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Jérémy Perbet, l’exil perpétuel

Par Robin Delorme
Jérémy Perbet, l’exil perpétuel

Jérémy Perbet est un Européen convaincu. Après des débuts compliqués en France, une explosion sur le tas en Belgique, il s'éclate depuis janvier en D2 espagnole, à Villarreal. Retour sur une carrière tout aussi tortueuse qu'épanouissante.

On appelle ça un retour en forme. Pensionnaire de Segunda Division à la suite d’une fin de saison dernière rocambolesque – descente à la dernière seconde de la dernière journée – Villarreal est dans les temps de passage d’une remontée express. Giflé d’une seule main par le Real Castilla le 19 janvier (5-0), le Sous-Marin jaune n’a plus gouté à la défaite depuis. Une série de sept victoires pour cinq matchs nuls qui le met à portée de fusil de l’actuel 2e, le FC Girona. Dans un championnat où seuls les deux premiers accèdent directement en Liga, le retour est salutaire. Hasard, ou pas, le début de cette remontée coïncide à la signature de Jérémy Perbet. « Beaucoup de clubs s’intéressaient à moi l’été dernier mais aucun transfert n’avait pu se concrétiser, nous explique le natif du Puy-en-Velay. Finalement, à la fin du mois de janvier, mon agent me dit qu’il y a une possibilité d’aller à Villarreal. Et ce que le président de Mons n’avait jamais accepté auparavant, il l’accepte. En quelques jours, le dossier est bouclé et je débarque en Espagne » . A 28 ans, Jérémy Perbet découvre ainsi son neuvième club professionnel et son troisième pays. Pas mal pour quelqu’un qui n’a jamais eu de formation.

« Je suis passé de deux entraînements par semaine à deux par jour »

Lorsqu’il avance « que tout ce qui m’arrive n’est que du bonus » , il ne faut surtout pas y voir une once de fausse modestie. Car le gaillard est « ambitieux pour ma carrière » . Non : si Jérémy Perbet prend du plaisir dans son quotidien footballistique, c’est parce que rien ni personne ne lui avait prédit cet avenir. « Je n’ai jamais fait de centre de formation en France. Je suis arrivé dans le milieu pro à 18 ans par la petite porte. Je venais du monde amateur où je n’avais que deux entraînements par semaine et là, immédiatement, je passe à deux par jour. C’était un peu difficile » , retrace l’intéressé. Ses débuts en question, il les fait à Clermont lors de l’été 2003. En deux saisons auvergnates, il engrange les minutes mais pas les buts – 4 pour sa première saison, 5 pour sa deuxième. Un prêt fructueux à Moulins plus tard (23 buts en 33 matchs, soit le plus beau total de National), il atterrit libre à Strasbourg en 2006. Et là, rebelote, il squatte le banc de touche d’une équipe qui caracole en tête de Ligue 2. « Je n’étais pas forcément prêt à arriver dans ce type de club. J’y suis arrivé sur la pointe des pieds, concède Jérémy Perbet. J’ai éclaté plus tard que les autres car je ne connaissais pas toutes les contraintes que demandait un tel niveau. J’ai alors dû faire parler ma force de caractère » .

Il ne le sait que trop bien : sans cette force mentale, sa carrière n’aurait jamais décollé. Il se rappelle : « J’étais encore sous contrat avec Strasbourg et je suis prêté à Charleroi. J’arrive en Belgique alors que je sors d’une année blanche à Angers où je me casse le genou pour cinq, six mois. Je me suis regardé dans la glace et je me suis dit : « Soit ça passe, ou alors ce sera vraiment difficile de jouer à un bon niveau un jour » . A l’époque, la Ligue 2 ou le National français étaient bien, mais j’espérais plus et pourquoi pas jouer en Ligue 1 » . La Première Division, il va la connaître effectivement. En lieu et place de la Ligue 1, c’est la Jupiler League qui s’ouvre à lui. « J’ai choisi la Belgique pour plusieurs raisons. D’une part, la Jupiler est plus médiatisée que la Ligue 2. Et d’autre part, je voulais changer cette image de joueur de seconde zone et m’imposer dans un bon championnat. Parce que des clubs comme le Standard, Anderlecht, ça joue… » , poursuit-il. Avec le recul, il avoue que ce choix « a servi de déclic » . Avant de devenir le meilleur buteur du championnat belge, il a pourtant encore galéré entre l’AFC Tubize et Lokeren…

Des buts, des prix, et un départ

« En Belgique, ça n’a pas été facile non plus, sourit-il. A Lokeren, je n’ai pas beaucoup joué puisque je me suis encore blessé au genou. Du coup, j’ai dû faire le sacrifice de descendre en D2 belge avec Mons à la moitié de saison (en janvier 2011, ndlr) » . Le sacrifice va s’avérer payant. Pour ses six premiers mois chez les Dragons, il plante quatorze pions en autant de rencontres et participe grandement à la remontée du club. La suite : un bonheur jusqu’ici inconnu. « Lors de la première saison dans l’élite avec Mons, je termine meilleur buteur et je suis élu meilleur joueur du championnat, avance Jérémy Perbet. Je dois énormément à ce club : lorsque Lokeren ne me faisait plus confiance, ils m’ont accueilli et m’ont fait confiance. Le fait de terminer meilleur buteur dans ce club a eu un impact vraiment positif sur ma carrière » . Sollicité l’été dernier, il reste en Belgique : « Le président ne voulait pas que je parte. Mais cet hiver, après une bonne première moitié de saison (il inscrit 15 buts, ndlr), il accepte de me laisser partir en prêt à Villarreal. Honnêtement, au début je n’y ai pas cru car il n’avait jamais accepté auparavant » .

Dans la banlieue de Valence, Jérémy a rencontré un « challenge sportif et financier plus qu’intéressant » . « Les deux premières semaines n’ont pas été évidentes, explique-t-il. On a débarqué ici alors que ma femme était enceinte. Mais maintenant, tout se passe bien » . En dehors comme sur le terrain, le Ponot – nom des habitant du Puy-en-Velay – il s’éclate. Depuis ses débuts jaunes, Jérémy Perbet affiche des stats de bonhomme : en neuf matchs joués, il a déjà fait trembler à sept reprises les filets. Seulement prêté par le club belge, il ne sait de quoi sera fait son avenir : « Le président souhaitait mettre une option d’achat comprise entre deux et demi, et trois millions d’euros. Le fait de monter en Liga ou non peut tout changer, donc je n’en sais rien » . Et un retour en France après ces années d’exil ? « Bien entendu que cela pourrait m’intéresser, c’est mon pays. La Ligue 1 reste un très bon championnat, mais ce n’est pas encore le niveau de la Liga qui est un ton au-dessus » . Pour le moment, Jérémy ne se fait donc « pas trop de plans » . Il enquille les buts loin de l’Hexagone et peut s’autoriser à rêver. Croiser Messi avant Jallet, il n’y était pas vraiment prédestiné.

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Par Robin Delorme

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