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La bague des Spurs, la vague de Payet

Par Maxime Brigand
La bague des Spurs, la vague de Payet

Tottenham met une première baffe à Guardiola, Arsenal s'en sort sans trop savoir comment, Manchester United bute comme rarement et Liverpool enfonce le Swansea de Guidolin. La septième journée de Premier League a prouvé que, pour le moment, seuls Klopp, Guardiola et Pochettino se battront pour la couronne finale. Alors que Payet danse, comme Bournemouth, Watford et Benteke.

L’équipe de la journée : Tottenham

La moue est significative. Cette fois encore, quelques jours après un nul difficile à Glasgow, Pep Guardiola sait qu’il n’a pas tout contrôlé. Cette idée l’a toujours insupporté et pourtant. Pourtant, le voilà battu pour la première fois depuis le début de son mandat à City, alors il préfère s’incliner avec respect : « Ils ont été meilleurs, donc félicitations. » Quelques mètres plus loin, alors que White Hart Lane commence à déverser ses 31 000 âmes, Mauricio Pochettino sait qu’il vient de toucher l’un de ses sommets sportifs : « Si vous jouez comme on l’a fait aujourd’hui, avec de la passion et de l’agressivité, vous aurez toujours une chance de gagner. C’est toujours une question de mentalité. Et là, je suis très heureux. » L’Argentin est désormais seul à afficher une équipe invaincue après sept journées de championnat et Tottenham n’est plus qu’à un point de sa victime du jour. Mais comment est-ce possible ? C’est tout simplement le résultat de deux saisons pleines à dessiner les contours d’une philosophie qui, dans la continuité de la saison dernière (3e), touche à ses plus beaux résultats entre un pressing haut, constant, agressif et intense et une folie offensive particulière mêlée à une solidité défensive extraordinaire (trois buts concédés depuis le début de saison en championnat). Tottenham ne gagnait pas sans Harry Kane, maintenant les Spurs arrivent à vivre en son absence grâce à Dele Alli, délicieux, Victor Wanyama, devenu poumon essentiel en l’espace de quelques semaines, ou encore Son Heung-min, en chaleur. Pour la deuxième fois en l’espace d’une semaine, le City de Guardiola a patiné loin de Manchester, souffert défensivement à l’image du but incroyable de Kolarov contre son camp et balbutié devant. Et c’est Tottenham qui plastronne, malgré un penalty raté et Agüero, poison de tous les instants.

Le joueur de la journée : Christian Benteke

Une semaine plus tôt, il avait réussi à s’élever plus haut que tout le monde pour ramener trois points et boucler le retournement de situation incroyable de Crystal Palace à Sunderland. Cette fois, tout a changé, sauf la finition : une tête parfaite et une prise de hauteur hallucinante au-dessus du mètre soixante-dix-sept de Séamus Coleman. En déplacement à Liverpool pour boxer avec Everton, Christian Benteke a une nouvelle fois été le grand bonhomme d’un Palace solide pour pousser les Toffees à enchaîner un troisième match sans la moindre victoire toutes compétitions confondues (1-1). Histoire d’écrire son retour au premier plan en majuscule après un passage raturé à Liverpool. Désormais, Alan Pardew fait jouer en partie son équipe en fonction de son attaquant belge, déjà buteur à trois reprises cette saison. Et les résultats sont là, car Crystal Palace est huitième, n’a perdu que deux fois en championnat et respire un peu après une deuxième partie de saison terrible lors du dernier exercice. Everton, de son côté, commence déjà à gribouiller son bon départ et les câlins entre Lukaku et Ronald Koeman n’y changent rien.

Le but de la journée : Dimitri Payet

Tout le monde est d’accord : samedi, un peu après 17 heures, le stade Olympique de Londres s’est offert une parenthèse. On ne parle pas d’un duel du challenge Orange entre les bulles, mais plutôt d’un instant unique. Slaven Bilić a le visage touché, miné, et ne cesse d’alterner entre sa zone technique et son siège. Il faut le voir chercher des solutions et ne rien voir venir. West Ham est alors mené depuis six minutes après l’ouverture du score technologique de Middlesbrough grâce à une tête de Stuani validée par la montre vibrante de Neil Swarbrick. Puis un long ballon de Winston Reid. Un contrôle dans les pieds. Le moral de Barragán s’envole, Marten de Roon tombe. Calum Chambers. Ben Gibson. George Friend s’assoit, Valdés est couché. Et Dimitri Payet vient d’inscrire l’un des plus beaux buts de l’année, comme une vieille habitude. Le foot a inventé deux catégories : les faux artistes et les amoureux de l’utile. Payet fait partie de cette seconde classe, celle des amateurs d’émotions qui n’en rajoutent pas. Une nouvelle fois, West Ham ne pouvait s’en sortir que comme ça, et son entraîneur, Slaven Bilić, le sait : « On est dans une période où la seule façon de s’en sortir est d’attendre un truc spécial de notre meilleur joueur. Aujourd’hui, on a montré notre qualité, notre état d’esprit, notre caractère, mais ce n’est pas le résultat que l’on souhaitait. Je sais que je suis sous pression, j’en ai conscience et je ne peux pas supporter de voir mon équipe à cette place au classement. » Face à Middlesbrough (1-1), les Hammers ont encore buté sur un début de saison frustrant avec une barre de Noble, Antonio esseulé et installé en pointe, Töre invisible et une blessure rapide de Sam Byram. La zone rouge, toujours.

