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Juve : une leçon pour l’avenir

Par Eric Maggiori
Juve : une leçon pour l’avenir

Pas d’exploit, pas de « rimonta », pas de victoire, pas de match nul, pas le moindre but. La Juve a simplement perdu contre (beaucoup) plus fort qu’elle. Une bonne leçon pour l’avenir, pour une équipe qui, mine de rien, était en Serie B il y a six ans.

Trop fort. Trop fort, ce Bayern. Trop fort, pour cette Juve. Le champion d’Italie sort de la Ligue des Champions en quarts de finale. Tête haute ? Oui, tête haute. Parce que l’équipe d’Antonio Conte n’a pas à rougir de son parcours. Elle a sorti le champion en titre, Chelsea, est allée battre le Shakhtar en Ukraine, a donné une leçon au Celtic, puis est tombé face à un mur. Jusqu’à cette double confrontation face aux Bavarois, elle était même la seule équipe invaincue de la compétition avec Dortmund (qui l’est toujours) et vantait la meilleure défense. Puis le rouleau-compresseur rouge du Bayern est passé. A l’aller, la rencontre a été clairement influencée par ce but immédiat inscrit par Alaba. La Juve a dû courir après le score, et a été dominée dans tous les compartiments. On attendait donc une inversion de tendance au match retour. Pas du tout. Après un premier gros quart d’heure, où elle a profité de l’incroyable soutien de son public, la Vieille Dame a compris que rien ne pourrait faire vaciller l’armada munichoise. Le Bayern a repris rapidement le contrôle du ballon, a donné le La, a dicté le tempo. La Juve s’est retrouvée spectatrice de sa propre élimination. Même si elle s’est créée quelques occasions, elle n’a jamais semblé en mesure de pouvoir changer le cours de l’histoire. « Je pense que l’équipe la plus forte s’est qualifiée. Parfois, dans le football, il faut savoir être honnête et juste dire‘bravo à eux’ » affirme Antonio Conte. Cruel constat.

« Une longue route à parcourir »

Même si la Juve aurait forcément aimé aller plus loin, elle peut être fière de son parcours. La Vieille Dame retrouvait la Ligue des Champions après trois années d’absence, et a réussi à se hisser dans le Top 8, ce qui est déjà une belle performance. Une performance qu’elle n’avait plus accomplie depuis 2006, et un quart perdu contre Arsenal. 2006, c’était juste avant Calciopoli, et la relégation administrative du club en Serie B. La Juve a vu ses talents fuir, a dû reconstruire autour de ses hommes forts (Buffon, Del Piero, Nedved) et de ses jeunes (Marchisio). L’année en deuxième division a été une année de purgatoire. La Juve est immédiatement remontée, a retrouvé les sommets de la Serie A, la Ligue des Champions, mais le projet était flou, presqu’inexistant. Après deux bonnes saisons, l’équipe bianconera est tombée dans l’anonymat du football italien, laissant le rôle de vedettes à l’Inter, au Milan AC, ou à la Roma. Les entraîneurs se sont succédés (Ferrara, Zaccheroni, Del Neri), sans succès. Lorsqu’en mai 2011, la Juve termine septième de Serie A, passant à côté d’une qualification en Coupe d’Europe, les dirigeants comprennent qu’il faut faire table rase et reprendre à zéro. Pour ce, ils mettent les moyens. Financiers, et humains. En quelques mois, une belle équipe voit le jour, sous les ordres d’Antonio Conte, parfait meneur d’hommes.

La suite, on la connaît. La Juventus remporte le Scudetto au terme d’un sprint avec le Milan AC, et termine le championnat sans perdre le moindre match. Après avoir reconquis le titre national, la Juve veut s’attaquer à l’Europe. Là encore, les dirigeants turinois se mettent à disposition du coach pour lui construire une équipe capable de lutter sur trois tableaux. Le constat, à un mois de la fin de la saison, c’est que la Juve va vraisemblablement remporter son deuxième Scudetto d’affilée, confirmant sa suprématie nationale, mais va devoir encore cravacher pour remonter au niveau des 4-5 meilleures équipes d’Europe. La double confrontation face au Bayern n’a été que le reflet de cet écart. D’ailleurs, Conte n’est pas dupe, et l’admet sans vergogne. « Nous savons désormais qu’il y a une longue route à parcourir. Mais c’est aussi comme cela que l’on garde les pieds sur terre. Les joueurs du Bayern sont rodés, ils jouent depuis de nombreuses années au haut niveau, c’est une équipe construite pour gagner » a-t-il assuré, en espérant pouvoir dire la même chose de son équipe à l’avenir.

Un vrai buteur

Et maintenant, quoi ? La Juve n’a plus que le championnat d’Italie à disputer, puisqu’elle a également été éliminée de la Coupe d’Italie. Lors des deux prochaines journées, elle doit affronter la Lazio et le Milan. Si elle sort indemne de ces deux rendez-vous, on pourra dire à 99,9% qu’elle sera championne d’Italie. La concentration reste donc maximale, mais, forcément, les dirigeants du club piémontais ont déjà l’esprit tourné vers la saison prochaine. L’objectif : reconfirmer les joueurs clefs de l’équipe, et y ajouter quelques éléments pour rendre la Juve encore plus compétitive. Le maillon faible de cette équipe, et cela s’est confirmé encore face au Bayern, c’est le manque d’un véritable attaquant de pointe. Hier soir, lorsque le score était encore de 0-0, Pogba a effectué un superbe centre, fort devant le but. Si la Juve avait eu en pointe un renard, un Cavani, un Falcao, nul doute que l’avant-centre se serait jeté, et aurait dévié le ballon au fond des filets. Là, personne devant le but. Le néant absolu. Vucinic était à peine au point de pénalty, et Quagliarella à l’entrée de la surface.

Dans cette optique, la Vieille Dame a déjà recruté pour la saison prochaine Fernando Llorente. Mais l’attaquant de l’Athletic Bilbao est-il réellement le top-player dont la Juve a besoin ? Ne faudrait-il pas viser un peu au-dessus, pour pouvoir faire le saut de qualité nécessaire ? A voir. Il est certain que les noms de Luis Suarez, Cavani ou même Higuain font plus rêver. Il faudra également miser sur les jeunes joueurs qui constitueront l’équipe de demain. Impossible de ne pas penser à Paul Pogba, qui représente l’avenir du club turinois, mais aussi à Luca Marrone, ou aux moins connus Beltrame et Cevallos Enriquez, 18 ans, et tout juste débarqué de la LDU Quito.

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que cette double confrontation face au Bayern va servir pour la suite. C’est sur les grandes défaites que l’on construit les plus grandes victoires. La Juve est partie de loin, mais, c’est une certitude, elle va poursuivre son processus pour retrouver toute sa splendeur d’antan. « Il y a également une différence de force économique nette. Le budget du Bayern est pratiquement le double de celui de la Juve, du Milan ou de l’Inter. Petit à petit, nous remontons la pente. En 2010, le club devait pratiquement être entièrement refondé. Nous y travaillons, rapidement, mais il faut du temps » a assuré Beppe Marotta après la défaite. Alors, rendez-vous l’année prochaine. Avec, d’ici là, un 29e Scudetto en poche.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par Eric Maggiori

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