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L’Atletico enfin gagnant ?

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L’Atletico enfin gagnant ?

«Papa, pourquoi on est supporters de l'Atletico ?» Chaque année, les spots de pub du club se plaisent à verser dans l'autodérision. Cette saison pourtant, les Colchoneros ont l'occasion de délaisser un temps leurs costumes de charlots pour réaliser le doublé Coupe du Roi/Europa League. Et si l'Atletico était en fait le club espagnol de l'année ?

Jamais placé. Jamais gagnant. Depuis le doublé de 96, l’Atletico a tout connu. La fermeture de son centre de formation, l’éclosion de Raul au Real Madrid, la réouverture de son centre de formation, Vieri et Hasselbaink, les rêves de grandeur, Carlos Bianchi et Sacchi, la mort de son président mafieux, Jesus Gil, des pubs “Bad Boys 2” sur le maillot, le dur retour à la réalité, la seconde division, le départ du Nino Torres, les bas-fonds de la Liga, Luis Aragones, un soulier d’or nommé Forlan, le gendre de Maradona, Cerezo, un président producteur de série B ou de navets, c’est selon. La Champion’s League, Pape Diouf et Santos Mirasierra, des prestations pitoyables, des rares éclairs de génie… Beaucoup de polémiques, et au moins autant de frustrations.

Ils sont fous ces Colchoneros !

Dans ce maelström d’instabilité, seule une chose est restée intacte : la dévotion du Vicente Calderon envers ses (anti)héros. Supporter l’Atletico Madrid relève en effet de la profession de foi. Ou du sadomasochisme. Dans un pays qui compte le club le plus glamour du monde (le Real) et celui qui pratique sans doute l’un des meilleurs jeux de la planète (le Barça), ses aficionados ont choisi de souffrir devant le sudoku footballistique pratiqué par les Matelassiers. Contrairement aux deux cadors de la Liga, l’Atletico ne fait pas rêver et n’en a jamais eu l’intention. C’est d’ailleurs son fonds de commerce. Pas de promesses inutiles, pas de démagogie, pas de marketing international. L’Atletico soigne son image de club populaire et sa philosophie toute en larmes et en souffrance. Le club est d’ailleurs devenu le “pupas” (souffre-douleur) le plus attendrissant du football espagnol. Pour faire clair, le Colchonero, c’est un peu l’enfant sauvage qui oublierait toujours son manteau dans la cour de récréation ou qui se ferait pousser par ses petits camarades dans les toilettes sans jamais répliquer. L’Atletico fait pitié. Et quelque part, c’est ce qui fait son charme. Géré depuis toujours comme un club à papa, le deuxième club de Madrid est devenu l’alternative la plus sérieuse pour tous les marginaux de la capitale. Les fous, les décérébrés, les chômeurs, les laids, les gros, et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans les modèles bling-bling et démago blaugrana et merengue s’identifient sans problème aux Colchoneros et leurs petits drames quotidiens.

L’Europe, ciment de la lose madrilène

Sa lose éternelle, l’Atletico Madrid l’a d’ailleurs acquise dans les compétitions européennes. Vainqueurs de la Coupe des Coupes en 1962 face à la Fiorentina, les Colchoneros parviennent à se hisser l’année suivante en finale, disputée à Rotterdam face à Tottenham. Les Anglais leur mettent une tôle : 5-1. En 74, les Madrilènes ont l’occasion d’entrer dans l’Histoire en remportant leur première C1, face au Bayern. Luis Aragones ouvre la marque sur coup-franc et croit assurer la victoire aux siens. A la 94ème minute, le destin bascule pourtant sur une frappe de mule du bien nommé Schwarzenbeck. L’Atletico a laissé passer sa chance face à Beckenbauer et compagnie, et se fait atomiser 4-0 au match retour (doublés d’Hoeness et Muller). Paradoxalement, l’Atletico dispute tout de même la coupe intercontinentale après le refus des Allemands de se rendre en Argentine. Les deux victoires contre l’Independiente de Avellaneda seront les derniers soubresauts d’orgueil des Colchoneros. A ce jour, les Madrilènes sont d’ailleurs les seuls à avoir remporté une intercontinentale sans avoir levé la coupe aux grandes oreilles. En 1986, le club a l’occasion de remporter de nouveau la Coupe des Coupes face au Dynamo Kiev. Pour l’occasion, Aragones, alors entraîneur, prépare une mise au vert d’une semaine. Tous les responsables du club sont certains de gagner. A Gerland, les magiques Ukrainiens atomiseront les Espagnols, au plus grand désespoir du futur sélectionneur espagnol : « Je ne savais pas qu’ils étaient aussi bons. Mais pourquoi je n’ai pas été prévenu ? » . Vingt-quatre ans après, les Colchoneros peuvent changer le cours de leur histoire en glanant leur second trophée européen, face à Fulham. Et pour une fois, les pères sauront quoi répondre à leur fils…

Traduction : Javier Prieto Santos, source : AS

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