : 12 juin 2014. Ouverture de la Coupe du monde au Brésil, avec, en match inaugural, un Brésil-Croatie déjà bouillant. Mais pour les fans du groupe de nu metal Linkin Park, c’est plutôt la date du 11 juin qui avait été coloriée au feutre rouge sur le calendrier. Car ce jour-là, le band californien avait prévu une petite virée en France pour venir faire la promo de son nouvel album, The Hunting Party. Mais plutôt que de s’adonner à une banale conférence de presse dans un hôtel près des Champs-Élysées, Linkin Park avait eu une idée. Puisque le monde entier s’apprêtait à vibrer au rythme du ballon rond pendant un mois, leur séance promo allait se dérouler… sur un terrain de foot. Et pas juste pour servir de décor. Tout le monde en maillot, short et crampons.

« Le meilleur des trois ? Je dirais Chester »

« L’idée est venue du groupe et de son staff, se souvient Tom, qui travaille pour le site LinkinPark.fr et qui était évidemment présent pour l’occasion. Ils ont donc lancé un concours sur Virgin Radio, et les places pour venir participer au match étaient à gagner sur les réseaux sociaux. » Ainsi, une trentaine de fans remporte les précieux sésames pour venir taper le ballon avec leurs idoles. La plupart n’en a rien à carrer du foot, mais peu importe, le match de football est un joli prétexte pour rassembler le groupe et ses aficionados français. Rendez-vous est ainsi fixé le 11 juin à Saint-Denis, sur un terrain d’entraînement coincé entre le Stade de France, d’une part, et un magasin Leroy Merlin, de l’autre. Trois membres du groupe débarquent sur la pelouse affublés d’un maillot de l’équipe de France : Chester Bennington et Mike Shinoda, les deux chanteurs, et Phoenix, le bassiste. Les trois sont souriants, tapent la pose avec les fans, signent des autographes. Puis place au jeu.

« Les équipes ont été composées ainsi : d’un côté, il y avait les trois membres de Linkin Park, le staff et la presse, donc nous, et de l’autre, les fans, rembobine Tom qui, sur Linkin Park, utilise le pseudo « Tom Chester ».

Tout le monde a été surpris car ils jouaient plutôt bien, ils avaient énormément d’endurance.

un fan étonné

J’étais donc dans l’équipe de Chester, Mike et Phoenix, j’ai joué en défense et dans les buts. » Le match se dispute en deux manches, afin que les fans, nombreux, puissent tous jouer et profiter de ce moment intime avec les musiciens. On aurait pu s’attendre à ce que des rockeurs américains n’aient pas un gros niveau en football. « Pas du tout, assure Tom. Tout le monde a été surpris, car ils jouaient plutôt bien, ils avaient énormément d’endurance, Mike a même tenu à jouer tout le match malgré une cheville abîmée. Le meilleur des trois ? Je dirais Chester, il se démerdait hyper bien, il mettait bien la pression aux fans. »

Photo d’équipe devant le Stade de France

La rencontre va durer un peu plus de 30 minutes. Score final : 3-2 pour l’équipe de Linkin Park. À la fin de la rencontre, les membres du groupe enlèvent leurs maillots des Bleus et les offrent à des fans comblés. Face aux caméras du portail WeLoveMusic.fr,

Ce match de foot, c’était une manière pour eux de se démarquer, et de montrer leur envie de s’impliquer dans la culture qui était la nôtre.

Chester s’offre même un petit debrief, façon interview d’après-match, tout en mettant les formes pour ne froisser personne. « Ils ont tous été très bons, très compétitifs. J’ai apprécié le fait que tout le monde se soit donné à fond, on s’est vraiment bien amusés. » Une photo d’équipe avec le Stade de France en décor de fond, et tout ce petit monde rentre aux vestiaires. Non sans avoir laissé de beaux souvenirs à ceux qui étaient présents sur le rectangle vert ce jour-là. Tom, encore : « Ce match de foot, c’était une manière pour eux de se démarquer, et de montrer leur envie de s’impliquer dans la culture qui était la nôtre. L’espace d’un instant, ils n’étaient plus des stars internationales, juste des mecs normaux en train de jouer au foot avec des potes. Cela m’a marqué à vie. » Certainement beaucoup plus que le Brésil-Croatie du lendemain.

Par Éric Maggiori

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