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  • L'histoire des maillots
  • Épisode 1

Juventus, une histoire colorée de noir et blanc

Par Éric Maggiori
Juventus, une histoire colorée de noir et blanc

Il est porté dans les stades, sur les terrains le dimanche, dans la cour de recré, dans la rue. Le maillot de foot est le signe de ralliement de tout supporter. Et chaque maillot a son histoire. Cette semaine, celui de la Juventus.

Il y a des maillots reconnaissables au premier coup d’œil. Celui de la Juventus fait partie de ceux-là. Des rayures blanches et noires, rendues mythiques au cours du siècle dernier par ceux qui les ont arborées : de Sivori à Del Piero, en passant par Charles, Boniperti, Platini ou encore Cabrini. Pourtant, les Turinois auraient pu, et auraient même dû, ne jamais devenir les Bianconeri. Si l’histoire avait suivi un cheminement normal, la Juventus se battrait avec Palerme pour savoir qui a le monopole du maillot rose en Italie.

Histoire d’un maillot

Fondée par des étudiants du lycée D’Azeglio de Turin, la Juventus naît en 1897. À l’époque, il existe une multitude d’équipes dans la ville de Turin, l’une des premières à accueillir et populariser ce sport venu d’Angleterre. On trouve d’abord l’Internazionale Torino, née en 1891 de la fusion entre le Torino Football and Cricket Club et le Nobili Torino, et qui évolue en maillots à rayures blanches et noires. Trois années plus tard est fondé le FC Torinese, avec son superbe maillot à rayures or et noires. La Juventus naît pour sa part la même année que la Ginnastica Torino, qui endosse de drôles de tuniques bleu et rouge.

Du blanc et noir, de l’or et noir, du bleu et rouge, la Juventus doit donc choisir une couleur qui la dissociera de ses adversaires. Elle opte pour le rose et le noir, qui sont alors les deux couleurs symboles du lycée D’Azeglio. Voilà ainsi la Sport-Club Juventus vêtue d’un maillot rose pâle, d’une cravate noire et d’un short noir.

Une légende partagée entre Nottingham Forest et Notts County

On ne peut pas franchement dire que le maillot rosanero porte chance aux Turinois. Avec celui-ci sur les épaules, la Juventus ne gagne rien, et termine même toujours deuxième du Campionato Federale. Du coup, en 1903, l’un des licenciés de la Juventus, l’Anglais John Savage, deux fois finaliste du championnat d’Italie avec l’Internazionale Torino en 1898 et 1899, propose aux membres du club de commander des nouveaux uniformes. L’équipe entière accepte d’un commun accord d’abandonner le rose. Deux légendes s’opposent alors quant à la véritable explication de l’arrivée de maillot blanc et noir à Turin. Mais les deux légendes trouvent leur origine dans la même ville, celle de Nottingham, en Angleterre.

La première légende, assez simple et par conséquent la plus plausible, est que John Savage avait, plus tôt dans sa carrière (avant son arrivée en Italie en 1890) évolué à Notts County, l’un des plus anciens clubs anglais. Un club fondé en 1862 qui, après avoir eu des ensembles cerclés ambre et noir, puis mi-bleu mi-chocolat, porte depuis 1890 un maillot rayé blanc et noir. Profitant du fait que l’Internazionale Torino a fusionné entre-temps avec le FC Torino (abandonnant ainsi ses maillots blanc et noir), et ayant gardé des contacts en Angleterre, Savage aurait ainsi commandé un jeu de maillot identique à ceux de Notts County pour habiller la « nouvelle » Juventus. Les maillots bianconeri sont ainsi arrivés à Turin, et ont immédiatement été adoptés par tout le monde, joueurs comme supporters.

