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Le Chili s’y voit déjà

Par Arthur Jeanne, à Santiago du Chili
Le Chili s’y voit déjà

Sur le papier, c'est déjà fait, le Clásico du Pacifico ne sera qu'une formalité. Le Chili va battre le Pérou et accéder à sa première finale depuis 28 ans. Parce que les Chiliens l'emportent (presque) toujours face à la sélection incaica, parce qu'on ne peut décemment pas battre l'Uruguay et perdre contre le Pérou et parce qu'à Santiago, on a tendance à regarder Lima de haut. Pourtant, rien n'est gagné.

En 1987, le Chili disputait sa dernière finale de Copa América. Une finale perdue 1-0 face à l’Uruguay. À l’issue du match, Fernando Astengo, défenseur chilien, disait : « Avec toute la passion avec laquelle j’aime jouer au football, je suis très triste, parce que chacun sait qu’on n’arrive pas tous les jours à un rendez-vous pareil, surtout pour une équipe chilienne. » 28 ans plus tard, alors que le Chili peut à nouveau accéder à ce rendez-vous si rare, il s’apprête cette fois à y parvenir avec une position inhabituelle. Celle de favori. Un statut logique en vertu de l’historique des Clásicos del Pacifico. Sur les 33 matchs disputés à domicile, le Chili en est à 84% de succès : soit 26 victoires, pour cinq nuls et deux défaites.

Un statut qui se justifie également par les performances actuelles des deux sélections, le Pérou est passé de justesse avec quatre points laborieux avant d’éliminer la petite Bolivie, le Chili, lui, a la meilleure attaque de la compétition, vient de sortir le tenant du titre et déploie le plus beau jeu du tournoi. D’ailleurs, à Santiago, ce matin, le mot d’ordre était le suivant : « Le Pérou ne nous a jamais battus ici. » Et personne n’imagine que cela puisse changer. Au pire, le quidam envisage une victoire difficile. Au mieux, il pense à une déculottée. C’est sûr, la Roja va gagner, aussi sûr que le meilleur Pisco est chilien et non péruvien. Il faut dire qu’ici, on regarde le Pérou de haut. Aussi bien au niveau du football que culturellement. Le Chili réserve aux voisins du Nord la même condescendance hautaine que celle adoptée par l’Argentine à son égard. Surtout, le sentiment général est que le plus dur est passé, pour accéder à cette finale tant souhaitée, il fallait passer l’obstacle charrua.

« C’est quand le jeu devient dur que les durs deviennent bons »

Il ne faut surtout pas minimiser l’impact de la victoire chilienne face à l’Uruguay. Certes, le Chili faisait profil bas et refusait ostensiblement le statut de favori qui lui était logiquement dévolu. Certes, Suárez n’était pas là, et Cavani pas dans son assiette. Mais en battant la Celeste après un match difficile, la Roja de todos a vaincu un signe indien plus traumatisant qu’il n’y paraît. En effet, les hommes de Sampaoli ont, pour la première fois depuis le renouveau du football chilien, impulsé par Marcelo Bielsa en 2007, remporté un match couperet. Après trois éliminations (Mondial 2010 et 2014, Copa América 2011) lors des premiers matchs à quitte ou double, les potes de Claudio Bravo ont enfin passé l’obstacle. Un déclic salvateur, d’autant plus essentiel qu’il s’est produit face à l’Uruguay. Une équipe qui incarne parfaitement l’adage : « C’est quand le jeu devient dur que les durs deviennent bons. » Alors que le pays entier répétait, à la radio, dans les éditos des grands quotidiens ou dans les taxis, qu’il en avait marre des défaites héroïques et des triomphes moraux, la Roja a remporté son match à l’uruguayenne, avec une bonne dose de vice, sans pour autant renier son jeu. Eduardo Rojas, ancien gérant des compétitions de l’ANFP (l’association nationale du football chilien), résumait d’ailleurs le sentiment général à Santiago : « Ce match face à la Celeste, on aurait pu le jouer dix fois, dominer et finir par le perdre. » Voilà pourquoi quand il a asséné cette olive déjà culte à Edinson Cavani, Jara a obtenu l’approbation nationale. Car le geste incarne le vice qui manquait à la sélection chilienne pour remporter ce genre de matchs, mais aussi car l’Uruguay a toujours utilisé des armes à la limite de la légalité pour s’en sortir (coucou Luis Suárez).

Les nains de gradins

Pourtant, c’est bien ce geste de Jara qui peut inquiéter Santiago. Hier, la sanction est tombée et elle est irrévocable. Trois matchs de suspension pour Jarita. Copa América terminée pour lui. Une situation très inquiétante, car la sélection de Sampaoli ne dispose quasiment d’aucune ressource à ce poste. Gary Medel, qui n’évolue pas à ce poste en club, sera ce soir associé au vieillissant défenseur de la U de Chile, Pepe Rojas. Un homme pas franchement rassurant, qui peine à atteindre le mètre 75 sous la toise et que ses détracteurs surnomment ironiquement « Pepenbauer » . Malgré les fanfaronnades de tout un pays, cette charnière courte sur pattes risque d’être en difficulté face au jeu aérien létal de Claudio Pizarro ou du « depredador » Guerrero très en forme. Une situation qui ne semble pas trop préoccuper un Chili sûr de son fait. Pourtant, le sélectionneur de ceux du Rimac, Ricardo Gareca, se chargeait de faire monter la pression tranquillement : « Le Chili est sous pression à domicile et nous allons tenter de profiter de ce fait de match » . Pour le moment, personne ne s’en inquiète, mais il faut espérer que cette pression ne coupe pas les jambes déjà courtes de Medel et Rojas.

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Par Arthur Jeanne, à Santiago du Chili

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