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L’indépendance de l’Écosse : The Old Déprime

Par Nicolas Kssis-Martov
L’indépendance de l’Écosse : The Old Déprime

L'Écosse va-t-elle devenir indépendante ? À en croire les sondages, la question longtemps absurde semble proche de devenir une réalité. La faute à beaucoup d'hydrocarbures et peut-être l'engagement de Sean Connery. L'un des plus anciens états du Vieux Monde, la Grande-Bretagne et ses quatre nations historiques, est sur le point de perdre peut-être son plus beau fleuron. Mais le football a déjà, quelque part, montré la voie. Même si, parfois, il en est pour sa part déjà au stade des regrets.

« Si la FIFA avait voulu être certaine de faire gagner le Yes, il aurait suffit qu’elle impose à la Grande-Bretagne, comme beaucoup le réclament dans ses rangs, de ne pouvoir inscrire qu’une seule équipe dans les compétitions internationales. Les Écossais sont tellement attachés à leur sélection nationale que l’indépendance passerait sans problème avec une large majorité. » Le journaliste Darren Tulett peut s’en amuser, mais il s’agit bien d’une vérité première et essentielle. L’Écosse existe déjà sur les terrains de foot, et ce, depuis les débuts (la Fédération date de 1873). Et si le CIO n’a pas cédé aux sirènes des complexités nationales de la Grande-Bretagne (prenez cinq minutes pour comprendre les diverses variantes de la citoyenneté britannique et de son Commonwealth), le fait est en revanche acquis, pour le rond ou l’ovale, que le Flower of Scotland n’a pas fini de résonner. À cela près que, dès que l’on descend dans les méandres de la Scottish Premiership, l’affaire se corse quelque peu.

C’est l’un des paradoxes de ce référendum d’ailleurs. Les sportifs, habituels supports vivants, voire vecteurs, à leur corps défendant parfois, des grandes causes nationales voire nationalistes, se sont montrés d’une extrême prudence, quand artistes – Franz Ferdinand pour le oui, Paul McCartney pour le non – et intellectuels se sont lancés dans la bataille. Même le tennisman Andy Murray a préféré botter en touche, si l’on ose dire. Seule exception, et de taille, Sir Alex Ferguson, pourtant écossais pur jus de Glasgow, s’est engagé dans le camp du non, exprimant sa pensée dans le Guardian : « 800 000 Écossais comme moi vivent et travaillent dans une autre partie du Royaume-Uni. Nous ne vivons pas dans un pays étranger, mais dans l’une des régions de la grande famille britannique. » L’ancien hérault de Manchester United a le sens du contrepied. Il a même financé la campagne « Better Together » , qui n’a pas manqué d’en faire un de ses arguments de com’ sur le net : « He has donated, will you ? »

« Rien n’influence plus l’opinion qu’un club de football »

Ce point de vue ne devrait pas trop surprendre. Dès que l’on descend au niveau des clubs, la ligne de fracture se fait tout autant sentir. « Dans le vestiaire des Rangers, vous avez encore le portrait de la Reine et les supporters, très attachés à leur protestantisme, ont clairement affiché leur penchant du coté du No, confirme Darren Tulett. En face, les fans du Celtic ne cachent pas vraiment leur soutien. Lors du dernier match contre Dundee United, ils ont sorti dans les tribunes des centaines de panneaux « YES » . « Nous voulions envoyer un message depuis le Celtic Park, et rien n’influence plus l’opinion qu’un club de football » , confia à ce propos dans le New-York Times Tony Kenny, qui coordonna la « Radical Independance campaign » dans l’antre des Bhoys : « Au Celtic, vous trouverez beaucoup de personnes qui sont anti-establishment et qui ne se sont jamais sentis à l’aise avec l’identité britannique. Pour nous, c’était un terrain fertile avec beaucoup de gens mûrs pour devenir pro-indépendance. » On se souviendra en effet que, voici dix ans, dans le film de Ken Loach – lui aussi farouche partisan de l’indépendance dans laquelle il voit une aspiration en faveur de davantage de justice sociale – Just a kiss, une jeune fille musulmane d’origine pakistanaise proclamait farouchement son attachement à l’Écosse en portant un maillot du Celtic à la face de ses camarades britanniques.

Toutefois, il ne faut pas se laisser captiver par la seule bataille partisane des tribunes écossaises et les remous du Old Firm. Du côté de la direction des clubs, cela fait longtemps que la raison économique l’emporte sur le cœur patriotique ou les querelles obsolètes autour de l’Acte d’union de 1707. Les Rangers et le Celtic rêvent toujours en effet, en ce jour de référendum, de rejoindre la Premier League de la perfide Albion, son niveau de jeu et surtout ses revenus économiques faramineux. Bref, de bénéficier, comme la galloise Swansea, de droits télé dix fois plus importants et d’une exposition médiatique à l’avenant. Si, pour l’instant, le front du refus l’a emporté parmi les pensionnaires de la prestigieuse compétition anglaise, en cas de victoire du Yes aujourd’hui, il s’agirait sûrement de l’acte de décès définitif de cette revendication. Cela dit, finalement, la meilleure propagande en faveur du Yes est peut-être venue du côté du foot anglais. Richard Scudamore, le chief executive de la Premier League, n’avait-il pas déclaré : « C’est non ! (…) Outre ces clubs écossais, d’autres clubs d’autres championnats étrangers ont demandé de pouvoir participer à notre Premier league. C’est très flatteur, mais ça n’arrivera jamais. » « D’autres championnats étrangers » … Tout est dit.

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Par Nicolas Kssis-Martov

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