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Jérémy Pied : « Se donner les moyens de faire tomber le PSG »

Propos recueillis par Mathieu Faure
Jérémy Pied : « Se donner les moyens de faire tomber le PSG »

Tricard cet été pour son retour à Nice, Jérémy Pied s’est fait une place dans le onze de Claude Puel au poste de latéral droit. D’abord pour dépanner, puis pour envoyer du jeu et des centres dans l’équipe frisson de ce début de saison. Avant de recevoir le PSG sur la Côte d’Azur, le nouveau défenseur se raconte simplement, lui qui, en décembre 2014, avait causé la chute d’un PSG invaincu du côté de Guingamp.

Jérémy, ce choc doit être attendu par tout le vestiaire niçois, non ?On a essayé, justement, de rendre tous nos matchs importants. On veut donner de l’importance à toutes les rencontres pour ne plus avoir de désillusions comme à Ajaccio où on s’est raté (1-3). Ce match contre Paris a une saveur particulière, oui, car c’est le premier du championnat, haut la main. Ça va être un bon test.

Le fait que le PSG soit invaincu et être la première équipe à pouvoir les faire tomber en France, c’est une source de motivation supplémentaire ?On peut s’en servir comme d’un challenge. L’an dernier, c’était le cas aussi avec Guingamp, on avait réussi à les faire chuter pour la première fois et j’avais eu la chance de marquer le seul but du match. Si on peut réussir quelque chose de grand à domicile, ça serait positif.

Quel était l’état d’esprit de Guingamp avant ce match contre Paris, l’an dernier ?On sortait d’une qualification en Ligue Europa, donc on était vraiment fatigués. Le discours était simple : prendre du plaisir. Tout donner. On ne pensait pas tenir physiquement tout le match, mais avec le soutien du public, le but qui arrive tôt et la malchance côté parisien, on a tenu le score. On a fait un grand match. J’espère la même finalité avec Nice.

À Lorient, Claude Puel a beaucoup fait tourner en vue du PSG. Avec un match nul à la clé (0-0).On a réussi à recharger les batteries de certains tout en donnant du temps de jeu à ceux qui bossent à l’entraînement. Tout le monde a répondu présent puisqu’on est frustré du score, c’est bon signe. Le groupe a un super état d’esprit.

Bordeaux, Marseille, Saint-Étienne et Lyon se sont fait taper par Nice. Paris, c’est la suite logique ?Les gros sur le papier, mais sur le classement, ils n’ont pas encore donné leur pleine mesure. C’est des grands noms et les battre, c’est toujours un plaisir, d’autant que la manière était là, mais on doit rester concentrés sur notre objectif de points. Ne pas tomber dans le panneau et se donner les moyens de faire tomber le PSG.

Des fois, il faudrait peut-être un peu moins jouer et gagner 1-0

Vous êtes curieux de vous étalonner par rapport à eux ? Au niveau des points, le fossé est immense. En matière de jeu, pourquoi pas. On est une équipe qui arrive à faire du jeu, mais qui, par moments, passe encore au travers. Il ne faut pas passer au travers contre Paris. Les gens attendent de nous du jeu, mais aussi des résultats. Dès fois, il faudrait peut-être un peu moins jouer et gagner 1-0.

Ce soir, tu vas avoir de beaux CV en face de toi. Cavani, Ibrahimović, Di María. Tu es impressionné par ce genre de mecs ?Individuellement, ils sont forts. On les connaît tous. Personnellement, je suis très fan de Maxwell, régulier, performant à son poste. Matuidi aussi, physiquement hors norme. Et puis Verratti qui, l’an dernier, avait été étincelant contre nous. Techniquement, c’est très, très fort. Après, c’est un gros collectif. Sans surprise. Personne n’a encore trouvé la solution pour les battre, à part le Real Madrid.

