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L.E.C.K: « Beckham, à son âge, on l’a accueilli comme le Pape »

Propos recueillis par Swann Borsellino
L.E.C.K: «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Beckham, à son âge, on l&rsquo;a accueilli comme le Pape<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Le visage marqué et la barbe de trois jours de celui qui bosse un peu trop, mais le sourire de celui qui est heureux de parler de football. C'est posé dans un salon beaucoup trop réchauffé de sa maison de disques que L.E.C.K parle de son PSG, de sa vision du foot et de son pote de toujours, Jérémy Ménez. Un deuxième « classique » en quatre jours, soit le bon moment d'ouvrir sa bouche, son cœur et une bonne canette de Tropico.

« Mavuba » , « Arles-Avignon » , « Lions de l’Atlas » … Tes lyrics font souvent référence au ballon rond. Tu expliques ça comment ? C’est assez simple : j’ai été footeux. Le football, j’ai toujours baigné dedans, j’en connais les codes. J’ai des amis qui y ont réussi, qui ont percé, qui jouent au plus haut niveau, donc forcément, je m’y intéresse. Et puis c’est quelque chose qui parle aux gens.

C’est quelque chose qui parle aux gens parce que le football et le rap sont liés, en quelque sorte.Exactement. Le football et le rap, ce sont un peu des cousins germains. Il y a beaucoup de similitudes. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes joueurs de Ligue 1 viennent des quartiers et dans leurs playlists, on retrouve du rap, car c’est la musique avec laquelle ils ont grandi. Donc forcément, le lien est très fort.

On stigmatise souvent le jeune joueur de Ligue 1 comme un type pas très futé qui ne jure que par Booba… C’est un mauvais cliché. C’est comme cette histoire de quotas, avec Laurent Blanc, c’est un truc à deux francs. Blanc ou black, rap ou rock, l’important, c’est que le joueur soit bon, non ? Moi, qu’il écoute du KORN ou du Marilyn Manson, tant qu’il assure sur la pelouse, je m’en fous un peu de ses goûts.

Tu parlais des similitudes entre le rap et le foot. L’un comme l’autre constituent une porte de sortie mais aussi une autoroute vers l’échec pour certains jeunes issus des quartiers…Disons que c’est aussi galère de percer dans le rap que dans le foot. Parfois, tu as beau être bon, talentueux, il te faut quand même un brin de chance et un bon entourage. Parfois, tu as un bon agent, parfois tu as un bon producteur. Bon, après, quand tu fais la différence comme Messi peut le faire, tu n’as besoin de personne. Moi, je fais tout, je travaille dur. On me dit que je suis polyvalent, par exemple. Si parfois, je fais de l’auto-tune ou du vocodeur, c’est parce que j’aime ça. Moi, j’ai eu des amis qui étaient en centre de formation et qui sont revenus trimer au quartier quelques mois plus tard. Ils ont touché leur rêve et puis ils sont revenus à la réalité. Aujourd’hui, je suis content car ils ont retrouvé un club, pour la plupart.

Dans le rap comme dans le foot, il n’y a pas d’acquis. Il ne faut pas se trouer sur plusieurs albums… Bien sûr. Rien n’est acquis. Nous sommes des marginaux. Si on n’est pas performant, ça devient dur. Il faut être malin, mettre de l’argent de côté. Cela étant, la carrière n’est pas la même. On joue au foot jusqu’à un certain âge. On peut chanter plus longtemps. Bon, je te dis ça, mais Beckham, à son âge, on l’a accueilli comme le Pape.

Tu penses quoi de son arrivée ? C’est médiatique et commercial. Si un jour, on m’avait dit qu’un maillot coûterait 110 euros… Sportivement, sincèrement, ça ne sert à rien. Attention, Beckham, c’est un grand joueur, hein. Avec ceux de Mihajlovic, ses coup-francs sont la référence. Mais quand tu vois que tu as des joueurs comme Ménez qui sont plus jeunes, très talentueux, qui parfois ne jouent pas, tu te demandes à quoi Beckham va servir.

Quel est ton rapport au PSG ?Le PSG, c’est mon club de cœur. Je me souviens de l’époque de Raï… C’était beau. Aujourd’hui, c’est différent. Moi, j’ai du mal avec Pastore. Il est là pour les gros matchs, comme contre Valence, où il a brillé, mais contre Sochaux, il n’y a plus personne. Bon, derrière, mon ami Bakambu a planté, alors ça va. Lui, c’est quelqu’un qui aime ma musique et dont j’aime le jeu. C’est quelqu’un qui a faim et qui a soif. Il n’est pas là pour prendre sa paye, il est le genre de joueur dont on manque parfois, en termes de mentalité. Lui, comme Jimmy Kébé, Bakary Sako ou Jérémy Ménez, ce sont des mecs du quartier. Je suis heureux de les voir briller. Ils m’ont respecté quand je n’étais personne. Ménez, c’est différent. C’est mon frère. On a une relation fusionnelle

