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La fin d’une certaine noblesse madridista

Par Robin Delorme, à Madrid
La fin d’une certaine noblesse madridista

Le Santiago Bernabéu s'apprête à vivre une soirée étrange. Entre les adieux probables de son entraîneur et ceux possibles de son capitaine, l'antre du madridismo vit des heures tourmentées. Et la faute n'incombe sûrement pas qu'aux seuls Casillas et Ancelotti, étendards de certaines valeurs merengues oubliées.

« Ma sensation ? Je pense que je vais continuer ici. » L’hilarité est contenue, mais bien présente dans le parterre de journalistes qui fait front à Carlo Ancelotti. Trop sûrs de leurs informations béton, les membres aux stylos et dictaphones de la nébuleuse madridista savent pourtant que l’ère de Carletto, l’homme de la si désirée Décima de Lisbonne, s’achève au soir de cette rencontre face à Getafe. Son successeur, sûrement un ancien de la maison actuellement en poste dans le Sud de l’Italie, devra redresser la barre d’un bateau en perdition en championnat – une seule Liga lors des sept dernières saisons -, mais toujours champion en titre de la coupe aux grandes oreilles. Autant dire une mission pas des plus aisées, puisque le Real Madrid doit faire face à un trident blaugrana dévastateur et à un lieutenant argentin aux cheveux gominés boulimique de titres. Le probable limogeage d’Ancelotti rappelle inévitablement celui du dernier vainqueur madridista de cette Coupe d’Europe. Coach de la Novena de Glasgow en 2002, Vicente del Bosque est lui aussi éjecté du banc dès la saison suivante. Ce malgré une Liga remportée quelques jours avant. Ou quand le madridismo perd de sa noblesse.

L’argent ne suffit pas

Ces deux évictions ont un dénominateur commun : Florentino Pérez. Le président de l’entité blanche rabâche à qui veut l’entendre « qu’ici, rien n’est suffisant, c’est la loi qui marque l’histoire du Real Madrid » . En jouant sur la fibre « patriotique » de ses socios, il cache les manquements de sa gestion. Lui, le richissime homme d’affaires, un temps homme politique, se veut en défenseur du madridismo, ce sentiment d’appartenance aux valeurs du Real, face à l’ennemi. Dans les faits, sa stratégie a plus à voir avec les gros sous qu’avec l’amour de l’écusson. Dans un sport devenu marché, il a su transformer son club en la plus grosse puissance sportive mondiale. Mais à quel prix ? Arithmétiquement parlant, le señor Pérez a dépensé plus d’un milliard d’euros en frais de transfert sur douze ans – 1,2 milliard précisément. Un montant exorbitant qui a affaibli sa cantera pourtant si fertile et souvent à la base des succès continentaux merengues. Idem, le président blanc a écarté de nombreux choix de ses divers directeurs sportifs, le poste étant vacant depuis José Mourinho et son statut de manager général.

De cette politique mercantile, le Real Madrid a gagné une place de numéro un mondial. Sur le plan économique, seulement. Car niveau titre, le bilan de Florentino Pérez sonne comme l’un des plus creux des différents principaux mandataires du club. Son pourcentage de réussite dans le triptyque Copa, Liga et Ligue des champions est de 19,4 %, loin des 22 de Lorenzo Sanz, des 23,8 de Luis de Carlos et des 30,7 de son modèle Santiago Bernabéu. Un total qui s’explique par l’obsession de la Décima, la Ligue des champions étant une compétition un iota plus compliquée que le championnat, mais surtout par un oubli. Éduqué au rythme de Di Stéfano, Puskás et Kopa, Florentino Pérez s’est bâti ses propres Galacticos tout en faisant fi de sa formation. Des plus récents Morientes et Raúl aux plus anciens Butragueño et sa Quinta, l’héritage de la Fabrica est aujourd’hui représenté par le seul Casillas – Arbeloa, Nacho et prochainement Carvajal chauffant le banc. Et encore, loin des fastes des adieux de Xavi au Camp Nou, ceux probables de San Iker au Santiago Bernabéu ce samedi s’annoncent anonymes. Pour rappel, le capitaine madridista reste le joueur le plus capé de son club.

La dignité de Carlo Ancelotti

Adieux toujours, Carlo Ancelotti s’apprête à les faire dans la plus grande discrétion au coup de sifflet final du match face à Getafe. Soumis à une pression usante depuis septembre, soit un peu plus de trois mois après le sacre européen de Lisbonne, l’Italien ne se plaint jamais ou presque. Dans la lignée des illustres Di Stéfano, Valdano et Raúl, il incarne la noblesse d’un club auquel il n’est pourtant pas lié par le cœur. Un comportement d’une dignité admirable, pourtant jugé comme une faiblesse par la Junta Directiva de Florentino Pérez. Tout au long de cette semaine, les médias castillans ont dévoilé les raisons de la séparation. En toile de fond, l’embryon présidentiel critique les relations trop proches de Carletto avec un vestiaire pourtant fort en égo. Certains se muent même en nostalgiques de José Mourinho et de ses légendaires engueulades avec la presse, de ses envolées face aux arbitres et de son irrévérence dans la défaite. Après son départ précipité du PSG, Carlo avait jugé la direction parisienne trop exigeante et impatiente. Aujourd’hui, il a sans doute trouvé pire.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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