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Juan Ignacio Antonio, des crampons contre une guitare

Par Eric Marinelli
Juan Ignacio Antonio, des crampons contre une guitare

Grand espoir argentin au milieu des années 2000, au même titre que Sergio Agüero son coéquipier avec la sélection U17 de l'Argentine, Juan Ignacio Antonio ne confirmera jamais son potentiel. Car à seulement 27 ans, le milieu offensif argentin a décidé de ranger les crampons pour se consacrer à la musique.

« Lasciatemi cantare. Con la chitarra in mano. Lasciatemi cantare… » * En février 1983, Toto Cutugno dévoile au monde son titre L’Italiano lors de la 33e édition du festival de San Remo. Juan Ignacio Antonio, lui, ne vient au monde que cinq années plus tard à Trelew, une ville argentine de la province de Chubut, en Patagonie, à 1500 kilomètres au sud de Buenos Aires. Le rapport ? La trajectoire de carrière du désormais ex-joueur professionnel argentin qui a décidé à seulement 27 ans de plaquer sa carrière de footballeur pour reprendre sa guitare et se consacrer pleinement à la musique. Un choix forcément surprenant. Pour un joueur qui n’a de toute façon jamais été totalement compris. Car malgré un talent technique sur lequel tous ceux qui l’ont côtoyé s’accordent, la carrière de Juan Antonio n’aura jamais décollé. Mais c’est bien mal connaître le garçon que de penser qu’il en gardera un quelconque ressentiment. « Pour le moment, je veux essayer de m’amuser avec la musique. Deux accords et un micro suffisent aussi à être heureux » , a ainsi confié l’Argentin au Giornale di Brescia. Musique Maestro.

Duo avec Agüero et reprise de Pastore

Formé au CAI (Comisión de Actividades Infantiles), un club proche de sa ville natale, Juan Antonio commence à se faire un nom lors de la Copa América U17 2005 au Venezuela. Malgré les piètres résultats de l’Argentine éliminée dès la phase de groupes, le natif de Trelew impressionne aux côtés d’une future star du ballon rond. L’ex-directeur sportif de Brescia, Gianluca Nani, qui est l’homme qui a ramené Juan Antonio en Europe, se souvenait en 2011 de la pépite, pour le site tuttomercatoweb.com : « J’avais vu jouer Juan Antonio avec la sélection U17 de l’Argentine avec un certain Agüero, et j’étais resté impressionné par sa technique, sa rapidité, et surtout pour son jeu de jambes. Grand (1,86 m), sec, élancé, technique, et incroyablement agile et rapide pour sa taille. » Alors repéré par l’Inter, Juan Antonio reste alors en Argentine du fait de l’intervention d’une légende de l’Albiceleste. Le double champion du monde argentin Daniel Passarella intervient en effet pour le faire signer à River Plate où il est alors entraîneur. Juan Antonio débarque ainsi chez les Millonarios lors de l’été 2006. Mais entre blessures à répétition et situation sportive compliquée, son aventure ressemble à un long chemin de croix.
Le milieu offensif argentin doit se contenter de jouer en équipe réserve et n’apparaît ainsi en 4 saisons qu’à sept reprises en équipe première, sans inscrire le moindre but. Mais son agent Filippo Colasanto parvient tout de même à convaincre Brescia de tenter le pari en août 2010. Barré par la concurrence de Panagiotis Kone et Alessandro Diamanti, Juan Antonio est prêté en janvier 2011 à Ascoli (Serie B) où il parvient à inscrire un but décisif pour le maintien des Marchigiani. Suit un retour à Brescia – descendu en Serie B entre-temps -, où l’Argentin trouve enfin sa place sous les ordres de Beppe Scienza, au point de susciter les comparaisons avec Javier Pastore. Gino Corioni, alors président de Brescia, s’enflamme même dans la presse : « Je veux le garder. Je n’ai aucune intention de le vendre. À part si on me le paye autant que Pastore (tout juste vendu au PSG, ndlr). » Pourtant dès janvier 2012, Juan Antonio alors âgé de 24 ans, est cédé à la Sampdoria, avec qui il participe à la montée en Serie A. Une élite à laquelle il goûtera d’ailleurs… à deux reprises. Tout sauf un tube.

Blessures et Foo Fighters

Trop souvent blessé, pas assez décisif, Juan Antonio doit rouler sa bosse dans les divisions inférieures. À Varese d’abord où il n’apparaît qu’à 9 reprises en six mois, puis à Brescia (seulement 13 matchs lors de la saison 2013-2014), et enfin à FeralpiSalò en Lega Pro. Un petit havre de paix sur les bords du lac de Garde où il retrouve son mentor Beppe Scienza. Témoignage en septembre 2014 pour Sky Sports : « C’est l’entraîneur idéal pour le type de joueur que je suis. Je suis bien tombé avec lui. Il sait comment gérer les joueurs même dans les moments les plus difficiles. C’est une grande personne, un point de référence. » Le début de saison est une réussite, même si Juan Antonio marque toujours aussi peu. Ce qui n’est pas une surprise pour lui : « Je suis un milieu de terrain offensif. J’aime beaucoup dribbler. C’est une sorte de passion. Mais s’il vous plaît, ne me demandez pas de marquer. C’est justement mon point faible. » Avec un physique fragile qui lui joue encore une fois des tours. Touché aux ischio-jambiers, Juan Antonio manque 5 mois de compétition.
De retour en mars 2015, l’Argentin réalise une bonne fin de saison, mais cela ne suffit pas à convaincre FeralpiSalò. « Les blessures mises à part, j’étais bien à Salò. C’était comme un second chez-moi. Je n’ai pas eu de chance parce que j’ai eu beaucoup de problèmes physiques. Mais je me suis repris et j’ai retrouvé la forme. Je voulais rester, mais aucun dirigeant ne m’a appelé. J’ai été très déçu parce que j’aurais voulu jouer une autre année avec les Verdeblù » , a ainsi confié Juan au Giornale di Brescia en début de semaine. Ce qui l’a poussé à mettre un terme à sa carrière malgré « des offres de Serie B, de Dubaï et des États-Unis » . Sans regrets. Car l’appel de la musique était plus fort : « Avant de partir en Italie, je jouais dans un groupe qui s’appelait « La Vieja Mimosa ». Sincèrement, nous n’étions pas mauvais et nous avions une bonne marge de progression. Mais désormais, j’ai recommencé dans un nouveau groupe, dont on n’a pas encore choisi le nom. » Le style ? Du rock. Avec un rêve en tête : « Exactement le titre de la chanson de mon groupe préféré, les Foo Fighters :Learn to fly. » Son amour du dribble lui permettra peut-être d’éviter les difficultés pour y parvenir.

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Par Eric Marinelli

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