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Karembeu : « Le Real doit passer un cap »

Propos recueillis par Grégory Blasco
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Flashback. 1998, le Real Madrid affronte le grand Borussia Dortmund en demi-finale de la Ligue des champions (2-0 ; 0-0). Une double confrontation forcément particulière pour des Madrilènes désireux de soulever une C1 après plus de 30 ans d'attente. Titulaire lors des deux rencontres face au BVB, Christian Karembeu revient avec nostalgie sur une demie pas comme les autres.

Quels souvenirs vous évoque cette demi-finale de 1998 ?Dortmund était le champion en titre et c’était le grand favori de la compétition. Pour nous, le plus important, c’était de faire la différence à la maison, lors du premier match. La défense allemande était particulièrement difficile à passer et on savait que chez eux, avec leur public, ça allait être encore plus difficile. C’est pour ça qu’on voulait absolument gagner chez nous. Ce qu’il faut savoir, c’est que juste avant le début de la rencontre, l’une des cages s’est écroulée. Il y avait pas mal de tension et le match a commencé avec beaucoup de retard. Heureusement, on a pu reprendre. Il fallait absolument marquer et gagner. Et c’est ce que nous avons fait.

En grande partie grâce à vous, puisque vous marquez le second but…J’étais sur un nuage. Je surfais sur une vague positive à cette période. J’avais déjà marqué deux buts contre le Bayer Leverkusen, en quarts de finale. À croire que j’en voulais aux Allemands (rires) !

2-0 à l’aller. Comment avez-vous abordé le match retour ?On savait qu’on avait un bon résultat, il fallait donc qu’on s’impose défensivement chez eux. À l’époque, Dortmund misait énormément sur les coups de pied arrêtés et les frappes lointaines pour marquer. On avait très bien analysé tous leurs points forts et on a réussi à les freiner. C’était un vrai combat physique.

« Je n’ai jamais vu un kop comme celui de Dortmund »

Il fallait aussi faire face à l’ambiance du Westfalenstadion…Bien sûr, ce stade est incroyable. On peut avoir peur en regardant cette vague jaune. Moi, je connaissais déjà celle du FC Nantes, mais là, c’était autre chose (rires) ! Les supporters allemands sont de vrais fanatiques. Ils aiment vraiment le football, leur club. Au début, je me suis dit : « Ça va être compliqué » . C’était très électrique. Je n’ai jamais vu un kop comme ça. J’ai vraiment beaucoup aimé ce stade.

Le Real était rodé à la pression de toute manière, non ?C’est vrai qu’il y avait pas mal de pression autour de l’équipe. Le Real n’avait plus gagné la Ligue des champions depuis 32 ans. Une éternité. En plus, ça faisait un petit moment que Madrid ne passait pas les quarts. Nous, on était déjà très contents d’être en demies, mais notre objectif, c’était clairement d’atteindre la finale. Dans ce club, seule la victoire finale compte. Le reste n’a aucune importance. Le dernier titre, c’était à l’époque de Gento et des Di Stéfano. L’époque de la télé en noir et blanc, quoi. On se devait de rapporter une coupe en couleur dans les vitrines du club.

Et c’est ce que vous avez fait…Oui. Mais la route qui nous a emmenés à Amsterdam a été très longue et très compliquée. Et, en plus, en finale, on prend la Juve de Didier et Zizou (le Real remporte la finale 1-0 grâce à un but de Mijatović, ndlr)! Je crois que, quelque part, on était galvanisés par la pression. Savoir que tu peux écrire une page de l’histoire d’un club aussi important, ça te donne une confiance énorme. Tout le monde ne parlait que de ça dans les journaux, à la télé, dans les rues… C’était fou ! Il y avait de la passion, de l’électricité dans l’air. Mais c’était une bonne énergie. Les gens nous adoraient, ils nous poussaient vers la victoire. Quand on entrait sur le terrain, on savait qu’on allait gagner. On n’avait peur de rien.

« Rien ne pouvait nous arriver »

Vous vous sentiez imbattables ?Un peu, oui. Il y avait une atmosphère qui faisait que rien ne pouvait nous arriver. Avant les matchs, le coach posait juste le schéma tactique et technique et ensuite il nous disait de nous amuser. Ça suffisait.

C’était quoi la force du Real de Jupp Heynckes ?On était une bonne équipe, très combative et surtout très efficace. On avait de très bons techniciens. Des joueurs comme Mijatović, Suker, Roberto Carlos, Redondo, Panucci ou Seedorf. Capello avait ramené beaucoup de joueurs évoluant en Italie la saison précédente. Et quand Heynckes est arrivé, il a su imposer sa patte. On parlait beaucoup entre nous, on s’engueulait parfois, aussi, mais c’était toujours d’une manière très positive, pour tirer tout le monde dans le bon sens, pour aller de l’avant. On avait conscience que tous les adversaires étaient compliqués à jouer, mais on était convaincus que l’on avait le talent nécessaire pour les surpasser.

Le Real d’aujourd’hui attend une C1 depuis onze ans maintenant. Peut-on établir un parallèle entre l’équipe de Mourinho et celle de 1998 ?On ne doit pas faire de comparaison. Chaque génération est unique. Au Real, il y a eu l’équipe de Di Stéfano, la Quinta del Buitre, avec Míchel et Butragueño, la nôtre ou celle des Galactiques de Zizou. Et aujourd’hui, il y a encore du très beau monde. Ronaldo, Özil, le petit Varane qui s’impose derrière… C’est quand même impressionnant. Je sais pas comment on peut appeler cette génération, mais elle peut faire très mal aussi (rires) !

Beaucoup pensent que le Borussia est la plus faible des quatre équipes restantes. Mais cette équipe s’est déjà imposée face au Real en phase de groupes…Dortmund est peut-être la moins prestigieuse, mais je ne pense pas que ce soit la plus faible des quatre. Ils jouent très bien et ils méritent vraiment leur place dans le dernier carré. Après, on ne peut pas comparer les poules à une demi-finale. Ce sont deux phases très différentes. En début de compétition, le Real n’avait pas le même niveau qu’aujourd’hui. Le déclic, c’est les deux victoires de suite face au Barça (en Coupe d’Espagne et en Liga, ndlr) et le huitième de finale face à United. Madrid a gagné en confiance lors des derniers Clásicos et ça se ressent sur la scène européenne. La victoire du Borussia est peut-être dans la tête des Madrilènes, mais je pense qu’ils ont conscience qu’ils n’étaient pas encore au point. Mourinho a réalisé un beau travail tout au long de la saison. Il a disséqué les problèmes de Madrid pour mieux rebondir. L’avantage, c’est qu’il connaît déjà très bien cet adversaire. Pour moi, ils doivent s’imposer face à Dortmund.

« Mes billets pour Wembley sont déjà réservés ! »

C’est pour cette année, la Decima ?Quand le Real passe les quarts, c’est forcément pour aller jusqu’au bout. Ils ont les qualités pour y arriver, donc oui, ils sont bien partis pour gagner la dixième. Mais ils vont devoir passer un cap après les deux dernières demi-finales perdues (face au Barça en 2011 et face au Bayern en 2012, ndlr). Même si avoir une belle équipe n’est pas une garantie non plus. La génération de Butragueño n’a jamais brillé en Ligue des champions par exemple. Et pourtant il y avait de très grands joueurs dans cette équipe…

On est obligé de terminer par un pronostic.Je ne fais jamais de pronostics… Mais bon, je vois quand même le Real en finale. Mes billets pour Wembley sont déjà réservés en tout cas !

JO : l’important n’est ni de gagner ni de participer

Propos recueillis par Grégory Blasco

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