Le fait que le PSG ait autant d’avance en championnat peut-il permettre à une équipe comme Nice d’être plus ambitieuse ?On n’a pas envie de se mettre de barrières, mais on n’a pas envie non plus de se prendre pour des cadors qui manquent d’humilité en déclarant tel ou tel objectif. Je préfère faire comme Caen, une équipe qui ne parle pas, qui ne bronche pas et qui est sur le podium. On a une équipe pour jouer dans l’ombre, faire notre chemin et donner du plaisir. Pour l’instant, c’est ça, notre état d’esprit.

Tu es à Nice depuis un moment, es-tu étonné de la tournure que prend votre saison ?On l’espère tout le temps quand on reprend la saison. Les matchs amicaux et la préparation donnaient des indices. On a senti une envie commune de proposer quelque chose. On parle de « jeu, jeu, jeu, jeu » , mais il faut des points. Je prends souvent Troyes comme exemple, ils font du jeu, parfois c’est magnifique à voir, mais ce n’est pas rentable. Il faut savoir allier les deux. En tout cas, on a tout fait pour être dans le bon wagon et on va s’accrocher jusqu’à la trêve pour se donner des ambitions en deuxième partie de saison. Être bien placé avant de jouer Paris, c’est anecdotique au final.

En parlant de bon wagon, on peut dire que c’est ton cas aussi. Quand tu as repris cet été, tu n’étais pas dans l’optique de rester à jouer. Je crois savoir que le coach ne voulait pas te conserver. Comment expliques-tu qu’aujourd’hui, tu sois titulaire ?L’an dernier, j’ai été prêté à Guingamp en tant que milieu droit, ça s’est très bien passé. En revenant sur Nice, tout était clair. Il me restait un an de contrat, soit je prolongeais, soit je partais. J’ai discuté avec le coach, il a été très franc sur ce qu’il voulait mettre en place, son schéma, son type de jeu. Il n’y avait aucune barrière entre nous.

À la reprise, le coach a été franc, il n’y avait pas de place pour mon profil

Il ne comptait pas sur toi ?Pas de place pour mon profil à ce moment-là de la saison. Après, je n’ai pas trouvé d’accord avec d’autres clubs, ni avec Nice. J’ai alors pris la décision de rester. Et par la force des choses, avec la blessure de certains joueurs, je me suis retrouvé à jouer arrière droit lors de la préparation, puis en Ligue 1, et tout s’est enchaîné. C’est un concours de circonstances au départ. Depuis, je travaille.

C’est un poste nouveau pour toi ?Plus maintenant. Cela fait quatre mois que je bosse au quotidien aussi bien physiquement que tactiquement. Offensivement, ça ne me dérange pas, je me retrouve même à faire plus de centres qu’avant. Je pars de plus loin, je suis moins haut sur le terrain quand je reçois la balle, ça me correspond peut-être plus. J’ai plus d’espaces devant moi, je peux centrer de loin. Je découvre encore le poste et je ne veux pas que mon repositionnement soit un handicap. Je ne veux pas que ça soit un problème par rapport au groupe si jamais je couvre un hors-jeu ou autre.

Le plaisir est revenu ?Oui. Récemment, on est même passés en 3-5-2 et je joue plus haut, je suis encore plus offensif et j’allie les deux. J’ai repris confiance, je tente plus de choses. À Marseille, j’étais très content de mon match défensif. Face à Lyon, en 3-5-2, je me suis régalé d’un point de vue offensif. Ce sont mes deux matchs références. Tout ça n’aurait pas été possible sans mon année à Guingamp où j’ai repris confiance en moi. Notamment d’un point de vue physique. Avant de rejoindre la Bretagne, j’avais eu pas mal de pépins physiques, et même si on ne veut pas l’admettre, on est en perte de confiance et on fait moins les efforts. Maintenant, il n’y a plus de soucis.

Tu te sens latéral droit aujourd’hui ?J’aime bien avoir cette polyvalence. Après, tout dépend du système de jeu. J’ai été milieu offensif à ne faire que défendre. Là, je suis arrière latéral à ne faire qu’attaquer. Je préfère dire que je peux jouer sur le côté.

