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« J’aurais bien aimé marquer plus de buts »

Propos recueillis par Giuliano Depasquale et Antoine Donnarieix
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Arrivé en Espagne depuis cette année, Daniele Bonera profite de la grosse saison de Villarreal pour apporter son savoir à la nouvelle génération du sous-marin jaune. Quand on était aux côtés des légendes comme Paolo Maldini, Alessandro Nesta ou Cafu au Milan AC, on peut se le permettre.

Salut Daniele ! Comment ça va en Espagne ?Tout va bien ! C’est une belle expérience. Après tant d’années en Italie, j’ai pensé vivre de nouveau ces émotions liées au football. C’est différent du style italien, mais c’est plus spectaculaire. J’y suis très bien avec ma famille, la vie est plus simple que ce que j’ai connu jusqu’ici. On joue au foot sans pression.

Et la langue, tu t’en sors ?Ça va, c’est assez facile à apprendre. Je comprends rapidement les autres, donc ça, ça va. Mais pour parler, il me faut encore un peu plus de temps. Ici, ils sont tous liés à la culture de Valence, donc ils parlent du dialecte. Mais la plupart du temps, ils utilisent le castellano.

Tu as déjà appris des mots en espagnol ?Oui, bien sûr. Je parle toute la journée avec mes équipiers en espagnol. En tout cas, j’essaie, car je n’y arrive pas bien. (rires)

Quelles étaient les raisons de rejoindre Villarreal ?J’ai fait deux ans à Brescia, la ville où j’ai grandi.

J’ai fait neuf ans au Milan où j’ai réalisé tous mes rêves. En plus, c’est l’équipe que je supporte depuis que je suis petit.

Ensuite, j’ai passé quatre ans à Parme qui était à ce moment-là une équipe très ambitieuse. Puis j’ai fait neuf ans au Milan où j’ai réalisé tous mes rêves. En plus, c’est l’équipe que je supporte depuis que je suis petit. J’avais déjà remporté un tas de trophées et j’avais besoin d’une expérience différente. J’avais reçu quelques offres de clubs italiens, mais je n’étais pas convaincu. Et quand tu n’es pas convaincu, il vaut mieux attendre. Finalement, fin août, j’ai eu cette opportunité de rejoindre Villarreal. J’ai décidé ça en vingt minutes avec ma famille ! Maintenant, je m’y trouve bien. Et c’est un club qui a un projet avec beaucoup de jeunes. Ils avaient aussi besoin de joueurs qui puissent apporter leur expérience pour les encadrer.

Tu as dû revoir ta manière de jouer pour t’adapter au foot espagnol ?Au début, j’ai eu quelques difficultés à m’habituer au jeu espagnol… Ici, c’est plus intense, plus rapide. C’est moins tactique qu’en Italie, on garde moins longtemps le ballon. On a souvent tendance à prendre l’exemple de Barcelone, mais même les petites équipes sont très offensives. Je ne saurais pas dire si le football espagnol est meilleur que l’italien, mais en tout cas, il est plus divertissant.

Parme est le club qui a lancé ta carrière. Ça te fait quoi de les voir en Serie D aujourd’hui ?Ce qui est arrivé à Parme est la faute de certaines personnes qui avaient des responsabilités et qui ne les ont pas assumées. Pour moi, ça a vraiment été dur de voir qu’un club aussi glorieux, aussi important chute à ce point. Mais je pense que la force de la ville et de ses habitants peut faire remonter le club au niveau auquel il était quand j’y jouais. Parme a été un passage très important dans ma carrière, il m’a vraiment fait grandir au niveau personnel.

C’est là que tu as inscrit le seul but de ta carrière. Il a fallu que ce soit contre Brescia, ton premier club…(Rires) Oui, contre mon équipe et mes amis. Ce but, c’était vraiment bizarre. J’ai un souvenir plus ou moins positif, car devant toute ta famille, devant toutes les personnes qui te soutiennent, ton but doit passer avant tout le reste.

Mais pourtant, tu te considères milanista Oui mais attends, je t’explique. Ma famille est interista. Seulement un jour, un ami milanista de mon père m’a emmené au stade voir le Milan.

