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Laurent Blanc, du Président au Général

Par Markus Kaufmann
Laurent Blanc, du Président au Général

Avant, on se demandait si le PSG avait les joueurs pour aller loin en Ligue des champions. Ensuite, on s'est demandé si l'entraîneur du PSG était capable de s'élever au niveau des défis continentaux que le club lui lançait. Aujourd'hui, avant d'affronter le Barça avec un effectif décimé, c'est au tour de la force du groupe d'être mise au défi. Si Cabaye et Rabiot relèvent celui du pressing barcelonais, Laurent Blanc aura non pas construit une équipe, mais un groupe.

An I : en 2011/12, le PSG chute en poule de Ligue Europa et échoue à la seconde place de Ligue 1. Les cafés parisiens se demandent alors si les joueurs sont au niveau, malgré un premier investissement de 110 millions d’euros (90 + 19 en hiver). Changement d’entraîneur à la trêve, et on double la mise au mercato. Et plus encore : nouvel investissement de 150 millions (110 + 40 en hiver), dont Ibra, Thiago Silva et Verratti. An II : en 2013, le PSG d’Ancelotti est sacré champion, mais s’incline en quarts dans toutes les coupes. Anomalie spatio-temporelle ou conséquence directe du malaise d’un football français face à la réussite, quoique progressive, Ancelotti est désigné coupable. Plus ou moins, évidemment. Tout juste assez pour lui donner des raisons de partir. Changement d’entraîneur, encore, et investissement de 135 millions d’euros (110 + 25 en hiver). An III : en 2014, le PSG de Blanc remporte un doublé coupe-championnat, mais une nouvelle élimination en C1 en quart. Conséquences ? Bah, rien. Ou presque. Malgré les erreurs de Blanc à Stamford Bridge, le coach est confirmé dans ses fonctions. Sur le mercato, seul Alex est remplacé par David Luiz dès la mi-juin (pour 50 millions, quand même) et, à un Serge Aurier près, bah c’est tout. Le projet est arrivé à maturité : joueurs, staff, direction. Maintenant, il est temps de voir si ce groupe-là peut à nouveau se surpasser, comme à Stamford Bridge.

Absences et questions tactiques

Ce soir au Parc, Laurent Blanc va devoir faire sans cinq pièces, certaines importantes, d’autres carrément indispensables. Marco Verratti ne sera pas là pour se mettre entre les deux centraux, attirer le pressing d’un, deux, voire trois ou quatre attaquants adverses (ou latéraux, hein Mendy), fluidifier la relance, organiser la manœuvre et lancer quelques longs ballons courbés dans le dos des défenseurs adverses. Ces courbes, Zlatan Ibrahimović ne sera pas là pour les contrôler, les mettre au sol et en faire des actions d’école avec l’aide de Blaise Matuidi. Thiago Motta, lui, ne devrait pas être là pour veiller sur le meneur adverse, suppléer Verratti dans la dictature du tempo parisien, et faire parler son flair, aussi bien dans la destruction que dans la construction. Serge Aurier semblait donner quelques certitudes, mais ne sera pas là. Et si finalement, David Luiz, présent de dernière minute, ne peut pas tenir son rang, son absence compterait surtout sur le plan numérique, tant Marquinhos a rassuré en défense et a montré du caractère dans les surfaces adverses. Quatre absences et demie, pour cinq questions tactiques. Qui prendra en charge la responsabilité de la relance en l’absence de Verratti ? Quelle utilisation du jeu long sans Ibra ni Verratti ? Comment faire respirer le jeu dans le camp adverse sans le Suédois ? Quelle sera la volonté parisienne de gagner le ballon, presser et défendre avec le ballon ? Et, enfin, comment protéger Silva et Marquinhos sans le ballon ?

