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La Juve fait-elle encore peur à l’Europe ?

Par Morgan Henry
La Juve fait-elle encore peur à l’Europe ?

À 180 minutes de soulever un titre européen qui lui fait défaut depuis dix-huit ans, la Juventus de Turin affiche des signes de frilosité imperceptibles en championnat. Simple manque d'expérience ou réelle baisse de régime, le potentiel terreur de la Vieille Dame questionne.

« Quand j’étais enfant, j’aimais ce club. Mais aujourd’hui, je suis heureux ici. Le projet du PSG figure parmi les meilleurs au monde. Si je partais à la Juventus maintenant, je ferais un pas en arrière. À Paris, on a la possibilité de tout gagner. » Ces paroles ne sont pas signées Jérémy Ménez, mais Marco Verratti. Si l’un se verrait bien dans le Piémont l’année prochaine, l’autre, pièce maîtresse du onze de Laurent Blanc, ne compte pas abandonner son PSG de la sorte. Les paroles du petit Italien parlent d’elles-mêmes : partir maintenant à Turin serait presque synonyme de régression. Sous-entendu, la Vieille Dame n’est plus la grande prêtresse qu’elle était il y a encore une poignée d’années. À l’heure d’affronter une équipe de Benfica fraîchement championne et galvanisée par sa victoire au match aller (2-1), la Juventus ne semble plus faire aussi peur qu’avant. Malgré ses 93 points en Serie A. Malgré ses 26 matchs consécutifs d’invincibilité à domicile.

L’Italie en crise

Au-delà du simple cas juventino, c’est tout le Calcio qui accuse un coup de moins bien depuis la seconde moitié des années 2000 et les problèmes financiers qui ont gangréné le foot italien. Comme l’explique Landry Bonnefoi, passé par la Juve période Edgar Davids, Alessandro Del Piero et Pavel Nedvěd, « le niveau de la Serie A a diminué » . Souvent perçu comme un championnat de seconde zone à l’instar de la Ligue 1, le Calcio n’attise plus toutes les convoitises comme ce fut longtemps le cas. « Il n’y a plus autant de grands joueurs qu’auparavant. Quand vous voyez le Milan AC qui se retrouve en milieu de tableau, ça, moi, je ne l’ai jamais connu. Même si ça reste un bon championnat, le football italien fait beaucoup moins peur qu’avant, c’est certain » , poursuit l’ancien portier d’Amiens. Autrement dit, si décrédibilisation il y a, c’est tout le pays qui en fait les frais. Alors comment situer la Juventus de Conte – et ses records – dans le contexte actuel ? Irrésistible en Serie A où elle vient de signer son 30e succès en 35 rencontres sur le terrain de Sassuolo (1-3), la machine turinoise semble manquer d’huile quand il s’agit de briller sur la scène européenne. S’il ne fait aucun doute que l’équipe bianconera fait frissonner ses adversaires en Italie, il lui reste du chemin à parcourir pour imposer sa loi sur l’Europe. Et faire peur, de nouveau.

Prophète (seulement) en son pays ?

Avant d’affronter la Vieille Dame, Rémi Garde, modeste mais valeureux 5e de Ligue 1 avec son armada lyonnaise, avait prévenu : « On a une montagne devant nous. Il va falloir y aller par étapes. On va jouer une équipe qui n’a pas forcément le niveau d’un quart de finale de Coupe Europa, mais plutôt de Ligue des champions. » La montagne en question, c’est également celle qui s’est fait sortir par Galatasaray en phase de poules de C1 et qui n’a guère pu faire mieux qu’un 1-1 sur le terrain du FC Copenhague en septembre dernier. Alors oui, en Europa League, la Juventus est redoutée et fait figure de grand favori. Mais au niveau supérieur, le doute plane toujours. « Malgré ses problèmes vers 2005/2006, la Juve a su se reconstruire et faire une équipe très compétitive. Ils sont passés en Serie B, après il a fallu se reconstruire, ce qui n’a pas été facile. Il y a eu un petit choc dans le club, mais l’arrivée de Conte au poste d’entraîneur a apporté beaucoup » , analyse Landry Bonnefoi. Stoppée l’an passé par l’équipe qui deviendra championne d’Europe un mois et demi plus tard, la Juventus a cette fois-ci l’occasion d’offrir à ses tifosi un trophée à sa portée. Bien qu’impressionnants sur leurs terres, les Turinois restent une équipe en rémission progressive qui ne possède pas encore les armes pour se frotter au gotha européen. Ce dont peut témoigner le Paris Saint-Germain qui, malgré un budget monstre et des joueurs de prestige, n’arrive toujours pas à franchir le seuil des quarts de finale.

Symptomatique de cette « petite » forme européenne, Carlos Tévez, au club depuis l’été dernier, n’était plus parvenu à marquer le moindre but en Coupe d’Europe depuis avril 2009. Série noire qu’il a enfin conjurée il y a une semaine sur la pelouse de l’Estádio da Luz face à Benfica. Si la réussite à grande échelle fait pour le moment défaut aux hommes d’Antonio Conte, le manque d’expérience n’y est sans doute pas étranger. « Ça ne fait pas longtemps qu’ils sont revenus en Ligue des champions, et puis les jeunes joueurs comme Marchisio n’avaient pas connu ça auparavant. Il leur manque encore un peu d’expérience, mais avec le temps, je pense qu’ils iront loin » , lâche Bonnefoi. Nul doute que dans un club où la culture de la gagne est aussi importante, les Bianconeri finiront pas trouver la clef qui leur permettra de réintégrer le top 5 européen. Et pour que le gros poisson sorte définitivement de sa petite mare, la victoire face aux Portugais, ce soir, est impérative.

Géorgie : le roman de Sagnol

Par Morgan Henry

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