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  • Saison 2012/2013

L’Espagne de retour à l’austérité

Par Léo Ruiz
L’Espagne de retour à l’austérité

Troc, joueurs de seconde zone, CDD renouvelable, recalés de grands clubs, la Liga en crise use de toutes les combinaisons possibles pour former les effectifs de la saison prochaine. Qui verra les écarts se creuser et le niveau continuer à baisser.

Il était bien ce début d’été. Un mois de fête et de belles rencontres, conclu par une chaude nuit blanche et un bain de foule gigantesque. Comme l’en avaient supplié ses dirigeants politiques, l’Espagne a remporté son deuxième Euro consécutif et est entrée dans l’Histoire, au plus grand bonheur de ses supporters. C’est beau, mais la bringue, c’est déjà fini. Les héros sont tous partis en vacances et la Liga fait doucement son retour. Cette Liga malade, surendettée, qui avait commencé la saison dernière par une grève conduisant au report de la première journée. Un football un peu plus conforme à la réalité quotidienne des Espagnols. Au bord du gouffre, en clair. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 3,5 milliards de dette pour la seule Liga, 22 clubs professionnels en cessation de paiement. « Si on n’exige pas au foot de payer sa dette, une nouvelle bulle explosera » , prévenait en fin de saison dernière Esteban González Pons, député du Parti populaire. Tout le monde le sait, mais rien ne change, comme cette aberration des droits télés, par exemple. En attendant l’effondrement, les clubs de Liga préparent donc la saison prochaine, sans un rond, mais à coup d’astuces en tout genre.

« Nous sommes tous dans une situation d’austérité »
« Ça va être un été difficile. Nous sommes tous dans une situation d’austérité, on ne va offrir aucun joueur » , a lancé Toni Muñoz, directeur sportif de Getafe, qui vient de faire signer le défenseur argentin de Bâle David Abraham et le milieu de Saragosse Ángel Lafita. Deux joueurs libres, donc gratos. Real Madrid, Barça et Malaga mis à part, c’est à ça que va ressembler le mercato en Espagne. Flairer les bons coups et tenter de gratter des centaines de milliers d’euros sur les ventes de joueurs potables. Un peu comme l’Espagnol au chômage qui lorgne sur les promotions du Corte Inglés et qui essaye de refourguer ce qui ne lui sert plus au grenier sur le marché du Rastro, le dimanche, à Madrid. D’ailleurs, à ce jeu-là, c’est toujours le FC Valence qui gagne. Parce que son stand est le plus attractif. Le club de Manuel Llorente fait partie des plus endettés du pays, mais il s’est fait 86 millions net sur les trois derniers mercatos estivaux. Et il a plutôt bien lancé celui-ci avec la vente de Jordi Alba au Barça, soit une entrée d’argent de 14 millions d’euros dans les caisses du club. Une partie pour réduire la dette, une autre pour recruter.

Joel Campbell, 3 buts avec Lorient, recrue principale du BetisAvec la probable vente de Negredo à Malaga (une petite vingtaine de millions) et le départ de Kanouté, plus gros salaire du club, le FC Séville disposera lui aussi de quelques liquidités pour se refaire une attaque. Pour le reste, c’est ric-rac et casse-tête. Dans l’autre club de la ville, par exemple. Le Betis avait bien terminé son année, assurant son maintien sans trop de sueur et voyant sa dette réduite de moitié par ses créanciers. Les Andalous devaient se rendre en Chine la semaine prochaine pour aller empocher quelques millions, mais ils se sont fait planter au dernier moment. Si on ne peut même plus compter sur les Chinois… À la recherche d’un attaquant, les supporters béticos salivaient sur la rumeur Giovani dos Santos, à laquelle Pepe Mel, le coach, a coupé court. « Je doute de la venue d’un joueur médiatique, on n’est pas du tout en mesure de faire signer un joueur de ce profil. » Résultat, c’est Joel Campbell, le Costaricain de 20 ans auteur de trois buts avec Lorient la saison dernière, qui a atterri au Villamarin. Elle est loin, l’époque Denilson.

Oui, la Liga s’appauvritLa reprise est aussi délicate du côté de Levante, qui s’apprête pourtant à disputer la première Coupe d’Europe de son histoire. Club à l’avenir incertain, adepte de l’austérité depuis un moment déjà, Levante UD signe essentiellement des contrats d’un an, susceptibles d’être répétés en cas de maintien. Une sorte de CDD renouvelable. Cet été, ils étaient donc 12 joueurs de l’équipe granote à se retrouver en fin de contrat. Cinq, tous titulaires, sont déjà partis. Juan Ignacio Martínez, l’entraîneur du club, prépare donc l’Europa League avec une demi-équipe. Pour l’instant, seuls Ángel Rodríguez, attaquant d’Elche, et Michel Herrero, laissé libre par Valence, sont arrivés. Autre solution pour trouver son bonheur, le bon vieux troc. L’Espanyol ne voulait plus de son milieu Javi Márquez, Majorque ne compte pas sur le jeune Sergio Tejera : on se les échange et tout le monde est content. Les promus ont eux aussi leur technique : récupérer en prêt les non désirables des clubs plus puissants. Ainsi, le Celta Vigo et le Deportivo la Corogne tapent à la porte de Malaga pour Seba Fernández et Diego Buonanotte. Le résultat de tout ça, c’est que la Liga, en tout cas « l’autre Liga » , s’appauvrit. Elle perd en qualité et en attractivité. Elle ressemble même de plus en plus à la Ligue 1. Mais pour survivre, elle n’a plus le choix.

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Par Léo Ruiz

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