Je suis allé voir Milan au stade en 1988. Van Basten, Gullit, Rijkaard, je suis tombé tout de suite amoureux de ce club.

Je devais avoir sept ans… C’était l’époque avec Gullit, Van Basten et Rijkaard. Je suis tout de suite tombé amoureux du maillot, des couleurs, du stade. Depuis, je suis milanista. J’ai eu la chance de réaliser le rêve de n’importe quel supporter en revêtant le maillot de l’équipe que j’aime…

Mais pour ta famille, tu es un traître, non ?(Rires) Ce n’est pas pareil, j’étais vraiment petit quand l’ami de mon père m’a emmené au stade. C’était en 1988, contre la Roma. Non, on ne m’en veut pas dans la famille.

Tu gardes quand même une place dans ton cœur pour Brescia ?Oui, je suis très attaché à Brescia. J’avais huit ans quand je suis allé jouer avec l’équipe des jeunes de la ville. J’habitais à 10-15 minutes, là où ils font le Botticino, un très bon vin. Maintenant, j’y retourne en vacances quand je peux pour voir ma famille, ou aussi beaucoup de mes amis qui vivent encore là. Mais évidemment, je suis aussi bien attaché à Milan. J’y ai vécu neuf ans.

Tu n’as pas emporté le vin de ta ville avec toi pour aller en Espagne ?(Rires) Non, il y a déjà du très bon rouge dans la région.

Tu as dû être fier quand le Milan t’a appelé en 2006…Je me souviens de cet après-midi, j’étais parti en préparation avec Parme. Ce n’était que la première semaine et mon agent m’a sonné en me disant qu’il y avait cette possibilité de rejoindre le Milan. On m’avait laissé le choix. J’ai d’abord parlé à Carlo Ancelotti, puis à Adriano Galliani. En à peu près une heure, le transfert était fait. J’ai dîné avec Parme, et le lendemain, j’étais à Milan. Je ne m’y attendais pas, c’était vraiment une belle surprise. M’entraîner avec Maldini, Cafu… C’était incroyable !

Mais ça ne s’est pas passé comme prévu, à cause des nombreuses blessures… Avec le recul, tu prends cela comment ?Je n’aime pas parler de ce qui aurait pu se passer. J’ai toujours donné tout ce que je pouvais au football. On ne peut pas changer le passé et je n’aime pas regarder en arrière. Et puis, je n’ai pas à me plaindre : j’ai eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires, j’ai remporté des trophées et j’ai joué pour l’équipe que je supporte. Il m’est arrivé tellement de bonnes choses que les blessures arrivent au second plan.

Tu es de la génération des U21 qui a gagné l’Euro 2004, avec Gilardino, Palombo ou De Rossi. Mais, au final, peu d’entre vous ont eu la carrière escomptée.Il y a eu beaucoup d’autres matchs après cet Euro, même si je n’ai jamais gagné de trophée avec la Nazionale. Nous avons tous fait notre propre chemin. Je ne pense pas que cette équipe avait des individualités comme les générations précédentes. Même si, pour la plupart, ils sont devenus des joueurs très importants pour leur club. Au final, chacun a eu une carrière complète et très honnête.

Tu as tout de même eu le privilège de porter le maillot de la Nazionale. Quel souvenir tu en gardes ? C’était très bon…

Mais c’est sûr que porter le maillot de son pays, ça fait quelque chose. Tout joueur rêve un jour de représenter son pays. Et moi, j’ai eu cette chance.

Malheureusement, les blessures m’ont empêché d’aller plus loin. Surtout avant le Mondial 2006, quand j’ai eu le problème au tendon d’Achille qui m’a coûté la sélection parmi les 23. Mais c’est sûr que porter le maillot de son pays, ça fait quelque chose. Tout joueur rêve un jour de représenter son pays. Et moi, j’ai eu cette chance.