Rabiot en regista, Cabaye en pompier

Rabiot-Cabaye-Matuidi, c’est le milieu que Blanc avait aligné le 10 janvier dernier à Bastia. Au bout de ces 53 minutes de test, il y avait 2-2 (avant le séisme Palmieri et sa réplique). À Bastia, c’est Adrien Rabiot qui avait été le regista de ce PSG au milieu bien franchouillard. 92 ballons touchés, 71 passes, 6 fautes subies. Le grand corps du gaucher devrait encore une fois se balader balle au pied au Parc. À la relance, il sera épaulé par un Thiago Silva qui tentera de compenser l’absence de Verratti. Et pour cela, il faudra faire confiance à la mobilité de Yohan Cabaye. Si la répartition des tâches de la paire Rabiot-Cabaye ne sera pas calquée sur celle du modèle Motta-Verratti, c’est bien parce que Cabaye ne peut se permettre de conduire le ballon comme Verratti. En revanche, le Français donnera au PSG la précision de ses longs ballons (près de 5 par match sur 90 minutes), sa mobilité pour faire respirer la possession parisienne dans son propre camp, mais aussi son goût des passes risquées pour lancer ses attaquants vers les cages barcelonaises. Un rôle de pompier tout-terrain. La question est de savoir si l’ex-Lillois sera capable de tenir la corde défensivement face à des fantaisistes qui viendront provoquer ses fautes avec joie. À leurs côtés, Blanc fera en sorte de maintenir Matuidi dans son rôle de milieu gauche entre les lignes. Comme d’habitude, la structure variera du 4-3-3 au 4-4-2 en fonction de sa position, et de celle de Javier Pastore, intronisé « meilleur joueur au monde » par le King Cantona.

Défense sans ballon, et Lavezzi capital

Pour compenser l’absence des Italiens à Bastia, le PSG avait pu compter sur une grande participation de Pastore au milieu. Dans ce rôle hybride de milieu intérieur en phase offensive et d’ailier en phase défensive, l’Argentin proposera encore ses pieds divins à la possession parisienne pour échapper au pressing des hommes de Luis Enrique. Si Blanc l’aligne dans le trio central, il sera carrément le Parisien le plus important. Mais en l’absence d’Ibrahimović, son rôle pourrait être plus naturel et se transformer en celui d’un meneur de jeu traditionnel : Blanc choisirait alors un 4-4-1-1, et Pastore aurait la mission possible d’aller salir les talons de Busquets. Car dans l’axe, les mouvements de Cavani ne sont pas ceux d’Ibra. Et s’il s’avère que le milieu de Blanc perd plus de terrain que d’habitude, la faute à une moins bonne gestion de la possession et/ou un pressing barcelonais intense, et c’est probable, Ezequiel Lavezzi sera capital. Une mission pour le Pocho : conserver le ballon, provoquer des fautes et faire monter le PSG en étirant le jeu au maximum. La mission serait la même avec Lucas, mais dans un style différent. En fait, la véritable interrogation de ce test sans Verratti ni Motta porte bien sur la capacité des hommes de Blanc à réussir à ne pas abandonner le jeu, et à défendre au mieux avec le ballon. Si Cabaye et Rabiot ne peuvent appliquer les idées de jeu que Verratti et Motta transmettent tous les week-ends, les participations gonflées de Thiago Silva, Pastore et Lavezzi peuvent compenser.

Du Président au Général ?

À moins que ces idées de jeu ne soient plutôt celles des pieds de Verratti et Motta que celles provenant du cerveau Blanc ? Thiago Silva l’avait insinué en soulignant l’importance capitale de Motta dans l’identité de jeu parisienne ( « On a discuté de l’identité de jeu du PSG avec Thiago Silva » ). Sans Verratti ni Motta, le jeu parisien va être mis à nu. Mais son leader doit-il pour autant se retrouver à poil ? Comme à Stamford Bridge, c’est à nouveau le caractère du PSG qui va être mis à l’épreuve ce soir. Parce que chaque année, la C1 démontre qu’elle ne se laisse ravir ni par les meilleurs joueurs, ni par la plus belle équipe, ni par l’entraîneur le plus brillant, mais bien par le groupe le plus fort. Si les réponses individuelles ne seront pas les mêmes, c’est bien une nouvelle fois la force du groupe parisien qui sera jugée ce soir à Barcelone. Parce que Guardiola avait dû faire jouer Yaya Touré en défense centrale en finale 2009. Parce que Mourinho a remporté la finale 2010 sans Thiago Motta. Parce que Di Matteo a gagné sans Ivanović, Terry et Ramires. Parce que Heynckes a battu Dortmund en 2013 sans Toni Kroos. Et parce qu’Ancelotti a remporté la finale 2014 sans Xabi Alonso. En bon Président français, Laurent Blanc aimait tenir ses distances et laisser ses ministres italiens dicter la loi. Sans eux ni Ibrahimović, c’est bien lui qui va devoir endosser le costume de Général.

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Par Markus Kaufmann

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