La déclaration

« En matière de jeu, c’est notre meilleure performance de la saison. On a commencé la rencontre avec une grosse occasion dès la première minute et on l’a terminée avec une autre. Entre, on en a eu quatre, cinq, six, sept. On aurait pu marquer cinq ou six fois. Il y a eu une bonne attitude après l’ouverture du score. Les joueurs voulaient tuer le match. Mais, par magie, Stoke a réussi à marquer, ce qui est très injuste pour nous. Tout le monde est déçu. À la mi-temps, les joueurs étaient déjà déçus. Mon message a été simple : si on joue comme ça, on pourra se créer des occasions et marquer des buts. » – José Mourinho, après le nul entre Manchester United et Stoke (1-1) dimanche.

Tout était presque parfait. Manchester United jouait, construisait, retrouvait une forme de vie, loin des longues copies sans consistance de la saison dernière. Mieux, Anthony Martial avait enfin réussi à inscrire son premier but de la saison en championnat, deux minutes après son entrée en jeu. Avant ça, Stoke luttait pour ne pas sombrer grâce à la force de sa défense et aux exploits d’un Lee Grant explosif, notamment devant Zlatan Ibrahimović, un lob de Mata ou une déviation de Lingard. Sauf qu’à ne pas tuer une rencontre, on s’expose. Voilà comment Manchester United a craqué dimanche face au Stoke de Mark Hughes en encaissant un but miraculeux de Joe Allen, à la retombée d’une frappe de Johnson cafouillée par De Gea. Pour Mourinho, c’est dur alors que son onze, identique à celui vainqueur de Leicester une semaine plus tôt, commence à se trouver, se mettre en place et progresse à l’image de la nouvelle grosse performance d’Ander Herrera. Alors, pour une fois, ses mots sont légitimes et le regard est fixé avec insistance vers le prochain rendez-vous : lundi 17 octobre, à Anfield. Brûlant, déjà.

L’analyse définitive : Swansea n’a pas la gueule d’un condamné

Au fond de lui, Francesco Guidolin sait. Il sait que ses jours sur le banc de Swansea sont désormais comptés. Il sait que son président, Huw Jenkins, a rencontré certains de ses homologues comme l’entraîneur américain Bob Bradley, toujours sur le banc du Havre. Il sait que son cas est discuté, décortiqué et que seuls les résultats pourront le sauver, alors qu’il n’a plus remporté la moindre rencontre de championnat depuis le 13 août dernier à Burnley (1-0). Guidolin attendait donc et il a vu : comme face à City (1-3) la semaine dernière, ses joueurs ont une nouvelle fois montré contre Liverpool samedi (1-2) qu’ils ne le lâcheraient pas. Car pendant toute la première mi-temps, Swansea a joué, vraiment, et bousculé des Reds pris à leur propre jeu. Il suffisait de voir le visage de Jordi Amat ou la rage de Leroy Fer après son ouverture du score précoce pour s’en rendre compte. Le Liberty Stadium a même chanté son nom, mais, au final, les Swans se sont une nouvelle fois inclinés après une grosse colère de Klopp à la pause. Liverpool s’est relevé avec une superbe seconde période, un solide Coutinho et un James Milner qui ne cesse d’impressionner dans son rôle de latéral gauche détonateur. Alors, l’horloge continue de tourner et une trêve internationale est toujours un bon moment pour bousculer les choses, sauf qu’avec de telles partitions, il serait terrible de voir partir Guidolin si tôt. Le chant du cygne.

