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Karl Toko Ekambi : « Marquer ou faire marquer, c’est pareil »

Propos recueillis par Alexis Billebault
Karl Toko Ekambi : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Marquer ou faire marquer, c’est pareil<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Karl Toko Ekambi vit une saison pleine de nouveautés. Il découvre la Ligue 1, présente des stats plutôt convenables (5 buts, 3 passes décisives) et vient d’être champion d’Afrique avec le Cameroun. Pas mal pour un attaquant qui n’est pas passé par un centre de formation, a fait une pause de trois ans au Paris FC et qui a signé son premier contrat professionnel à vingt et un ans à Sochaux, loin de son quartier du treizième arrondissement de Paris et de ses potes d’enfance.

Vous êtes parisien, et évidemment, on ne pouvait pas ne pas vous demander comment vous avez vécu ce désormais mythique FC Barcelone-Paris SG (6-1) de mercredi soir…Pas très bien. J’aime beaucoup le PSG. Une telle défaite, ça met un coup au moral. Je suis un peu triste, mais c’est comme ça. Je ne veux pas trop en parler. C’est vraiment dommage. Mais ce n’est que du foot.

Justement, on a l’impression que vous arrivez à conserver une certaine distance entre votre métier et la perception que vous en avez ?C’est vrai. Je prends le foot pour ce qu’il est. Un jeu, où on doit prendre du plaisir. Le foot, ce n’est pas la guerre. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas être sérieux dans ce que l’on fait. Moi, je suis très professionnel. Je n’ai pas attendu de jouer en Ligue 2, à Sochaux, pour faire attention à la récupération, à la bouffe, etc. Je le faisais déjà quand j’étais au Paris FC, en National. Mais j’ai du mal à me prendre la tête pour du foot. Je pense être resté le même depuis que je suis pro. Je reviens dans mon quartier, dans le XIIIe arrondissement de Paris. J’ai les mêmes potes depuis que je suis petit. Ils viennent chez moi, je vais chez eux. Je connais leurs parents. Quand je suis avec mes amis, personne n’imagine que je suis footballeur professionnel. Je traîne avec eux en bas de l’immeuble. Je passe parfaitement inaperçu quand je suis à Paris et ça me va très bien.

Donc, pas de réseaux sociaux ? C’est de votre âge, pourtant…(Rires) Ah non, ce n’est pas du tout mon truc. Je n’ai jamais été emmerdé jusqu’à maintenant. Et les réseaux sociaux, c’est idéal pour l’être. Je ne vais pas commencer maintenant…

On évoque souvent l’entourage des joueurs, qui peut se révéler toxique. Vous faites attention aux nouveaux amis de celui qui joue en Ligue 1 ?Je n’ai pas besoin de faire attention. Car je n’ai pas besoin de nouveaux amis. Bien sûr, en club, on se fait de nouvelles connaissances, on a des affinités avec certains. Mais en dehors du foot, j’ai tout ce qu’il me faut. Mes potes d’enfance, ma famille. Je suis très heureux comme ça.

Angers me suivait depuis quelques années. C’est le club qui a montré le plus de détermination pour me recruter l’été dernier, et je savais que c’était le bon club pour poursuivre ma progression et surtout découvrir la Ligue 1.

Vous avez eu un parcours assez peu conventionnel. Pas de centre de formation, trois ans à jouer au futsal, un premier contrat pro à vingt et un ans… Expliquez-nous un peu…J’ai joué au Paris FC jusqu’en moins de quinze ans Nationaux. Et j’ai arrêté, pendant un peu plus de trois ans. Je voyais certains de mes coéquipiers partir en centre de formation. J’ai voulu couper, sans pour autant totalement arrêter de jouer. J’ai fait pas mal de futsal, comme ça, pour me faire plaisir. D’ailleurs, le futsal m’a fait progresser techniquement, et cela m’a servi pour la suite. Et puis, certaines personnes me disaient régulièrement que je devrais revenir.

Qui ?Mes parents, mon grand frère, mes amis. Des entraîneurs que j’avais eus au PFC aussi. J’ai repris une licence au club, en moins de dix-neuf ans Nationaux. Sans vraiment penser à la suite, hormis me faire plaisir. Je faisais mes études (bac S), dans un domaine où il y a quand même quelques débouchés. Honnêtement, je ne pensais pas vraiment à faire une carrière professionnelle. Mais ça s’est passé autrement. Après six mois en U19, le temps de me remettre à niveau physiquement, j’ai été appelé en équipe A, en National, lors de la saison 2010-2011. J’ai dû mettre un terme à mes études. J’ai joué ensuite de plus en plus souvent, j’ai amélioré mes statistiques, notamment en 2013-2014, quand j’ai marqué quatorze buts. À un moment, j’ai commencé à vouloir faire une carrière professionnelle. Sochaux m’a contacté, comme Le Havre et Angers. Les Sochaliens étaient les plus déterminés. Ils venaient d’être relégués en Ligue 2, mais ils avaient encore un espoir d’être repêchés en raison des difficultés financières de Lens.

