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L’Inter et ses démons

Par Giuliano Depasquale
L’Inter et ses démons

Avec le nouveau match nul concédé samedi soir contre Crotone (1-1), l’Inter en est à dix rencontres de suite (toutes compétitions confondues) sans la moindre victoire. Si cette situation peut paraître étonnante quand on sait que les Nerazzurri ont effectué un début de saison enflammé, elle n’est en fait que le résultat de fondations mal bâties.

En un peu plus de deux mois, l’Inter est passée du meilleur au pire de son histoire. D’abord avec un record historique lié à un départ incroyable, 29 points en 11 journées, puis la pire série sans victoire en championnat, 8 matchs, ex-aequo avec celle obtenue en fin de saison passée. Et si on compte les matchs de Coupe d’Italie, le chiffre est même arrondi à 10. Malgré ça, l’objectif quatrième place, synonyme de qualif’ en Ligue des champions et actuellement occupée, est toujours bien atteignable grâce aux points accumulés en période de grâce, ainsi qu’aux résultats en dents de scie de la Roma. Est-ce que les Interisti sont quand même satisfaits de cette position au classement ? Non. Est-ce que cette crise était prévisible ? Oui, mais pas à ce point-là.

Efficace, mais fébrile

Depuis le coup d’envoi de la Serie A 2017-2018, les Nerazzurri affichent un jeu efficace, mais peu stable. Spalletti a continué le travail que Pioli avait commencé l’an passé, sur la base d’un 4-2-3-1, tout en y ajoutant ses petites touches personnelles, ainsi qu’en y insérant de nouveaux joueurs arrivés dans un mercato limité financièrement. Le rôle de milieu offensif, soit un des postes clés de la formation, a été confié à Borja Valero qui n’est certainement pas le plus à l’aise dans une position aussi élevée sur le terrain. Qu’importe, l’Espagnol a globalement géré les consignes, même s’il préfère davantage manœuvrer les actions au centre du milieu de terrain. Et de toute façon, il n’a pas beaucoup le choix, vu l’absence d’un véritable élément compétent à ce poste.

L’entraîneur pouvait également profiter d’un Candreva en pleine forme qui réussissait enfin ses centres. Car si le rôle de Borja Valero est crucial dans le 4-2-3-1 de Spalletti, celui de Candreva l’est tout autant, puisque c’est à lui d’enchaîner les centres dans la surface jusqu’à ce qu’un équipier fasse mouche. Et c’était le cas. Perišić, libre de tout mouvement, à l’inverse de la tactique de Pioli dans laquelle le Croate était cloisonné sur son aile gauche, parvenait à trouver de l’espace et à varier les offensives de son côté lorsque la méthode Candreva ne fonctionnait pas. Même Icardi, pourtant réputé pour son jeu très immobile, bien que très efficace, a appris à redescendre filer un coup de main dans la récupération et le pressing pour enclencher les actions.

Retour à la réalité

En première partie de saison, l’Inter était en surrégime par rapport au jeu proposé. Cette équipe-là, c’était un peu comme cet élève à l’école qui enchaîne les interros, souvent avec juste la moyenne, quelques fois avec de bonnes notes, qui se croit intouchable et qui craque à la première désillusion. À l’instar de l’exercice dernier et de la victoire 7-1 contre l’Atalanta qui avait précédé la pire série sans victoire de l’histoire du club, le match remporté 5-0 contre le Chievo a été la limite des capacités du groupe. Le sentiment de fierté et la combativité obligatoire montrés contre la Juventus juste après ont permis à Icardi et compagnie de tenir bon, mais tout ce qui n’allait pas jusque-là est comme revenu de plein fouet dans leur visage. Les prestations de Borja Valero n’ont plus suffi à faire tourner le jeu offensif, Candreva s’est remis à centrer sur son adversaire ou dans les tribunes, Perišić n’a plus fourni le moindre effort pour tenter de varier les offensives et Icardi a perdu son caractère létal face au but qui faisait toute sa gloire. Car, oui, c’est en attaque que ça coince, avec un prolongement dans le milieu de terrain.

La défense peut encore et toujours compter sur son goal, Handanović, ainsi que sur Škriniar qui ne laisse décidément rien passer. Même Ranocchia, dont le public redoute constamment les bourdes, s’est montré à la hauteur pendant que le secteur offensif se désorganisait complètement. Depuis, la motivation est le principal absent des pelouses ; les passes courtes et les contrôles, soit le b.a.-ba du football, n’ont jamais été aussi médiocres. Bref, plus rien ne tourne correctement, alors même que l’équipe affronte des adversaires largement à sa portée comme la SPAL (1-1), Crotone (1-1) ou même Pordenone, un club de D3, en Coupe d’Italie (0-0). Un élément comme Gagliardini, jeune très prometteur l’an passé, est devenu un handicap pour le groupe, tant ses passes sont dangereuses pour les siens. Même Vecino, qui a longtemps combattu au milieu, courant dans tous les sens pour rattraper les erreurs de ses équipiers, est en train de perdre toute motivation. La grinta n’y est plus, la tactique non plus. Spalletti a bien essayé le 4-3-3, en plus de quelques bidouillages en fin de matchs, en vain. Une fois de plus, l’Inter va devoir repartir de zéro… ou presque.

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