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Kolodziejczak : « J’arrive déjà à commander des tapas »

Propos recueillis par Robin Delorme, à Madrid
Kolodziejczak : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J&rsquo;arrive déjà à commander des tapas<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

L'air de rien, Timothée « Kolo » – « ça réduit les problèmes d'orthographe » – a franchi un cap en fin d'été. Transféré de l'OGC Nice au FC Séville, le jeune Français s'éclate chez le troisième de Liga. Entre découverte d'une nouvelle culture et d'un nouveau football, il raconte son début d'aventure andalouse.

Lors de ton arrivée à Nice, tu disais vouloir « t’y épanouir » . Deux ans plus tard, tu ne l’étais plus ?

Oui, sans doute. J’ai fait deux belles saisons pleines à Nice, puis une belle opportunité s’est offerte à moi pour partir à l’étranger. Je l’ai saisie pour continuer ma progression. C’était un peu compliqué durant le mercato. Ça ne s’est fait que dans les derniers jours. Mais tout le monde a été gagnant à la fin. C’est le principal.

Tu as un temps été proche de West Ham. Pourquoi avoir choisi Séville ?

Au début du mercato, la piste West Ham était la plus chaude. Mais elle était compliquée également. Ça n’a pas pu se faire pour plusieurs raisons. Séville s’est vraiment montré vers la fin du mercato. J’ai le même agent que Benoît Trémoulinas, ça a facilité les discussions. C’était une période un peu compliquée pour moi, j’ai demandé à mon agent de me tenir au courant de possibles touches seulement lorsqu’elles étaient concrètes. Quand il a commencé à me parler de Séville, j’étais tout de suite très intéressé. Nice demandait beaucoup d’argent, je savais que ça n’allait pas être simple. Ça c’est fait en quelques jours. On a réussi à trouver un accord avec Nice et tout le monde s’est trouvé gagnant.

Tu débarques chez un champion d’Europe en titre. As-tu l’impression d’avoir changé de dimension ?

Rien qu’au niveau des joueurs, il y a beaucoup plus de qualités. Il y a trois, quatre mondes d’écart avec Nice. Il y a des grands joueurs, les infrastructures sont impeccables. La grande différence est surtout au niveau du jeu. Pour ma progression, c’est top. J’apprends aux côtés de très bons joueurs et d’un coach qui est exceptionnel. Il fait confiance à tout l’effectif, que ce soit avec les titulaires comme avec les remplaçants. Malgré tous les changements de cet été, le groupe est très soudé. Je travaille beaucoup et j’essaye de m’adapter le plus rapidement possible.

Au niveau de l’intégration, avoir beaucoup de joueurs qui sont passés par la Ligue 1 dans le groupe t’aide ?

Oui, forcément. Mais on essaye également de parler un peu espagnol. Pour la cohésion du groupe, c’est important que les autres joueurs voient que l’on fait des efforts. Il ne faut pas que nous, les Français, nous restions dans notre coin. On essaye de parler avec tout le monde. Personnellement, j’ai emménagé dans mon nouveau chez-moi il y a une semaine. Depuis mon arrivée, j’étais à l’hôtel. Ça fait du bien, j’aménage tout doucement. Là, je commence à comprendre la langue et à parler quelques trucs. J’espère que dans quelques mois je n’aurais plus aucun problème avec l’espagnol et pouvoir entamer des discussions.

Pour commander des tapas ?

Ah non, ça c’est plutôt simple. J’y arrive déjà, à commander des tapas (rires).

Plus sérieusement, le club vous donne des cours d’espagnol ?

Pendant que j’étais à l’hôtel, c’était un peu compliqué. Mais je compte bien m’y mettre maintenant que j’ai mon propre chez-moi. Ça va prendre un petit peu de temps avant de bien parler, mais il faut passer par là. Et il faut trouver le professeur, aussi.

De la vie à Séville, tu en as vu quoi pour le moment ?

La ville est magnifique. J’ai découvert plein de belles choses, de beaux bâtiments dans le centre ville. Les gens sont très agréables. Tu sens que ce n’est pas la même culture qu’en France. Même si tout le monde ne se connaît pas, ils sont ensembles, ils se mélangent, ils se parlent. Y a une culture différente. C’est très famille, ils sont très soudés. Ça se retrouve dans le club également. Je ne sais pas si en Espagne c’est partout comme à Séville, mais ça me plaît bien.

Et l’ambiance du Sánchez-Pizjuán ?

Les supporters nous encouragent tout le temps. C’est une sensation hyper agréable. Les supporters, les gens du club, les joueurs, tout le monde tire dans le même sens. Je pense que ce n’est pas anodin si on fait un bon début de saison. Ce n’est que le début, il ne faut pas s’enflammer, mais c’est très encourageant pour la suite de la saison. Le coach y est pour beaucoup. Il arrive à fédérer tout le monde autour de son discours.

Sur le terrain, le niveau est-il bien plus élevé que ce que tu as connu jusqu’ici dans ta carrière ?

Ça n’a rien à voir avec la Ligue 1, c’est clairement un autre football. Même si c’est plus compliqué pour moi de communiquer sur le terrain, je commence à connaître les mots de base. Techniquement, c’est autre chose. Dans tous les secteurs du jeu, c’est mieux que la Ligue 1. La différence n’est pas que technique. Physiquement, tactiquement, au niveau de l’intensité, je n’ai jamais connu ça.

Justement, on met souvent la Liga en lumière pour son niveau technique, mais l’on ne parle que peu du reste…

Ce n’est pas pour rien si beaucoup de clubs espagnols vont très loin dans toutes les Coupes d’Europe. Tous les ans, ils squattent les finales ou les derniers carrés. Ça ne peut pas se jouer qu’au niveau technique, c’est global. J’ai été surpris de l’impact physique. Je ne pensais pas qu’il y en avait autant. C’est l’un des meilleurs championnats du monde, si ce n’est le meilleur.

