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L’Inter, escrocs mais pas trop

Par Morgan Henry
L’Inter, escrocs mais pas trop

Elle élimine ses ennemis d'une seule balle, tirée fort et en pleine tête, toujours de la même manière. Si son manque d'expérience lui joue parfois des tours, elle finit généralement par retrouver l'équilibre et cette froideur glaçante qui la caractérise. Elle, c'est l'Inter Milan, la seule équipe d'Italie qui dit d'abord « je t'aime » à ses victimes.

Quand M. Antonio Damaoto souffle à trois reprises dans son sifflet à la fin du match entre l’Inter et la Fiorentina dimanche 27 septembre, les Nerazzurri ont du mal à réaliser ce qui vient de se passer. Alors qu’ils n’ont connu que la victoire cette saison et, surtout, encaissé qu’un petit but en cinq journées, les hommes de Roberto Mancini se font dépouiller par la formation viola qui leur en colle quatre dans la musette devant leurs tifosi. Ce soir-là, en plus de perdre Miranda (expulsé à la 31e minute) et la première place du classement, l’Inter s’est sans doute aperçue qu’un Scudetto ne s’obtenait pas en décrochant des succès 1-0 face à l’Atalanta ou au Hellas Vérone. Car si départ canon il y a, l’Inter du Mancio n’impressionne guère. Pire, ce week-end-là, elle a même montré qu’elle pouvait littéralement se déliter face au premier obstacle venu. Pourtant, la bête, un temps blessée (trois nuls ont suivi cette défaite), a fini par se reprendre à Bologne et surtout face à l’entreprenante Roma du père Garcia. Si bien qu’après onze journées, l’Inter a recollé à la Fio et repris possession d’un trône qu’elle ne compte plus vraiment quitter. Et ce, quelle que soit la manière de le défendre.

Verrouillage automatique

Si Roberto Mancini a longtemps cherché le schéma de jeu idéal pour son équipe, passant du 4-3-1-2 au 4-3-3 en expérimentant même le 4-2-3-1 ou le 3-5-2 (face à la Fio, justement), il est une constante à peu près établie : l’Inter n’est jamais aussi efficace qu’avec sa défense à quatre. À l’inverse de beaucoup d’équipes italiennes qui sont passées progressivement à trois défenseurs centraux, Mancini préfère verrouiller et compter sur des cadres comme Juan Jesus, Miranda ou Gary Medel pour protéger efficacement les cages d’Handanovič. Résultats : si l’Inter marque peu (4e plus mauvaise attaque de Serie A), elle encaisse encore moins. Au total, seules cinq personnes sont parvenues à pousser le cuir derrière la ligne du grand Samir cette saison. Cinq personnes, pour sept buts concédés, ce qui fait logiquement de l’Inter la meilleure défense de la Botte à l’heure actuelle. Mais derrière cette efficacité insolente, nombreux sont ceux à se plaindre du jeu développé par le leader du Calcio. Un jeu cadré à l’extrême, fait de passes courtes, de contres opportunistes et de verrouillages centralisés. Un jeu qui, sous ses airs rigides et ultra-quadrillés (qui a dit chiant ?), ferait presque penser à celui de Chelsea version 2013/2014.

Moi, moche, mais méchant

C’est sûr que depuis que Mancini a entrepris de redresser l’Inter après le limogeage de Walter Mazzarri, on ne se pose pas devant son téléviseur pour se délecter du football produit. Non, l’Inter n’est pas belle à voir. Oui, elle donne parfois envie de hurler quand on voit son équipe se casser les dents face à son opportunisme et sa réussite indécente. Mais en attendant, l’équipe du Mancio gagne tous ses matchs 1-0, voyage divinement bien et a déjà fait tomber Milan, la Roma et tenu la Juve en échec avant peut-être de s’offrir une huitième victoire sur la pelouse du Torino ce week-end. Hormis ce dimanche 27 septembre où Nikola Kalinić a fait voler en éclats le navire nerazzurro, l’Inter fait preuve d’une stabilité remarquable qui pourrait bien la mener à décrocher son premier Scudetto depuis 2010.

L’autre tactique mise en place par Roberto Mancini et son président Erick Thohir consiste à savamment brouiller les pistes dans l’optique de se faire oublier pour mieux contre-attaquer. Car contrairement à Rudi Garcia et son désormais cultissime « nous allons gagner le championnat » , les dirigeants intéristes se gardent bien de faire les beaux alors qu’ils ont déjà affronté – et maîtrisé – deux des plus sérieux prétendants. La veille du match face à la Roma, Mancini se la jouait modeste en conférence de presse, préférant insister sur le travail qu’il reste à accomplir plutôt que sur les bons résultats de son équipe. « La Roma et le Napoli sont favoris pour le Scudetto, ils sont les mieux équipés et pour le Napoli, c’est le même discours même s’ils ont changé d’entraîneur. Je pense aussi que la Juve peut rentrer dans la danse même si les choses vont mal aujourd’hui. » Avant d’imaginer, un sourire en coin, le scénario possible du match face aux Romains : « Je mettrai peut-être un défenseur à trois minutes de la fin, parce que nous gagnerons 1-0. » Et le lendemain soir, l’histoire lui donnait raison.

La baie des cochons

Difficile de dire, ou même de prévoir, dans quelles conditions Mancini et ses hommes passeront les fêtes de fin d’année tant le jeu produit par l’Inter semble en désaccord avec sa place au classement. Capables de triompher au bout de l’ennui comme d’annihiler toutes les offensives adverses (la Roma, la Juve et le Milan en savent quelque chose), les Nerazzurri réussissent pour l’instant le hold-up parfait : être leader de Serie A en jouant comme des cochons. Mais avant de se rendre au San Paolo et de se frotter à l’impressionnant Napoli de Sarri pour enfin y voir un peu plus clair, l’Inter doit d’abord passer les obstacles Torino et Frosinone. Deux adversaires contre qui elle s’imposera 1-0, après avoir fermé le jeu et tiré les rideaux. Comme de parfaits petits escrocs.

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