La polémique autour de la théière : les mains baladeuses de Turf Moor

Évidemment, Arsène Wenger n’a rien vu. Du moins, c’est ce qu’il affirme. De son côté, Sean Dyche préfère jouer la mesure et évoque la « nuit difficile » qui attend Craig Pawson, au sifflet du Burnley-Arsenal (0-1) de dimanche. L’issue est terrible, dramatique et assez surréaliste, mais l’histoire retiendra que le 2 octobre 2016, peu après dix-neuf heures, les Gunners ont arraché un cinquième succès toutes compétitions confondues grâce à un but inscrit par le bras de Laurent Koscielny sur une frappe ratée d’Oxlade-Chamberlain. « C’est difficile de ne pas être frustré quand une situation ne peut pas être réglée par vous, mais par une décision de l’arbitre. On est toujours frustré lorsqu’on perd d’un but, mais principalement lorsque c’est un but comme ça » , a coupé Dyche après une rencontre où ses hommes ont eu des occasions, ont tenu grâce à leur style rigide, symbolisé par la nouvelle bonne performance de Michael Keane, et auraient mérité au minimum un nul. Pour Arsenal, l’histoire est déjà connue. Car au-delà des polémiques liées à l’arbitrage, la bande à Wenger n’a pas enchaîné dans le fond après son joli succès contre Chelsea (3-0) samedi dernier. Pourquoi ? Car son quatuor offensif (Sánchez, Özil, Iwobi, Walcott) s’est montré inoffensif, et aurait bien eu besoin de l’appui d’un point de fixation comme Giroud. Wenger : « C’est le genre de match que l’on aurait pu perdre 1-0 ou gagner 1-0. » Parfois, la chance choisit son camp, même si Arsenal aurait pu gratter un penalty dans les dernières minutes pour une main dans la défense de Burnley.

Vous avez raté Watford-Bournemouth et vous n’auriez pas dû

Pour voir que le Bournemouth d’Eddie Howe a toujours une gueule plaisante, qu’il a redonné du jus à Jack Wilshere – qui a touché deux fois le poteau à Vicarage Road – et comprendre pourquoi le jeune entraîneur modèle des Cherries ne veut pas aller se griller sur le banc national. Pour voir aussi Walter Mazzarri fêter son anniversaire avec un bon point (2-2), une copie intéressante et un Troy Deeney une nouvelle fois incontrôlable, au point de tenter un coup du scorpion face au but. C’est simple : cette saison, un match de Watford ou Bournemouth est toujours un bon spectacle malgré deux styles de jeu différents. Alors, il ne fallait pas rater ce rendez-vous. Même Graham Taylor était là, c’est dire.

La stat inutile

2012 – En déplacement à Hull samedi, Chelsea a soufflé et s’est imposé sans trop trembler (2-0) grâce à Willian et au sixième but de la saison d’un Diego Costa essentiel. Reste que pour la première fois depuis 2012, les Blues ont enchaîné un deuxième match consécutif sans cadrer la moindre frappe lors d’une première mi-temps. Pendant ce temps-là, Antonio Conte continue de bricoler. Cette fois ? Un 3-4-3 avec Azpilicueta dans l’axe, Ivanović et Fàbregas sur le banc, Moses titulaire et Kanté qui commence à prendre la mesure de son nouveau rôle.

What else ?

Everton-Crystal Palace de vendredi soir est jusqu’ici le match de la saison où il y a eu le plus de cartons (9). Craquant, comme le premier coup franc direct de Lukaku en Premier League.

Lors de son match à Swansea, Liverpool n’a pas cadré une frappe de la première mi-temps. Une première cette saison. Les petits rouges.

David Moyes n’a toujours pas décollé avec Sunderland, tenu en échec par West Bromwich (1-1) samedi malgré le gros match de Didier Ndong. Il s’agissait du 468e match de Premier League dirigé par Moyes, le quatrième total de l’histoire du championnat. Pour lui aussi, c’était mieux avant.

Pour la victoire à Hull samedi, Antonio Conte avait décidé de titulariser Victor Moses. Une première pour lui avec Chelsea depuis mai 2013, soit 1239 jours. Le phénix.

Buteur contre Bournemouth ce week-end, Troy Deeney a rejoint Odion Ighalo sur la marche de meilleur buteur de l’histoire de Watford en Premier League. Mister T.

Après sept journées, Manchester United compte treize points. L’an passé, au même stade, Louis van Gaal affichait seize points. Le Mou et le Pélican.

Manchester City n’a jamais remporté la moindre rencontre de Premier League après avoir été mené 2-0 à la pause. Eh bien, toujours pas.

Tenu en échec à domicile par Southampton (0-0) dimanche, Leicester affiche le second plus mauvais départ de l’histoire d’un champion en titre derrière le Chelsea de l’an passé. Aïe.

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