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Le bilan des clubs français

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Le bilan des clubs français

Deuxième round et presque KO. Deux victoires, deux défaites et un nul. Un bilan équilibré en apparence mais rendu très déficitaire dans le contenu. Le pire n'est pas encore inéluctable mais on commence à mieux évaluer le niveau de notre L1 qu'on croyait peut-être supérieur...

La gueule de bois génère deux sortes de comportements. La lucidité blafarde à la Didier Deschamps, après le Waterloo marseillais de Stamford Bridge : « Il n’y avait pas photo » . Tu l’as dit, Didier… Ou bien alors la crétinerie des abrutis bourrés qui veulent quand même prendre le volant, tel le Lillois Aurélien Chedjou après le pauvre 1-1 à la Gantoise : « On était meilleurs qu’eux » … Ce genre de stupidité, c’est bien français, c’est éternel. Juste après la finale de Coupe du Monde 2006 perdue à Berlin William Gallas se lâchait en open-mike (“à micro ouvert”) : « L’Italie a gagné mais les vrais champions du monde, c’est nous » … Tout aussi gênants, les nombreux commentaires louangeurs sur la très courte défaite auxerroise à dom contre le Real (0-1). Alors, comme ça l’AJA a fait jeu égal et n’a pas été ridicule ? Ah, bon ! Deux matchs, deux tôles, zéro point, zéro but… Nous voilà retombés dans les années 70 avec les « défaites pleines de promesses » , « nous n’avons pas à rougir » , « tout est perdu sauf l’honneur » … Tout est perdu sauf l’honneur ? Là, d’accord : globalement, les cinq clubs français ont joué, ont essayé, ont tenté. C’est justement ça qui inquiète : tant d’efforts pour des résultats si pauvres.

SOS buteurs, encore…

Pour retourner encore le couteau dans la plaie, on refera le même constat que la première journée de coupes d’Europe, Ligue des Champions et Europa Ligue : l’inefficacité offensive, l’absence de vrais buteurs. Pierre-Alain Frau a sauvé l’honneur des cinq clubs grâce à son but splendide d’une très jolie frappe enroulée (1-1 à la Gantoise). Et c’est tout… Gomis, Gignac (puis Brandao), Oliech (puis Jelen), Hoarau et Erding sont restés muets. Bien sûr, on objectera que Lisandro était absent pour “blessure” Jelen trop diminué et que Hoarau n’est entré qu’au dernier quart d’heure…Ça commence quand même à faire beaucoup pour les clubs français. Au niveau continental, pareilles carences deviennent rédhibitoires. Constat d’autant plus inquiétant si on élargit aux autres joueurs français mais qui jouent dans des clubs étrangers. On veut bien sûr parler de Benzema, très décevant à l’Abbé Deschamps. Le mal serait-il donc plus profond ? Même le cas Anelka interpelle : quand on joue à la pointe de la machine de guerre qu’est Chelsea, un simple but sur penalty, c’est du rendement famélique. Mais le mal n’est pas nouveau. La culture de l’avant-centre n’existe pas trop chez nous, c’est l’un des avatars récurrents de l’époque Jacquet, on l’a souvent pointé. Pas la peine de s’étendre, il faut juste saluer “l’ailier gauche” Bastos et son doublé (notamment le météore dans la lucarne), le milieu Pjanic pour son opportunisme, le défenseur Jallet pour son culot et le “joueur de couloir” Nenê pour son talent…

Insuffisance du niveau de jeu

Mettons de côté le PSG, qui avait plié l’affaire très tôt contre Lviv inférieur (buts aux 4ème et 20ème), même si la maîtrise parisienne n’a pas permis un score plus large et que défensivement, des trous d’air habituels ont créé des frayeurs. On passe directement à l’OM. L’impression marquante, c’est que les Phocéens ont trouvé une certaine latitude pour jouer, pour s’organiser. Même en temps de possession de balle, ils ont fait presque jeu égal avec les Blues. Reste qu’au niveau du rythme, de la justesse technique, de l’intensité physique d’un bout à l’autre du match, l’OM quasi au complet n’avait que les armes pour dominer la L1, mais pas pour challenger un cador européen, privé de pas mal de ses stars. Honnêtement, on ne se doutait pas du gouffre qui sépare un champion de France et un champion d’Angleterre…

Plus préoccupant, le lendemain, en voyant la triste prestation lyonnaise face à un Hapoël très moyen (faible ?) : on sentait confusément que l’OL, toujours vaillant et au taquet en C1, aurait aussi pris le bouillon à Stamford Bridge… OK, Lyon a une fois de plus fait le boulot (3-1) mais les trop nombreux errements tactiques incroyables qui ont été occultés par le score laissent présager que l’OL n’est non seulement pas guéri mais que son périple européen ne le portera pas très loin. Mais, on le répète une fois de plus : l’OL reste le club français le mieux “européen” et il a encore gagné à Tel-Aviv un match qu’il ne fallait pas perdre. Qu’un Aurélien Chedjou en prenne de la graine… Heureusement pour Lyon, la poule n’est pas insurmontable. A suivre contre un Benfica en difficulté après sa défaite face à un Schalke qui se réveille (0-2)…

Autre déception : Lille qui ne décolle toujours pas. OK, au coup d’envoi, Gervinho, Rami, Mavuba et Sow n’étaient pas sur la pelouse. Donc, ça joue forcément. Mais contre La Gantoise… Pas une mauvaise équipe, mais de là à ne pas s’imposer en deuxième mi-temps. On ne reconnaît plus Lille, devenu perméable en défense au point de prendre trop de buts et trop inefficace offensivement. La vérité, c’est que ce qui faisait la force du LOSC, son collectif puissant et huilé, s’est délité. A l’image d’un Balmont moins mordant, d’un Mavuba moins incisif ou d’un Hazard plus “emprunté”, moins décisif, moins virevoltant. A croire que les Lillois ne se sont toujours pas remis de la C1 ratée à la dernière journée de championnat. Est-ce qu’inconsciemment Lille a choisi d’assurer d’abord en L1 pour jouer vraiment ce coup-ci la Ligue des Champions ? En tout cas, que ce soit en C3 ou en L1, si Lille ne renoue pas avec ses valeurs fortes, un coup d’arrêt dans l’ascension du club au sein du foot français est à prévoir…

Rapidement pour Auxerre, les Bourguignons n’ont une fois de plus pas démérité. Les quelques occases nettes en témoignent. Mais avec une faible profondeur de banc (Langil, Chafni, Contout en milieu à trois, pas infamants mais un peu “justes”) et un enchaînement des matchs soutenu, plus des préoccupations stressantes en championnat (l’AJA est 17ème), les dés étaient pipés, même face à un Real pas encore convaincant. “Pas encore convaincant”, parce que Mourinho n’a pas encore fini sa revue d’effectif et trouvé la formule idéale du Real 2010-2011. Objectivement, il a fallu attendre la fin de la première période pour voir l’AJA se sortir du pressing étouffant des Madrilènes. Dans quelques mois, l’apparente “petite différence” de niveau entre Real et Auxerre sera devenue plus favorable aux Espagnols. Et puis, Di Maria a puni l’AJA au moment le plus cruel. Un coup classique, comme Ibrahimovic l’avait fait il y a 15 jours. Comme Olic avait puni l’OL, comme Inzaghi avait puni l’OM… Il y a des permanences parfois désespérantes chez les clubs français en coupes d’Europe. Attendons le troisième round qui verront en bien ou en mal les choses se décanter pour le Club des 5. Aujourd’hui, on reproduira juste la conclusion du bilan du tour précédent : les clubs français sont à leur place.

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