La démonstration de Dembélé
Avant le match, l'Argentin s'était avancé ainsi : « Après le tirage de la phase de poules, tout le monde pensait que le Real Madrid terminerait premier, et le Borussia second. On a terminé en tête, et désormais, nous sommes ici. On doit montrer qu'on a l'envie d'être encore là au prochain tour, de bien jouer au foot, de marquer des buts. » D'être soi-même, malgré l'enjeu, en d'autres termes. Mission réussie : face à la Juventus, invaincue à domicile en C1 depuis avril 2013 et intouchable défensivement depuis novembre (un but encaissé sur ses seize derniers matchs disputés, ndlr), Tottenham a été au-delà de ce que l'on pouvait imaginer. Deux raisons à cela : les Spurs ont d'abord réussi l'exploit de surpasser une entame de match catastrophique – un but rapide de Gonzalo Higuaín sur un coup franc rapidement joué, un penalty transformé dans la foulée par l'attaquant argentin à la suite d'une faute évitable de Davies sur Bernardeschi – pour revenir dans la partie et arracher un nul (2-2) aussi héroïque que mérité là où la Vieille Dame n'avait plus encaissé deux buts à domicile en Ligue des champions depuis février 2016 (un nul 2-2 face au Bayern de Guardiola) ; puis, les hommes de Pochettino ont surtout maîtrisé la Juve, l'ont forcée à sauter un milieu étouffé où Khedira a été facilement gobé par un Moussa Dembélé une nouvelle fois extraordinaire et l'ont fait plus que douter dans un match qui aurait pu se terminer en remix du Juve-Manchester United de 1999.
Pochettino, message passé
Et le visage de Massimiliano Allegri ne disait pas autre chose : mardi soir, le natif de Livourne a fait sauter son sourire au fil d'une rencontre qui l'aura vu progressivement se faire retourner dans l'approche par Pochettino, l'entraîneur argentin des Spurs faisant notamment changer Lamela, préféré à Son au coup d'envoi, de côté en première période pour libérer Eriksen et faciliter la relation Alli-Kane. Miraculeusement, Allegri a vu sa Juve gratter un penalty avant la pause à un moment où son équipe n'arrivait plus à ressortir, et ce, en insistant sur le seul point faible de Tottenham : Serge Aurier, transformé en jouet par Douglas Costa et qui sera suspendu au retour. Ainsi, les Spurs ont refait surface avec calme, comme après leur entame de match ratée face à Arsenal le week-end dernier, Kane s'est enfilé le premier but de sa carrière face à Buffon avant la pause tout en égalant le record de buts d'un joueur anglais sur une campagne de C1 détenu par la version 2008-2009 de Steven Gerrard (7 buts), là où Eriksen a finalement égalisé sur coup franc en fin de match. Ce Tottenham est communicatif, on le savait, mais le voir à ce niveau est une confirmation : il y aura bien une manche retour. Et une satisfaction : la possibilité de revoir ces deux équipes se retrouver le 7 mars prochain, à Wembley. Pochettino a fait passer son message, encore une fois.
Par Maxime Brigand
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