Concrètement, comment tu retrouves tout cela aux entraînements ?

C’est une autre méthode de travail. Par exemple, ici, on met beaucoup l’accent sur la musculation du bas du corps. Le ballon est également au centre de tous les entraînements. À Nice et à Lyon aussi, mais l’intensité dans les exercices est un cran au-dessus. Tu y rajoutes la qualité intrinsèque des joueurs qui est plus élevée qu’en France, et tout va beaucoup plus vite. Pour ma progression personnelle, c’est tout ce qu’il me fallait. Ne reste plus qu’à jouer un maximum, à me faire mon trou. Ça va me faire apprendre, c’est bien. Je suis l’un des plus jeunes de l’équipe, alors qu’à Nice ce n’était pas le cas. J’apprends tous les jours. Même si la concurrence est rude, elle reste saine.

Séville est également un vrai tremplin pour tous les joueurs qui y sont passés, les anciens de Ligue 1 en tête. Ça a pesé dans ton choix d’y venir ?

Keita, Kondogbia, Dani Alves, Rakitić, Adriano… C’est sûr que le FC Séville est un club phare en Espagne. De grands joueurs s’y sont révélés. Pourquoi pas moi ? J’ai en tout cas tout pour. Je ne parle pas de mon niveau, mais de tout l’environnement qui m’entoure. Il est idoine pour progresser. Le club me fait confiance. Il faut encore un peu de temps pour que je m’adapte parfaitement.

Pour le moment, tu es toujours aligné dans l’axe de la défense. Tu connais le poste, mais on avait plus l’habitude de te voir en latéral en France. C’est un choix que tu connaissais dès le début ?

Oui, dès les discussions cet été, j’ai compris que le coach souhaitait avant tout m’utiliser dans l’axe de la défense. Je peux toujours jouer à gauche, pour dépanner, mais dans la tête du coach, je suis un central gauche.

Emery est l’un des entraîneurs les mieux cotés en Espagne. En le côtoyant tous les jours, tu comprends pourquoi ?

Je n’ai pas eu besoin de temps pour le comprendre. Déjà, au niveau de l’attitude qu’il a avec le groupe, tu te sens protégé. Il est à fond derrière nous. Donc nous, les joueurs, nous sommes très attentifs à tout ce qu’il nous dit. On essaye d’être le plus réceptif possible. Dans le groupe, dans le club, tout le monde a une entière confiance en lui. C’est un gros bosseur, il va nous faire travailler le moindre détail. C’est tout ce qui fait la différence, ces petits détails. Et il t’explique ses décisions. Pour lui, la communication est très importante, il marche à l’affect. Il met tous les joueurs en confiance, même ceux qui jouent moins. Pour lui, l’important, c’est le groupe.

En ce début de saison, la mayonnaise semble avoir bien pris. Vous vous sentez d’aller titiller les trois gros du championnat ?

C’est bien parti… Mais ce n’est que le début du championnat, il reste encore les trois quarts des journées à jouer. Le plus dur, c’est de tenir sur la distance. Et nous avons la Ligue Europa à disputer. On prend les matchs les uns après les autres. C’est bateau, hein, mais c’est l’objectif actuel : se qualifier pour les huitièmes en Europe et rester dans le top 5 le plus longtemps possible. On s’y sent bien.

L’objectif n’est pas d’aller décrocher la Ligue des champions à la fin de saison ?

Ce serait bien. On a le groupe pour. Après, on n’est pas seuls. Il y a plein de très bonnes équipes. Il faudra savoir être régulier, éviter les passages à vide. On est conscients de nos qualités, le coach connaît le potentiel du groupe. Le chemin est encore long, il reste de nombreux matchs. On pourra en parler au printemps prochain si ça te dit.

La seule grosse écurie que vous avez joué, c’est l’Atlético de Madrid. C’est votre seule défaite de la saison et vous en avez pris quatre. Ils sont si forts que ça ?

Ils ont une énorme intensité. Je n’ai jamais vu ça. Pendant toute la première mi-temps, ils nous ont harcelés comme des morts de faim. On n’a pas réussi à ressortir les ballons de derrière. On se prend quatre buts sur coup de pied arrêté. Et pourtant, on les avait travaillés… Ils sont forts. C’est une équipe qui physiquement est largement au-dessus du lot. Techniquement, ils sont sans doute moins forts que le Real et le Barça, mais ils mettent une telle intensité qu’ils compensent largement.

Cette nouvelle visibilité que t’offre le FC Séville, ça te fait penser à l’équipe de France ?

Je vais être plus regardé qu’à Nice, c’est sûr. Mais cette année, l’objectif est juste d’avoir le plus de temps de jeu, de me faire ma place de titulaire, de progresser… La suite, on verra. Si cela se fait, cela se fera naturellement. L’Euro 2016, forcément que l’on y pense. N’importe quel joueur compétiteur qui te dit le contraire te ment. Ou se ment à lui-même. Mais pour le moment, ce n’est pas un objectif « réel » , immédiat. D’ici un an et demi, il peut se passer tellement de choses…

Pour finir, la question mot compte double : comment les Espagnols font pour prononcer ton nom de famille ?

(Rires). En France, c’était pareil déjà. Je l’ai dit dès le premier jour : « Appelez-moi Kolo » . Tout le monde m’appelle Kolo, et ça me va très bien. Ça réduit les problèmes de prononciation.
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Propos recueillis par Robin Delorme, à Madrid

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