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La politique de la terre brûlée…

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La politique de la terre brûlée…

A l'aller, on a dit que le succès des Intéristes s'est bien sûr construit sur la neutralisation de Xavi au milieu et sur l'enfermement de Messi, grâce entre autre à un pressing cannibale. Pas faux... Mais, en fait, Mourinho a été plus machiavélique : il a surtout désorganisé les lignes arrières catalanes avec un art consommé du sacrifice et de la destruction. Y'a pas de raison qu'il ne recommence pas ce soir. Explications...

Dur, dur ! Puyol est suspendu et Iniesta est forfait. Soit deux pièces maîtresses en moins de l’échiquier catalan. Deux “absences” symboliques… Andrés, c’est un peu le revers du football espagnol conquérant mais qui commence à payer sur la durée les efforts considérables nécessaires à ces succès : ça fait des années, au moins depuis 2006, qu’Iniesta est à 100 % sur la brèche, en club et en sélection. Même Xavi a connu des haltes au stand pour cause de blessures. Torrès, dans un autre registre, paye lui aussi les exigences du top niveau international. Le cas de Carles relève plus du sportif, et particulièrement de la façon dont l’Inter a maltraité le Barça à Giuseppe Meazza. Même s’il a été averti pour un contact pas si méchant, Puyol a payé, lui, la stratégie diabolique de Mourinho à l’aller : les grands ballons dans le dos du bloc défensif axial Puyol-Piqué-Busquets.

Comme par hasard, ces trois-là ont tous ramassé un carton jaune… Pas con, Mourinho ! C’est de ces trois joueurs que démarre le jeu des Blaugranas… D’où les longs ballons dans le dos qui forcent à redescendre plus bas que bas et surtout à rester en vigilance permanente avec les flèches comme Milito au cul, exemplaire dans le harcèlement, et Eto’o sur le paletot, bien sûr, bien que moins axial. Autre joueur fondamental au Barça et très “perturbé”, le gardien Valdès : c’est lui le premier relanceur du Barça, toujours au pied vers ses défenseurs (à 95 %), quasiment jamais en longs dégagements aériens. Créer la confusion en mettant la pression dans l’espace particulier entre gardien et défenseurs, zone cruciale au Barça, a achevé de déstabiliser une défense forcée de se retourner sans cesse et à redémarrer de très bas, donc en perdant du temps donc de la vitesse. Le tout, en subissant en plus la pression des attaquants intéristes. Puyol est donc un peu la victime finale du plan diabolique du Mou…
Dribbles audacieux

Ajoutons que même les latéraux ont morflé, Alvès et Maxwell, et dans un registre plus haut, S. Keita. Eux aussi ont été avertis… Mêmes motifs, même punition : des ballons plongeants dans le dos, les forçant eux aussi à reculer et à se retourner à la relance, pressés par Pandev et Eto’o. Détail hyper important : Eto’o et Pandev ont du recevoir la consigne de dribbler, de chercher à éliminer, histoire à provoquer la faute et provoquer le regroupement fatiguant de Blaugranas qui défendent souvent à plusieurs en zone… C’est incroyable comment Pandev et Eto’o ont multiplié sur les côtés les dribbles les plus audacieux, même parfois casse-gueule quand c’était injouable du fait du surnombre d’adversaires. Pourquoi le dribble quasi systématique, plutôt banni dans les grandes rencontres ? Une arme psychologique : Mourinho a compris qu’on ne doit pas jouer contre le Barça en victime soumise et qu’on va juste l’empêcher de déployer son jeu extraordinaire. Le dribble, c’est fait pour déstabiliser, inquiéter et retarder au maximum la reconquête du ballon et les offensives qui en découlent. Plus machiavélique encore, Pandev et Eto’o ont joué dans le couloir, de façon presque caricaturale « près de la ligne de touche » . Là, Mourinho est allé chercher Guardiola sur son propre terrain, celui de l’horizontalité, à savoir jouer carrément avec deux ailiers pour et étirer et distendre un peu plus un bloc défensif déjà pas mal secoué par la verticalité des longs ballons…
On résume grossièrement : longs ballons dans le dos, dribbles répétés sur les côtés avec pressing des avants, souvent aidés par les milieux comme Sneijder ou Motta… Tout ça pour enrayer le démarrage du jeu barcelonais, donc, et surtout pour casser le rythme du Barça. Chaque équipe possède son tempo, sa musicalité, avec ses temps forts et ses temps faibles : Mourinho a enrayé la mécanique catalane, rayé le disque du Barça… Le Barça impose toujours sa petite musique entêtante qui fatigue et étourdit l’adversaire, avec Xavi en chef d’orchestre : c’est lui qui dicte la mesure des siens. Jusqu’à l‘accélération foudroyante du tempo par Messi, Alvès ou… Eto’o, autrefois. A l’aller, l’Inter a ralenti, cassé le jeu, pourrit le tempo, en plus de neutraliser Xavi (par Cambiasso et Motta, tout à tour), forcé de reculer trop loin du front de l’attaque… Revoyez les 10 premières minutes du match : derrière la maîtrise visible des Blaugranas, tout l’arsenal à détruire milanais se met en place : déjà des grands ballons dans le dos, en apparence balancés stupidement… Erreur ! Sur la durée, les milieux milanais, notamment Sneijder vont corriger le tir et placer le ballon juste entre Valdès, sorte de libéro très mobile, et ses défenseurs : à l’arrivée, création d’une « zone de confusion » pour encore empêcher une relance sereine.
« Confiante et volontariste »

A noter aussi, une ou deux échappées de Milito sanctionnées de hors-jeu imaginaires ou une autre de Eto’o avortée pour faute pas évidente. En gros : Milan aurait pu ouvrir la marque avant le Barça… En pourrissant le jeu (dans le bon sens du terme) dans les lignes arrières catalanes, l’Inter s’est créé les conditions idéales pour s’installer durablement dans le camp adverse, ce qu’aucune équipe n’arrive jamais à faire complètement ou longtemps. D’ailleurs les trois buts milanais ne sont pas à proprement parler des contre-attaques ultra rapides en trois passes mortelles mais plutôt des phases construites après une récupération classique du ballon. A noter la forte densité de joueurs intéristes dans la surface de réparation du Barça sur les trois buts, preuve de l’occupation « confiante et volontariste » de la moitié de terrain catalane par les Italiens : ça aussi, quasiment aucune équipe n’a réussi à imposer cette présence en nombre à la défense de Guardiola, préférant comme beaucoup d’équipes (Arsenal ou le Real, par exemple) confier à un joueur ou deux l’exploit personnel, mais improbable, de marquer un but… Sur le premier but milanais : quatre joueurs dans ou très près de la surface : Eto’o, Milito, Cambiasso et Sneijder à l’arrivée.
Voilà. A l’annonce des deux mêmes équipes qu’à l’aller, on pourrait retrouver la même physionomie de jeu. A moins que Guardiola change ses plans et nous propose une trouvaille géniale dont il a lui aussi le secret. En tous cas, le bloc arrière du Barça devra… surveiller ses arrières !
FC BARCELONE : Valdés – Alves, Piqué, G. Milito, Abidal – Xavi, Busquets, Keita – Messi, Ibrahimovic, Pedro.

INTER MILAN : Julio Cesar – Maicon, Lucio, Samuel, Zanetti – Cambiasso, Thiago Motta, Sneijder – Eto’o, D. Milito, Pandev (ou Muntari)

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