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La première fois que Messi a martyrisé la Juve

Par Ugo Bocchi
La première fois que Messi a martyrisé la Juve

Tous les ans à la même date, le Barça organise un match amical, appelé « Trophée Joan Gamper » en hommage au fondateur du club. Et à cette occasion, il y a presque 10 ans, Messi s'est découvert au monde, face à la Juve, levant par la même occasion le Camp Nou pour la première fois de sa carrière.

On joue la 89e minute. Le Camp Nou est debout. Il applaudit un petit bonhomme. Un dénommé Messi. Un jeune de la Masia. Ils ne le savent pas encore – pas vraiment en tout cas : il n’a joué que 7 matchs la saison précédente -, mais ce nain argentin, avec une coupe de cheveux à la Justin Bieber, un maillot un peu trop grand, rentré dans le short, va devenir le meilleur joueur du monde. Face à cette ovation, Lionel, lui, ne bronche pas. Comme si c’était normal. À tout juste 18 ans, il salue son public en retour et laisse sa place à un autre petit gabarit, Ludovic Giuly. C’était la première vraie grosse performance de Messi avec le Barça. Zebina, Cannavaro, Kovač et Pessotto peuvent le confirmer.

Le lapin Duracell a les tibias en feu

Et ça commence dès les premières secondes de jeu. Le Barça fait tourner le ballon en une touche de balle. Messi le récupère, le perd, mais arrive à s’en sortir au milieu de deux joueurs. Le toucher de balle est là, il ne lui manque plus que les espaces. Il suffisait de demander. Six minutes plus tard, Iniesta l’envoie en profondeur sur son côté droit. C’est un peu trop long, alors Messi revient sur son pied gauche, et là… Crac. Une feinte de frappe de l’espace qui envoie Cannavaro et Kovač au tapis. Que Boateng se rassure, il n’était pas le premier. Et ce n’est que le début. Mal à l’aise face à tant d’enthousiasme, les Bianconeri haussent le ton. Cannavaro est le premier à bomber le torse. Kovač le suit de très près. Violent, mais pas encore brutal.

D’ailleurs, l’agressivité turinoise paye puisque Del Piero ouvre le score dès la 11e minute. 0-1. Une situation qui ne convient pas à Messi. Plus le temps avance et plus il touche de ballons. Il est dans tous les bons coups. À la construction. Dans le dos des défenseurs. À droite. À gauche. De quoi re-prélever un rein à Cannavaro. Mais surtout de quoi énerver Zebina et Giannichedda, tous deux auteurs d’un attentat sur le petit présomptueux. Jaune pour tous les deux. À la mi-temps, Messi en a pris plein les tibias, on le voit d’ailleurs se frotter à plusieurs reprises les gambettes, mais il peut encore courir. Et tant qu’il est en mesure de prendre de la vitesse, la Pulga peut faire ce qu’il veut.

La science du timing

La preuve dès les premières secondes de jeu de la seconde période. C’est limite s’il ne revient pas encore plus fort et plus vite. La seule réponse possible à ça : des tacles toujours plus hauts. Les Turinois, n’arrivant pas à le suivre, préfèrent se prendre des jaunes et tuer Messi dans l’œuf. Mais voilà, ce n’est pas aussi simple que ça. Il est dans un grand jour. Il trimbale qui il veut, où il veut. De ce jour, Vieira et Balzaretti ne se souviennent plus que du numéro 30. De son dos, quoi. Et après avoir beaucoup essayé, Messi trouve finalement la faille sur une passe dont il a le secret. Une lecture du jeu parfaite. Alors qu’Iniesta fait un appel croisé dans le dos des Bianconeri, tandis que ces derniers remontent pour jouer le hors-jeu, Messi repique dans l’axe et lâche parfaitement son ballon. Au bon moment. Au bon endroit (merci Balzaretti tout de même). Tout ça pour qu’Iniesta – avec des cheveux – n’ait plus qu’à marquer, seul face à Abbiati. 1–1.

Messi remonte ses chaussettes, il n’est pas encore rassasié. Il y a une victoire à aller chercher. Tel un lapin Duracell, on a l’impression qu’il ne se fatigue jamais. Il multiplie les appels, les courses croisées, les passes, les frappes. Mais ce n’est pas lui qui permet au Barça de prendre l’avantage. Giovanni van Bronckhorst s’en est chargé. 2-1. Le côté gauche de la défense turinoise est en feu, et pourtant, Trezeguet trouve les ressources nécessaires pour remettre son équipe à égalité. 2-2. C’est bientôt l’heure de sortir pour Messi, mais avant ça, il se permet, à la 82e, un enchaînement sombrero, une-deux, débordement sans suite. Il est également à deux doigts de marquer deux minutes plus tard, mais les Turinois s’y mettent à quatre pour le contrer. Et puis arrive la 89e minute. Giuly est sur le bord du terrain. Messi sort sous les ovations.

La reconnaissance de l’adversaire

Si la Juve finit par l’emporter aux penaltys, la vraie morale de l’histoire, c’est que les socios du Barça ont eu une révélation ce soir-là. Ils ont vu l’avenir en Messi. Après cette première énorme performance, Capello, entraîneur de la Juve, est le premier à saluer la performance de l’Argentin : « Dans toute ma vie, je n’ai jamais vu un joueur avec une qualité et une personnalité pareille à tout juste 18 ans. Ce gars peut faire ce qu’il veut avec le ballon. Ce soir, il était exceptionnel, il a joué de cette façon contre certains des meilleurs joueurs du monde. » Chapeau. Les grands entraîneurs savent reconnaître les grands joueurs. Et pour le coup, maître Capello ne s’est pas trompé.

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Par Ugo Bocchi

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