C’est la première fois que vous quittiez votre cocon parisien…Oui, et cela n’a pas été simple. C’est normal. Mais à partir du moment où j’avais l’opportunité de jouer au niveau professionnel, il fallait le faire. Et puis, je n’allais pas n’importe où. Sochaux, c’est un vrai club, bien structuré, qui fait confiance aux jeunes. Je me suis bien acclimaté au club, à mon nouvel environnement. Cela s’est vu sur le terrain, j’ai marqué quatorze buts, j’étais dans l’équipe type de la Ligue 2. J’ai progressé dans l’approche de mon métier, même si j’avais pris de bonnes habitudes au PFC. L’avantage d’un club comme Sochaux, c’est que tu as du matériel de haut niveau, un staff médical développé, etc. À la fin de la première saison, Angers m’a contacté. Mais comme j’avais trois ans de contrat, et que Sochaux voulait me garder, ce n’est pas allé plus loin. Je suis resté une saison de plus.

C’était simplement remis à plus tard…Angers me suivait depuis quelques années. C’est le club qui a montré le plus de détermination pour me recruter l’été dernier. J’ai eu de bonnes statistiques à Sochaux (26 buts en deux saisons, toutes compétitions confondues, ndlr) et je savais qu’Angers était le bon club pour poursuivre ma progression et surtout découvrir la Ligue 1.

Avant qu’on parte au Gabon, des supporters avaient parfois des mots très durs. On a entendu des insultes. Car les Camerounais sont exigeants, et ils attendaient que leur sélection gagne un trophée.

Vous venez d’inscrire trois buts contre Bastia (3-0) et Caen (3-2), après être resté muet depuis celui marqué à Bordeaux en septembre. Cinq mois, c’est long, non ?Oui, mais je ne me suis pas pris la tête avec ça. J’ai quand même délivré trois passes décisives. Et puis, j’ai pas mal évolué milieu gauche, avant de revenir à un vrai poste d’attaquant. Marquer ou faire marquer, c’est pareil. L’essentiel, c’est que l’équipe gagne. On a connu une période délicate, en se retrouvant barragiste. Mais on n’a jamais lâché. La réussite est revenue, dans les deux surfaces. Il y a eu les arrivées de plusieurs joueurs au mercato hivernal, d’autres sont revenus de la CAN. Je ne dis pas que nous sommes sauvés, mais c’est bien parti. Encore six ou sept points, et ce sera bon.

Ce vendredi, vous allez à Marseille. Personnellement, vous allez découvrir le stade Vélodrome, où l’OM est relativement efficace, sauf contre le PSG (1-5) et Monaco (3-4) ces dernières semaines…C’est vrai. Il faut s’attendre à ce que les Marseillais nous pressent très vite. Chez eux, ils gagnent souvent, ils marquent pas mal de buts. Et ils ont engrangé de la confiance après leur victoire à Lorient (4-1). On s’attend forcément à une rencontre difficile, car l’OM veut se qualifier pour la Ligue Europa. Mais nous sommes prêts. Depuis un mois, on a retrouvé une vraie solidité.

Vous parliez un peu plus tôt de la CAN. Vous êtes revenu du Gabon avec le titre de champion d’Afrique. Avant d’y aller, était-ce envisageable à vos yeux ?On ne partait pas dans la peau d’un favori. Il y avait eu des défections de joueurs avant la CAN, pour différentes raisons. Avant qu’on parte au Gabon, des supporters avaient parfois des mots très durs. On a entendu des insultes. Car les Camerounais sont exigeants, et ils attendaient que leur sélection gagne un trophée. On voulait aller le plus loin possible, mais au début, on ne pensait pas gagner la CAN. Nous avons pris de plus en plus confiance en nous au fil des matchs. Il y avait un super état d’esprit. Des joueurs comme Nicolas Nkoulou ou Vincent Aboubakar, qui font partie des plus expérimentés, n’étaient pas titulaires et ils ont eu un comportement exemplaire. Ce sont eux qui marquent en finale contre l’Égypte (2-1). Au retour au Cameroun, c’était incroyable. Je ne m’attendais pas à vivre ça. Le Cameroun, j’y ai vécu entre deux et cinq ans, quand mes parents ont décidé d’y retourner. Et ensuite, je m’y rendais tous les ans, en vacances, jusqu’à ce que j’ai quinze-seize ans. Puis il y a eu la sélection. J’ai toujours conservé un lien avec ce pays…

Dans cet article :
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