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Le CHAN, l’autre vitrine du foot africain

Par Alexis Billebault
Le CHAN, l’autre vitrine du foot africain

Le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) a été inauguré en 2009, avec huit sélections. Une initiative bien accueillie par les Africains, qui y voyaient une opportunité de mettre en valeur le travail effectué sur le continent. Aujourd’hui, la compétition se dispute à seize, et neuf ans plus tard, elle continue de séduire. Même si sa médiatisation reste encore trop timide.

L’Afrique restera à jamais la pionnière. En décidant d’organiser une compétition réservée aux joueurs évoluant sur le continent, la Confédération africaine de football (CAF), alors présidée par le Camerounais Issa Hayatou, prend une initiative encore jamais reprise ailleurs. Jusqu’à cette évolution, seuls quelques tournois régionaux – COSAFA en Afrique australe, CECAFA en Afrique de l’Est et du Centre, CEMAC pour l’Afrique centrale – étaient organisés, hors dates FIFA. En septembre 2007, le big boss du football continental annonce la bonne nouvelle, répondant ainsi au souhait de plusieurs fédérations. « En tant qu’Africain évoluant alors dans mon pays, j’avais trouvé ce choix très positif » , se souvient le Sénégalais Papy Djilobodji, actuellement prêté à Dijon par Sunderland. « Pour des sélections comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, par exemple, presque tous les joueurs de l’équipe A jouent en Europe. Le CHAN, c’est une opportunité pour des locaux de disputer un tournoi d’un bon niveau, et donc de se montrer. »

Une opportunité de se montrer

La première édition, organisée en Côte d’Ivoire en février et mars 2009, avait réuni huit équipes (Côte d’Ivoire, Libye, Sénégal, RD Congo, Ghana, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe), qualifiées selon un système d’éliminatoires par zones géographiques. Deux ans plus tard, au Soudan, le contingent était passé à seize. « Au départ, j’étais un peu méfiant quand la CAF a annoncé la création d’une nouvelle compétition. J’avais un peu peur que cela vienne surtout alourdir un peu plus le calendrier » , se souvient Michel Dussuyer, alors sélectionneur de la Guinée. « Plusieurs fédérations n’avaient pas engagé leur sélection locale pour les qualifs… Bref, j’attendais de voir, et finalement, j’ai été rapidement convaincu. J’ai pu y participer en 2016 au Rwanda avec la Côte d’Ivoire, puisque j’étais en charge également des locaux. Et j’ai pu me rendre compte que c’était une compétition d’un bon niveau, bien organisée. » Bien sûr, le CHAN ne détrônera jamais la Coupe d’Afrique des nations (CAN), considérée aujourd’hui comme un évènement international majeur, et cela n’a jamais été la volonté de la CAF. « On sait bien que la CAN est la vitrine du foot africain. Les meilleurs joueurs évoluent en Europe, les médias se déplacent en nombre, il ne s’agit pas de faire des comparaisons qui ne s’impose pas. Le CHAN, c’est une occasion de montrer qu’en Afrique, il y a des pays qui travaillent bien » , explique le dirigeant d’une Fédération.

Djilobodji, alors sous contrat à l’ASC Saloum au moment où il dispute la première édition du CHAN, l’a perçu comme une occasion de se rapprocher de l’Europe. « Avant le CHAN, j’avais effectué des essais en Europe, et j’étais revenu au pays. Et après le tournoi, j’ai pu signer à l’US Sénart-Moissy, en CFA, où Nantes m’a repéré. En Côte d’Ivoire, on voyait des recruteurs, des agents. Cette compétition peut ouvrir des portes. Celles de l’étranger ou de la sélection A . » Si l’actuel Dijonnais a dû patienter jusqu’en 2013 pour être convoqué chez les Lions de la Téranga, le Gabonais Rémy Ebanega a attendu un peu moins longtemps. « J’ai participé aux éditions 2009 et 2011. En novembre 2011, j’ai été appelé en A. Et je pense que plusieurs autres joueurs d’autres pays ont connu la même chose. À chaque fois que j’ai participé au CHAN, j’ai constaté que les joueurs étaient motivés, qu’ils prenaient la chose au sérieux. Le passage de huit à seize équipes dès 2011 a selon moi valorisé cette compétition » , explique l’ancien défenseur de l’US Bitam (Gabon), d’Auxerre et du CA Bastia, et dont la carrière a été interrompue prématurément à cause d’une blessure à un genou, fin 2015. Et Djilobodji milite même pour une extension à vingt-quatre participants à moyen terme, comme la CAF vient de le décider pour la CAN, dès 2019 au Cameroun.

« Le CHAN met en valeur le travail fait en Afrique »

Le CHAN, dont ce sera la cinquième édition au Maroc, est aussi une opportunité pour certains pays de sortir de l’anonymat. « En 2014, en Afrique du Sud, la Mauritanie, dont j’étais le coach, participait pour la première fois de son histoire à un tournoi international. C’était aussi le cas du Burundi, note Patrice Neveu. En 2009, j’étais en RDC, mais je n’étais pas en charge de la sélection locale, laquelle avait gagné le CHAN. Les Congolais avaient fêté ce titre avec beaucoup de ferveur. La coupe avait été présentée partout dans le pays, et je crois qu’en 2016, quand la RDC a de nouveau remporté l’épreuve, ce fut la même chose… Les Africains s’intéressent au CHAN, car il met en valeur ce qui est fait chez eux. Il y a des pays où on bosse bien au niveau de la formation des jeunes, où on produit de bons footballeurs. Si vous prenez certaines sélections qualifiées pour l’édition de cette année, vous verrez que beaucoup de joueurs évoluent aussi pour la sélection A, comme le Soudan, l’Angola, la Namibie » , explique-t-il.

La FIFA, en décidant de tenir compte des résultats des matchs de qualification et ceux de la phase finale pour établir son classement mensuel – avec le coefficient des rencontres amicales – a à sa façon donné un crédit supplémentaire au CHAN. « Cela y contribue, en effet » , admet Dussuyer. Lequel, comme d’autres, regrette malgré tout que le CHAN ne soit pas encore assez médiatisé. « Il y a mieux à faire dans ce domaine, c’est clair. La CAF devrait peut-être mieux valoriser son tournoi. . Nous n’en sommes qu’à la cinquième édition. Je pense que cela finira par s’améliorer… »

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