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Le Basser, le stade schizophrène

Par Axel Bougis
Le Basser, le stade schizophrène

Laval reçoit Valenciennes ce vendredi (20h) dans son stade Francis-Le Basser. Une enceinte aux deux facettes, coincée entre les mondes professionnel et amateur, un brin obsolète, mais qui fleure bon le foot du dimanche matin avec ses mains-courantes derrière les buts. Et quoi qu'on en dise, ça a son charme.

À quelques encablures de l’élite, mais aussi à deux pas du monde amateur, la Ligue 2 navigue entre deux eaux, ne sait pas vraiment où tourner la tête. Une crise identitaire qui a un symbole : le stade Francis-Le Basser. Maire de Laval de 1956 à 1971 et sénateur de la Mayenne de 1948 à 1965, le docteur Le Basser, figure de la résistance, a donné son nom à l’une des enceintes les plus atypiques du foot professionnel français. Très loin des bijoux modernes, mais pas non plus totalement pourrie. Avec deux tribunes latérales correctes, le stade mayennais contient 10 607 places assises. Mais 8000 spectateurs supplémentaires peuvent être accueillis… debout derrière les buts. Enfin, en théorie.

Car le « charme » de Le Basser réside en grande partie dans ces arrière-buts dignes d’un club de PH. Les grillages ont fait place à des mains-courantes classiques, où les supporters se massent, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Sauf que pour avoir une chance de voir le terrain entier, mieux vaut être dans les deux premiers rangs. Ou alors se reculer le plus loin possible, sur l’ancienne piste d’athlétisme laissée à l’abandon. Une « anomalie » dans le monde pro qui ne gêne visiblement pas plus que ça les joueurs, qui sont à deux mètres des supporters. « Pas de tribunes derrière les buts, ça fait bizarre en Ligue 2, avoue Pierre Talmont, qui a joué au club entre 2009 et 2013. Mais c’est plus sympa en tant que joueur d’avoir des spectateurs juste derrière la main courante. On est au contact des supporters, même si quand il y a un peu de monde, on n’entend plus les critiques quand ça ne va pas. »

Billetterie inondée et absence de casiers

Si joueurs et spectateurs s’accommodent de cette situation qu’ils ne peuvent de toute façon pas faire évoluer, l’image renvoyée par le stade n’est pas totalement assumée par un club qui navigue entre Ligue 2 et National depuis 25 ans et qui espère retrouver un jour l’élite. « Fin novembre, il y avait un match de l’équipe de France féminine à Laval. Ils avaient tout fait pour qu’il n’y ait personne derrière les mains-courantes pour ne pas montrer ça à la télé » , explique François Berthier, qui dirige le site des socios du Stade lavallois. Même les modifications apportées en 2001 « afin de répondre aux nouvelles normes de la Ligue de football, et pour le plaisir des spectateurs » , selon le site officiel du club, n’ont pas franchement changé la situation. « Les plus anciens trouvent que ça a son charme, mais pour mettre l’ambiance et supporter son équipe, ce n’est pas du tout adapté, peste François Berthier. C’est un stade d’une autre époque. Il est beaucoup trop vieux, et les conditions d’accueil sont déplorables. Le club dit que les billetteries sont à peu près neuves, mais pas du tout. C’est du préfabriqué, elles sont inondées juste devant dès qu’il pleut un peu trop. »

Les commodités et les entrailles de Le Basser ne sont pas reluisantes non plus. Si la « nouvelle » billetterie prend l’eau, le reste est également bien défraîchi. À des années-lumière du centre d’entraînement et de formation, qui sentent bon le neuf. « Le stade d’il y a 20 ans et d’aujourd’hui a les mêmes structures, souligne Pierre Talmont. Il y a juste eu un rafraîchissement de peinture au niveau des vestiaires. Quand j’y étais il y a deux ans, une tribune avait été fermée parce qu’il y avait un problème de corrosion au niveau des sièges. On jouait avec une tribune en moins, et ils avaient mis une tribune provisoire derrière le but, donc c’était assez surprenant. On faisait avec les moyens du bord. Quant à nos vestiaires, ils étaient un peu plus funs et plus propres que ceux des adversaires. Les nôtres étaient un peu plus grands, avec des casiers, alors que les adversaires n’en avaient pas. »

« Quand il y a 8 000 ou 10 000 personnes, Le Basser, ça fait du bruit ! »

Mais s’il n’est pas très accueillant pour ses propres supporters, ce bon vieux Le Basser ne l’est pas plus pour les équipes adverses. Avant la réception de Valenciennes ce soir (20h), les Tangos n’ont pas perdu le moindre match chez eux depuis le début de saison. Une performance que seuls Dijon et Brest, qui squattent le podium, ont réussi. « Laval est vraiment reconnu pour être assez solide à domicile, déclare Talmont, aujourd’hui à Vannes. J’ai connu des saisons où on luttait pour ne pas descendre, et ça allait, on n’était pas accosté après les matchs. Ça a toujours été une bonne ambiance, malgré des résultats moyens. Mais par contre, quand on jouait le haut de tableau, on faisait 10 000 personnes, et là, on sentait le public derrière nous. Quand il y a 8 000 ou 10 000 personnes, Le Basser, ça fait du bruit ! C’est un public de connaisseurs, qui soutient son équipe quand il y a des résultats. »

Et même si le moquer est tentant parce qu’il est sans doute le plus atypique de Ligue 2, le stade Le Basser n’a rien à envier à d’autres. Car lui, au moins, a une histoire, des souvenirs impérissables, comme l’élimination du Dynamo Kiev d’Oleg Blokhine en 32es de finale de la Coupe de l’UEFA 1983-1984 (0-0, 1-0). Et surtout, il est vivant, contrairement à d’autres enceintes de Ligue 2 plus récentes. « Arles-Avignon, c’est une catastrophe, c’est pourri, lâche Talmont.À Istres (National), le stade en lui-même est sympa, mais il est exposé au vent, et puis il n’y a jamais personne. Clermont, ce n’est pas flamboyant non plus, Orléans et Tours c’est moyen aussi. » Et puis, comme le dit Talmont : « Qui ne connaît pas Le Basser ? » Peut-être ceux qui n’aiment pas vraiment le football.

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