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John Lydon : « Martial aurait dû refuser la spéculation autour de son nom »

Propos recueillis par Maxime Delcourt
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Les Sex Pistols, on connaît. Public Image Limited, aussi. La passion de John Lydon pour Arsenal, également. Ce qu'on ne savait pas, c'est la réticence de ce dernier envers le foot moderne, qu'il juge sans âme et surfait. Alors que vient de sortir What The Worlds Needs Now de PiL, il s'explique.

Il y a trois ans, tu nous disais que tu étais nostalgique d’Arsenal, c’est toujours le cas ?

Bien sûr, et je vais te dire pourquoi. Lorsque j’étais gamin et que mon père m’a fait découvrir Arsenal, il n’y avait pas d’autres options : il fallait supporter l’équipe de notre ville. Pas parce qu’elle était plus forte que celle d’une autre ville, mais parce que c’était notre culture, il fallait soutenir ceux qui avaient grandi et vivaient au même endroit que nous. C’est ce que je ne comprends plus avec le foot actuel, où n’importe quel mec va prétendre avoir une connexion particulière avec Manchester, Barcelone ou Paris. C’est comme si le football moderne voulait détruire toute forme d’attachement que peut avoir un supporter envers sa ville d’origine.

Du coup, tu t’es mis à supporter une équipe américaine depuis que tu vis en Californie ?

Non, je reste un supporter d’Arsenal, je continue de regarder les matchs de mon équipe et j’essaie de transmettre ma vision du foot au reste de ma famille.

Arsène Wenger a refusé de participer à la folie du marché des transferts cet été. Quel est ton avis par rapport à ça ?

Il a tout à fait raison, et c’est bien l’un des rares managers à avoir pris conscience que le monde du football devenait complètement fou. C’est un jeu, après tout. Ne l’oublions pas ! Le foot n’est pas qu’une histoire de trophées, de transferts coûteux et de stars. C’est un sport qui doit rester équitable pour tous.

Tu penses que le foot est trop dirigé par l’argent ?

Je pense que le football actuel est surfait. Il y a beaucoup trop de millionnaires et d’agents qui ont pris le contrôle de ce sport et ont dénué les clubs de leur âme ou de ce qui peut les caractériser. Si j’étais jeune aujourd’hui, je ne verrais pas la différence entre les grands clubs européens. Ils ont tous la même approche du football. La seule chose qui les différencie, c’est leur histoire. Ce qui prouve bien que les gens, de prime abord, sont plus attachés à l’humain qu’au business.

Il y a des cas qui fonctionnent malgré tout. Regarde Martial à Manchester, ça démarre plutôt bien…

Ce n’est qu’un début, il faudra voir par la suite, même si je lui souhaite de réussir. Mais le problème n’est pas là. Je pense qu’il a fait le mauvais choix parce qu’il aurait dû refuser cette spéculation autour de son nom. Pourquoi tout cet argent ? Manchester United est une très bonne équipe, elle prend soin de ses joueurs, mais elle n’avait pas besoin de mettre autant dans un joueur, non ? En plus, ça risque de le perturber, d’une manière ou d’une autre. Que ce soit sur le terrain ou en dehors.
Pourquoi, par exemple, supporter l’Espagne quand vous avez Barcelone ou le Real Madrid ? Ils sont nettement meilleurs, non ?

Avec une telle politique de recrutement, tu penses qu’Arsenal peut gagner la Premier League ?

Oui, mais elle peut tout aussi bien la perdre. Comme je le disais, ce n’est qu’un jeu. Une année tu gagnes, l’autre tu perds. Ce n’est pas pour autant qu’il faut tout remettre en cause ou recruter un ou deux joueurs excessifs. Si un match se joue à onze contre onze, c’est pour la simple raison qu’un joueur ne réglera jamais tous les problèmes d’un club.

Le truc, c’est qu’Arsenal gagne peu ces dernières années. Pour reprendre le titre de ton nouvel album ( « Ce dont le monde a besoin aujourd’hui » , en VF), de quoi a besoin Arsenal en 2015 ?

Je pense que la solution serait de changer d’entraîneur, comme dans beaucoup d’équipes. Mais c’est impossible. Arsenal doit beaucoup à Wenger, et je sais que c’est un gars loyal, dont l’amour pour le club est à la fois profond et sincère. C’est très rare de nos jours.

What Worlds Need Now est aussi le dixième album de la discographie de Public Image Limited. Quel est ton numéro 10 préféré ?

Oh, je n’ai jamais été trop branché par les meneurs de jeu. J’ai toujours préféré des joueurs comme Ian Wright, Thierry Henry ou Bob Wilson, des mecs qui aiment le jeu et savent rester fidèles à une équipe qui leur a beaucoup apporté. C’est pour ça que j’adorais des joueurs comme Charlie George : parce qu’il était fidèle au club et parce qu’il représentait à merveille le savoir-faire d’Arsenal dans la formation et dans l’accompagnement des joueurs. Ça me manque dans le foot actuel, je l’avoue.

Et aujourd’hui, il n’y a aucun joueur qui te fait vibrer ?

Je ne saurais même pas dire. À vrai dire, je n’arrive même plus à ressentir l’humain derrière tous les joueurs, d’Arsenal ou d’ailleurs. De ma position, ils me paraissent tous être les produits marketing de leur club ou de leur agent. J’ai l’impression qu’ils n’ont plus aucun caractère.

Et par rapport à l’Angleterre, tu penses qu’elle a des chances de remporter l’Euro l’année prochaine ?

Ce n’est pas ce que l’Europe veut, en tout cas (rires). Plus sérieusement, je n’ai jamais été intéressé par les championnats d’Europe ou du monde. Je ne suis pas d’accord avec le nationalisme. Pour moi, on vit tous dans le même monde, ce qui compte, c’est le local. Tout simplement parce que c’est devenu hyper compliqué de savoir qui est complètement anglais ou français en 2015. C’est la mondialisation, comme on dit. Et puis pourquoi, par exemple, supporter l’Espagne quand vous avez Barcelone ou le Real Madrid ? Ils sont nettement meilleurs, non ?

Public Image Limited sera en concert au Trianon le 6 octobre.

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Propos recueillis par Maxime Delcourt

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