La seconde légende est, pour sa part, plus biscornue. Mais il se trouve qu’elle est la préférée des tifosi juventini, qui croient en sa véracité. Elle raconte que Savage aurait souhaité remplacer le maillot rose par un ensemble de tuniques rouges à bords blancs, similaires à ceux du club de Nottingham Forest. Savage envoie son bon de commande chez un fabricant anglais qu’il connaît bien, accompagné d’un vieux maillot rose tout crade et délavé. Tellement crade et délavé que le fournisseur pense qu’il s’agit d’un maillot blanc noirci. Pensant bien faire, il aurait renvoyé à la Juventus un lot de liquettes blanches à rayures noires, semblables à celles de Notts County, le grand rival de Nottingham Forest. À Turin, lorsque l’on ouvre le colis, c’est la stupéfaction. Où sont donc les ensembles rouges commandés ? Savage contacte le fabricant, lui explique son erreur, mais le championnat débute quelques jours plus tard, et la Juventus n’a pas d’autres choix que de revêtir ces maillots bianconeri. Coïncidence, avec ce maillot sur ses épaules, les Juventini arrivent en finale du tournoi de Prima Categoria et, l’année suivante, remportent leur premier titre de champion d’Italie. Le blanc et le noir sont définitivement adoptés. Tant pis pour le rose, tant pis pour le rouge.

Maillot mythique

Au cours du siècle, le maillot de la Juventus ne va pratiquement pas changer. Les seules modifications seront effectuées au niveau du col et du nombre de rayures, plus ou moins fines et plus ou moins espacées selon les époques. Néanmoins, l’un des maillots les plus mythiques demeure, pour les tifosi, celui endossé au cours des années 80. Le fameux maillot au sponsor Ariston, porté, entre autres, par Michel Platini. Un maillot en laine et à manches longues, donc pas forcément le top du confort, mais resté un must pour les collectionneurs. Parce que la Coupe des clubs champions en 1985. Parce que Paolo Rossi. Et parce que le Roi Michel, évidemment.

Maillots extérieurs et autres maillots collectors

En matière de maillots extérieurs, la Juventus est passée par toutes les couleurs. Du vert, du bleu, du jaune, du or, du noir, du gris, du rouge et du rose.

Le premier maillot extérieur était blanc, et le second, introduit pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, était noir, avec un J à la place du blason. La même version existait en blanc avec un énorme J au milieu du maillot, mais celui-ci n’a été utilisé qu’à très peu de reprises. Un exemplaire de ce maillot quasiment unique a un jour été vendu à 12 000 euros sur eBay…

Quatre ans plus tard, lors de la reprise du championnat d’Italie, la Juventus troque son noir contre un vert d’eau du plus bel effet. Mais c’est très certainement le maillot bleu, introduit le 3 juin 1971, qui revêt le plus beau symbole historique. La Juve dispute la finale retour de Coupe des Foires face à Leeds. Problème, le maillot extérieur des Turinois, désormais blanc, se serait confondu avec celui de Leeds. Le dirigeant juventino Italo Allodi a alors l’idée d’éditer un maillot spécial pour l’occasion. Celui-ci sera bleu, comme le maillot de l’Italie, la Juve étant alors l’unique représentant italien en lice sur la scène européenne. Leeds s’impose finalement (2-2, 1-1), mais la Juve conservera ce maillot bleu pendant plus d’une décennie. Elle l’abandonnera en 1984 au profit d’un maillot jaune et short bleu, soit les couleurs de la ville de Turin. Avec cette tunique, elle remporte la Coupe des coupes en 1984. Jaune pas cocu, du coup.

Ils se sont inspirés du maillot de la Juventus

Si la Juventus a elle-même trouvé les origines de son maillot dans celui de Notts County, elle a, par la suite, inspiré d’autres clubs. C’est le cas, entre autres, du club de Botafogo. En 1904, Itamar Tavares, un étudiant brésilien du lycée d’Azeglio de Turin, décide de rentrer au Brésil. Là-bas, il participe à la fondation d’un club de football, Botafogo Football Club, anciennement Electro Club. Fan de la Juventus, Itamar propose à ses coéquipiers d’adopter un maillot rayé blanc et noir. Requête acceptée.

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