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« La Juve est la première décision personnelle de ma vie »

Propos recueillis par Eric Marinelli
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Grand supporter de la Juventus, l'écrivain italien Sandro Veronesi a été à l'origine, cette semaine, d'une initiative pour empêcher une possible vente de Paul Pogba. Éditorialiste occasionnel de la Gazzetta dello Sport, il livre son opinion sur la situation du football italien et ses plus beaux souvenirs de la Vieille Dame. Sans oublier les liens qu'il a avec la France.

Comment t’est venue l’idée du « Pogbathon » ?

C’est une idée que beaucoup de monde a eu en même temps. C’est une idée évidente, surtout dans un football qui est devenu principalement une question d’argent.

Crois-tu vraiment que l’initiative peut marcher ?

Oui, il y a une chance. Mais elle doit être lancée par le club et non pas par les tifosi. Encore une fois, on ne parle pas d’une collecte, mais d’un financement public, structuré et transparent. Je ne sais pas exactement comment on pourrait faire, je ne m’y connais pas en économie. Mais je suis certain qu’il y a une manière de le faire.

Tu as écrit une thèse sur Victor Hugo. Tu as reçu à Paris les Prix Femina et Méditerranée pour les écrivains étrangers et tu déclares maintenant ta flamme à Pogba. Avoues, tu espères obtenir la nationalité française ?

Pas seulement ! J’ai une petite maison à Paris avec ma femme. J’y ai aussi une seconde « maman » (en français dans le texte, ndlr) et des petits frères. Non pas du fruit d’une escapade de mon père qui a toujours été fidèle à ma mère, mais plutôt d’un choix que j’ai fait il y a 30 ans…

C’est-à-dire ?

Il y a 30 ans, je vivais à Paris et j’ai connu une femme du même âge que ma mère. Nous avons décidé ensemble qu’elle serait ma seconde mère, française. En conséquence, ses fils sont mes frères français. Et maintenant que ma mère a disparu, je m’aperçois que l’affection que je leur porte a toujours été sincère.

La Juve a souvent bien réussi aux joueurs français. Platini, Zidane ou Trezeguet par exemple. Quelle place a Pogba par rapport à eux ?

Ce que j’espère est qu’en restant à Turin, Pogba se positionnera derrière Platini, qui est inégalable, mais devant Zidane.

Platini est ton idole ?

J’ai rêvé de voir Platini en bianconero dès la première fois que je l’ai vu joué. Quand il a battu l’Italie tout seul avec l’équipe de France, en amical, à Naples il me semble. J’ai éprouvé une immense joie quand on a annoncé sa signature à Turin, lors du dernier jour du mercato, même si cela incluait le départ de Brady (je l’aimais beaucoup aussi, il n’est resté que deux ans à la Juve, mais il a gagné deux Scudetti). Tous les succès qu’on allait avoir avec Platini et son numéro 10 se sont matérialisés à ce moment-là. J’étais sûr que c’était un fuoriclasse.


Trezeguet vient d’ailleurs de prendre sa retraite. Quel est ton sentiment ?

Deux chiffres : 1 et 171. 1 comme le but en or avec lequel il m’a fait tellement de mal lors de finale de l’Euro 2000. 171 comme le nombre de ses buts et de joies qu’il m’a procurées avec le maillot de Juve. Je dirais même 172 en réalité avec le penalty qu’il a tiré sur la barre lors de la finale à Berlin en 2006.

Depuis quand supportes-tu la Juve ? Comment est née la passion ? Tu es de Toscane, non ? Pourquoi ne supportes-tu pas la Fiorentina ?

Je supporte la Juve depuis que j’ai 5 ans, soit plus d’un demi-siècle. C’est la première décision personnelle que j’ai prise dans ma vie. Parce que supporter la Juventus n’est pas une tradition familiale chez moi. Ma passion est une longue histoire à raconter. Je dirais que c’est un mélange de plusieurs choses : une opération aux amygdales, un prêtre, des vignettes panini et trois copains à l’école primaire. Ce qui est certain aussi, c’est qu’à Prato (sa ville natale, ndlr), supporter la Fiorentina n’est pas une chose naturelle. Au contraire, c’est une perversion.

Dans ta lettre, tu t’adresses directement aux dirigeants bianconeri. Tu les as déjà rencontrés ?

Non et je ne demande pas à les rencontrer non plus. J’ai seulement lancé une idée. Je suis un tifoso ordinaire, et cela me plaît. Par contre, lors des dernières années, je suis devenu ami avec Del Piero, ça oui, pour ses grandes qualités humaines. C’est une mystérieuse amitié qui nous lie. Del Piero qui est d’ailleurs, sur mon échelle, un centimètre au-dessus de Platini.

En France, on critique souvent les gens qui parlent de foot sans être dans le milieu. Est-ce que tout le monde peut parler de football ?

Depuis le deuxième concile du Vatican, tout le monde peut parler de l’Évangile. Pourquoi ne devrions-nous pas parler aussi de football alors ?

Quelle est la place du football dans la culture ?

Le football est une culture populaire. Très populaire. Tellement populaire que c’est peut-être au-dessus d’une quelconque culture désormais.

Pourrais-tu écrire un livre intitulé Storia di un grande Amore ?

Oui, ce serait une autobiographie.

Le football italien te fait-il encore vibrer aujourd’hui ?

Oui, mais seulement parce qu’il y a cette Juve. La Nazionale est trop en retrait par rapport à ses rivales.

Tu as écrit un livre qui s’appelle La force du passé. Es-tu un grand nostalgique ?

Je suis un héritier de Pier Paolo Pasolini (un écrivain et cinéaste italien assassiné en 1975, ndlr). Était-il un nostalgique ?

Quelle est ta vision de cette Juve par rapport à celles du passé ?

Elle suit les mêmes traditions. Elle rafle tout en Italie, et a du mal en Europe.

Tu vas souvent au stade ?

Je ne suis allé qu’une seule fois au Juventus Stadium avec mes enfants pour voir Juventus-Bayern en 2013. Nous avons perdu 2-0 et été éliminés de la Champions League. Je n’ai presque jamais été dans les stades turinois. J’ai presque vu la Juve uniquement à l’extérieur, à Florence et surtout à Rome. Ce qui est toujours particulier.

Quel est ton meilleur souvenir ?

La victoire de la Champions League 1996 à Rome. J’étais au Stadio Olimpico ce soir-là, tout seul, et à la fin je me suis retrouvé à faire une accolade à une espèce de lépreux. Quelqu’un que personne n’osait toucher à cause des plaies qu’il avait sur le visage.

Ton frère est réalisateur. À quand un film sur la Vieille Dame ?

Je n’en ai jamais eu l’idée. Mais si lui le fait un jour, ce sera grâce à moi. Je lui lave le cerveau avec la Juventus depuis que nous sommes enfants.

Pietro Paladini, dans ton livre Chaos calme, est un peu comme Adriano Galliani ? Il a vu Milan mourir et ne fait plus rien depuis.

Paladini est bien plus innocent que Galliani. Il n’est pas responsable de la mort de son épouse. Alors que Galliani a presque assassiné le Milan, en continuant à le bourrer d’attaquants sur le déclin et en laissant la défense aux mains de Mexès et Bonera.

Pour finir, l’Italie a une chance de gagner l’Euro selon toi ?

Oui, il y a une possibilité qu’on doit toujours accorder à ce diable d’Antonio Conte. Mais en ce moment, comme je l’ai dit, l’Italie me semble trop inférieure techniquement.
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Propos recueillis par Eric Marinelli

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