Vitry-sur-Seine est donc une grande ville de foot…Vitry, c’est un berceau du foot et du rap ! Mais je ne saurais pas te dire pourquoi. Après, c’est ça dans tous les quartiers, mais il y a des mecs, franchement… Ce sont des monstres. Aujourd’hui, ce sont des types avec qui tu fais un foot en salle, mais qu’est-ce qu’ils étaient forts. Des talents, des mecs contre qui t’as les boules de jouer. Vision du jeu, technique, physique, ils avaient tout. C’est en partie à cause du système de formation que des mecs comme ça ne percent pas. Les entraîneurs invitent les recruteurs à regarder plus un tel qu’un autre, c’est dommage.

Parle-nous un peu de ton parcours de footballeur.Moi j’ai joué au foot, mais sans prétention. J’étais bon en numéro 10, j’avais une bonne vision du jeu ! Je n’ai jamais joué à Vitry, je jouais au Centre de Formation de Football de Paris (CFFP). J’ai joué jusqu’en moins de 13 ans, en passant par Alfortville. Pourquoi j’ai arrêté ? Je crois que ma mère m’avait puni de foot une ou deux fois, et c’était fini. Et puis j’ai fumé tôt, moi… En foot en salle, il faut que je retrouve le second souffle, mais ça revient rapidement. Aujourd’hui, jouer au foot, c’est un grand, grand plaisir. J’ai toujours continué, en fait. J’ai monté un club de quartier, FSGT. Troisième division, deuxième, première mais parfois, ça partait en sucette, tu sais comment c’est… J’ai fait un championnat à sept, à Choisy, le lundi soir. J’aime le foot, ces histoires de vestiaires, de maillot, c’est important.

Tu penses quoi de ceux qui disent qu’aujourd’hui, Paris a changé, pas forcément dans le bon sens du terme ?Comme je te disais, pour moi, le PSG, c’est depuis que je suis tout petit. En étant petit, t’as des étoiles dans les yeux, tu vois ça d’une autre manière. Rai, c’était un peu Walt Disney. Aujourd’hui, c’est un PSG solide, une équipe qui peut aller chercher la Champion’s League. Ils sont marrants ceux qui ne reconnaissent pas leur PSG. C’est bien d’être nostalgique, mais il faut être constructif et objectif. Ibra, s’il n’y avait pas les Qataris, il ne serait pas là. Un mec comme Lucas qui signe cinq ans, on ne se rend pas compte de ce que c’est. Idem pour Alex, les gens oublient, il a de l’expérience en C1 et c’est un bon défenseur malgré ce qu’on entend. Lucas, c’est une sacrée mobylette, d’ailleurs. Je pense que ce Paris peut aller chercher la C1 et le titre de champion de France.

Tu parlais de ton ami Jérémy Ménez tout à l’heure. Tu penses quoi de sa situation actuelle ?Je pense que c’est pas grave. Il va revenir. Le talent va toujours parler. Lucas, il est bien à droite, mais Jérémy peut jouer à gauche. Lavezzi est bon aussi. C’est bien d’avoir une équipe complète. Moi je vois Ménez à gauche, Ibrahimovic – Lavezzi et Lucas à droite, Matuidi et Verratti derrière.

Ça t’embête qu’il ait l’image qui est la sienne aujourd’hui ?Moi ce qui me chagrine, c’est qu’humainement, les gens ne le connaissent pas. Honnêtement, Jérémy, c’est un mec qui déchire, c’est un mec réellement respectueux. C’est pour ça qu’il se tait, qu’il reste calme. Il se tient à l’écart des médias car aujourd’hui, ils aiment bien le tacler. Jérémy, il construit un stade pour les jeunes à Vitry, les gens n’en parlent pas. Bodmer, aussi, a beaucoup fait, et on n’en parlait pas. Lui aussi, c’est un sacré type. Là, Jérémy il fait ça, c’est en cours, il agit. C’est important. Je le connais depuis tellement longtemps, on a joué au CFFP ensemble. A cette époque, y avait plein de mecs qui faisaient les malins avec lui et ils n’ont pas percé. Aujourd’hui, il mérite. Il a beaucoup, beaucoup travaillé. Aujourd’hui, la mentalité française, elle veut que dès que tu es un peu connu, tu sois tout le temps parfait. C’est pareil dans le rap. Il faut donner une bonne image, et ce, peu importe ta qualité et la qualité de ton boulot. Les gens oublient que l’on est des êtres humains avant tout.

A écouter: L.E.C.K, Je suis vous.

En concert à la Maroquinerie le 29 avril.

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Propos recueillis par Swann Borsellino

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