Tu regardes les latéraux différemment maintenant ?Oui, beaucoup. Je regarde, je critique positivement et négativement. À la télé, on voit plus de choses que sur un terrain. Les ralentis, la vision globale, le repli défensif, on voit tout. J’aime le côté offensif de Dani Alves, dans une équipe qui a toujours le ballon et qui met 5 buts par match. J’ai toujours aimé Lahm quand il jouait à ce poste aussi.

Contractuellement, où en es-tu ?Je suis en fin de contrat en juin prochain, je peux donc signer libre où je le souhaite dès janvier. En début de saison, j’étais parti pour jouer quelques bouts de match. Là, j’enchaîne les titularisations et je laisse donc de côté ma situation contractuelle pour me concentrer sur le terrain. Je suis dans une bonne position, car je joue, mais je n’ai pas encore eu de discussions avec mes dirigeants. Je veux juste montrer ma valeur sur le terrain, je ne veux pas forcer la chose.

À Lyon, tu as connu Hatem Ben Arfa, es-tu surpris de le revoir au plus haut niveau ?Non, je pensais même qu’il allait être appelé en équipe de France avant l’Arménie. C’est une énorme plus-value pour nous de l’avoir. Ses qualités ont toujours été là, il démontre qu’il a franchi un cap mental. Je le sens apaisé. Tranquille. Il fait la part des choses, il sait quand il fait un bon match, quand il passe à côté. Il ne s’enflamme jamais. Dans un sens comme dans l’autre.

Nice est une équipe très jeune. Qui est le patron dans le vestiaire ?Des joueurs âgés et expérimentés, c’est Mathieu Bodmer. Hatem, aussi. Après Valère Germain, Simon Pouplin ou moi, on peut faire l’intermédiaire. Mais tout le monde va dans le même sens. Papy Mendy est un super capitaine aussi. Le vestiaire se cadre de lui-même, les jeunes savent ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils peuvent faire. Le respect est là, le règlement est respecté.

À Marseille, on a passé la deuxième mi-temps dans notre moitié de terrain, mais on est sortis du match heureux

Claude Puel aussi a changé. On sent qu’il a envie que son équipe prenne du plaisir, s’amuse.S’amuser, je ne sais pas, mais du plaisir, oui. S’amuser par moments, mais dans le bon sens. À 3-0, s’amuser pour ne pas mettre le quatrième, non. Il veut que l’on joue vers l’avant, qu’on se libère. Il a réussi à débloquer certains joueurs, on fait beaucoup plus de courses vers l’avant. De passes vers l’avant. De jeu de possession. Du plaisir de garder la balle. Même du plaisir de défendre notre bifteck. À Marseille, on a passé la deuxième mi-temps dans notre moitié de terrain, mais on est sortis du match heureux. Avec le sourire. Il faut savoir souffrir avec plaisir.

Tu es arrivé à Nice en même temps que Claude Puel, comment expliques-tu qu’il ait fallu 4 ans pour voir ça ?Ce n’était pas les mêmes joueurs. L’intention était la même, mais il manquait certains ingrédients. Hatem Ben Arfa, techniquement, ça apporte de la confiance. Il y a un peu de la folie de notre première saison, quand on termine 4e, même si cette saison le danger vient de partout, alors qu’en 2013, c’était beaucoup de phases arrêtées et un buteur, Dario Cvitanich. Là, ça vient de partout.

Dans un entretien accordé à Nice-Matin, Didier Deschamps a été questionné sur toi pour le poste de latéral droit en équipe de France. Un poste où la relève n’est pas encore là. Comment as-tu vécu ça ?
Au début, j’ai pris ça pour un clin d’œil régional, histoire d’avoir 2-3 noms niçois qui ressortent dans le journal. Puis ça a pris un peu plus de place. Avec le recul, j’ai surtout envie que les performances parlent d’elles-mêmes et que si un jour, il doit y avoir une pré-convocation, ça se passe comme ça, pas via une campagne de communication bien organisée. On a la chance d’avoir un sélectionneur français qui regarde les performances, c’est important.

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Propos recueillis par Mathieu Faure

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