Quelle était ta relation avec les supporters du Milan ? Ils pouvaient parfois être très critiques comme avec des légendes comme Maldini…J’ai toujours essayé de porter le maillot avec fierté, de donner le meilleur de moi-même. Le supporter a le droit d’avoir un jugement sur un joueur. Pour ma part, sincèrement, j’ai toujours eu de bonnes relations avec toutes les personnes que j’ai côtoyées. Que ce soit avec les supporters, mes compagnons ou les entraîneurs et dirigeants. Mais, encore une fois, le supporter a le droit de critiquer un joueur de son équipe, de ne pas être d’accord avec sa manière de jouer. Quoi qu’il arrive, le Milanista est toujours aux côtés des joueurs.

Cette relation a changé quand tu as commencé à porter le brassard de capitaine ?Être capitaine du Milan fut un rôle très important. J’étais arrivé à la fin de mon aventure avec le club et j’ai porté le brassard à travers différentes périodes. Ça fait partie des plus belles choses qui me soient arrivées pendant ma carrière. Plus tard, je raconterai avec fierté à mes enfants et à mes petits-enfants la fois où j’ai porté le brassard au Milan…

Comment as-tu réagi quand tu es parti du Milan ?J’ai toujours eu de très bonnes relations avec le club. Un peu avant que je ne parte, j’ai parlé avec Adriano Galliani et j’ai compris qu’il était peut-être temps de trouver une autre solution pour la suite. Lui-même m’a dit qu’il ne comptait plus trop sur moi, qu’il misait sur les jeunes comme Romagnoli. Ce que m’a apporté le Milan sur le plan humain et sportif, rien ni personne ne pourra me donner autant. Aujourd’hui, je ne peux que remercier le président Berlusconi pour cette opportunité, ça m’a fait grandir.

Tu as eu l’opportunité de rejoindre un autre club pendant cette période ? Il n’y a jamais vraiment eu d’offre concrète. C’étaient des intérêts, rien de plus… On m’avait toujours dit que je pouvais rester, que j’étais important pour le vestiaire. Donc, je ne prêtais même pas attention aux clubs qui me voulaient.

Quel est le meilleur souvenir que tu gardes de ta carrière en Italie ?C’est difficile, car j’ai remporté plusieurs trophées.

Quand tu arrives en demi-finale de C1, que tu prends conscience que tu peux remporter un trophée dont tout le monde a envie, c’est le meilleur.

Mais le parcours qui amène au sacre de la Ligue des champions, c’est le plus beau. C’est un long chemin, ça fait durer le plaisir, mais pas trop long non plus. Quand tu arrives en demi-finale, que tu prends conscience que tu peux remporter un trophée dont tout le monde a envie, c’est le meilleur.

Et le pire ?Quand je n’ai pas pu faire partie des sélectionnés pour le Mondial en Allemagne à cause de ma blessure. Je suis certain que j’aurais fait partie des 23, car j’étais encore avec l’équipe quelques jours avant le début de la compétition… C’est plus une douleur émotionnelle que sportive.

Si tu le pouvais, que changerais-tu dans ta carrière ?Si je devais changer une chose, je marquerais plus de buts ! (rires) Non, vraiment je ne peux pas dire… J’ai eu énormément de chance et ce ne serait pas bien de trouver quelque chose de négatif. Je suis pleinement satisfait de ce que j’ai accompli jusqu’ici.

Tu sens que tu peux encore apporter quelque chose au football ?Le nombre de matchs que je joue n’est pas important. Si je peux aider des jeunes par des conseils, c’est déjà très bien.

Tu penses déjà à une éventuelle reconversion ?J’ai déjà pensé à continuer dans le football, mais seulement sur le terrain. Je ne veux pas être dirigeant ou quoi. Je préfère être sur le terrain avec les joueurs. Mais je ne sais pas exactement, les choses changent vite dans le football…

Et en dehors du foot, quelles sont tes passions ?Le tennis. En grand fan du Milan, je supporte Djokovic, lui aussi grand supporter du club. Sinon, j’aime beaucoup le cinéma. Je vais souvent voir les nouveautés à l’affiche, surtout les thrillers. Question réalisateurs, le top, c’est Tarantino.

OM : enfer et contre tous

Propos recueillis par Giuliano Depasquale et Antoine Donnarieix

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