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Issam Baouz : « Au Maghreb, il y a pas mal de tripoteurs de ballons »

Propos recueillis par Christophe Gleizes
Issam Baouz : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Au Maghreb, il y a pas mal de tripoteurs de ballons<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

De Villemomble à Sétif, Issam Baouz a connu en quelques années une ascension fulgurante, passant de l'anonymat de la CFA parisienne à la victoire finale en Ligue des champions africaine. Avant son entrée en lice en Coupe du monde des clubs, le milieu français revient sur son destin particulier et sur ses ambitions dans le tournoi, après un petit détour par la mosquée.

Ce samedi, ce sont tes grands débuts à la Coupe du monde des clubs : l’ES Sétif affronte Auckland City. Que sais-tu de cette équipe ?

On a regardé le match qu’ils ont fait contre le Moghreb Tétouan, c’est une bonne équipe bien en place tactiquement. Surtout, ils ont l’air très costauds dans les duels, ils dégagent pas mal de force à l’impact, ça ne sera pas facile de gagner. Mais bon, je ne suis pas trop stressé, j’ai hâte d’y être. Comme on dit, c’est une pression positive.

C’est moi où ils sont tout le temps à la Coupe du monde des clubs ces Néo-Zélandais ?

C’est vrai, ça fait trois années de suite qu’ils sont qualifiés ! (rires) Comme je te dis, c’est une équipe vraiment pas facile à manœuvrer.

Quelles sont les ambitions de l’ES Sétif à l’orée de la compétition ?

Tout simplement d’aller le plus loin possible. Après, on ne va pas se mentir, si on arrivait déjà en demi-finale contre San Lorenzo, ça serait un réel exploit. Je pense que l’on en est capables. Un beau parcours, ça serait déjà très bien.

Sans trop en dévoiler à l’ennemi, quels sont les points forts de l’équipe ?

Notre équipe est très forte tactiquement, avec un jeu axé sur la possession du ballon. Nous avons beaucoup de joueurs techniques et rapides. Après, on sait aussi s’adapter à l’adversaire et jouer en contre s’il le faut. Cela dépend des circonstances, mais normalement, on a une mentalité plutôt offensive, même si notre 4-2-3-1 nous permet de présenter un visage assez équilibré sur le terrain.

Tu es milieu de terrain axial, tu as réussi à t’adapter à ce style de jeu ?

J’ai signé en juin dernier, je commence à trouver mes marques ! Pour tout dire, j’ai été accueilli chaleureusement par tout le monde, que ce soient les joueurs, l’entraîneur, les dirigeants ou les supporters. L’équipe est très forte, mais ce que j’aime le plus, c’est que le groupe est très uni et très soudé. Ici, je me sens à l’aise, tout le monde me place dans des conditions optimales pour réussir.

Qu’est-ce qui change le plus par rapport au football français ?

La principale différence, selon moi, c’est le nombre de joueurs techniques au mètre carré, il y en a beaucoup plus. Au Maghreb, il y a pas mal de tripoteurs de ballons. Après, d’un point de vue global, le niveau est moins élevé qu’en France, même s’il reste très bon. Le principal problème reste le manque de structures, mais les choses commencent à se mettre en place tout doucement.

Pour revenir à ce Mondial, tu t’imagines jouer le Real en finale ?

Pour moi, ce serait un rêve d’enfant. C’est mon équipe préférée depuis l’époque des Galactiques avec Zidane, Beckham et Ronaldo ! C’est un véritable régal de les voir jouer à la télé. C’est aussi l’équipe que je prends à la Playstation, c’est dire (rires). Aujourd’hui, Cristiano Ronaldo est mon joueur préféré, chaque année il devient encore meilleur, je milite pour qu’il obtienne le Ballon d’or. Tout le monde dans l’équipe est heureux à l’idée de pouvoir les affronter, ce ne serait que du bonheur.

C’est quand même dingue quand on y pense, d’autant plus qu’il n’y a pas si longtemps tu jouais à Villemomble en CFA…

C’est vrai, il y a encore deux ans je jouais en CFA en banlieue parisienne, et là, je suis à la Coupe du monde des clubs au Maroc… Tout est allé très vite. Comme quoi, le travail paie, il ne faut rien lâcher. Il n’y a que ça qui compte au final. Villemomble, c’était une super expérience, ça m’a permis de découvrir la CFA pendant deux ans. C’est Philippe Lemaître qui m’a recruté à l’époque quand je jouais aux Lilas, en CFA2, puis tout s’est bien passé la dernière année avec Michel Akabla, le nouveau coach. C’était un club très familial, une vraie équipe de potes. Ce sont eux qui m’ont permis d’être là où j’en suis aujourd’hui et je tiens à les remercier.
Sans prétention, j’ai toujours su que je réussirais

Comment as-tu été recruté ?

L’entraîneur-adjoint de Sétif, Ryad Belkhir, est venu me voir sur certains matchs avec Villemomble l’année dernière. Derrière, il m’a proposé un projet en Algérie, et je me suis dit pourquoi pas ? Il m’a demandé de venir à Sétif, je me suis entraîné avec le groupe et ça s’est bien passé. Tout s’est ensuite enchaîné.

Tu connaissais déjà l’Algérie ?

Mes parents sont originaires de Sétif, j’y allais en vacances chaque été quand j’étais plus jeune ! Je connaissais bien l’environnement et la ville quand j’ai signé, donc je n’ai pas été trop dépaysé (rires), d’autant plus qu’il y a quelques autres joueurs français d’origine algérienne dans l’équipe.

Tu viens d’avoir 24 ans, tu as conscience que ton parcours sort de l’ordinaire ?

Oui, d’autant plus que j’ai signé mon premier contrat pro assez tard et que je ne suis pas passé par la case centre de formation. Quand j’étais encore sur Paris, j’ai privilégié mes études, j’ai fait un bac économique et social, puis un BTS en comptabilité-gestion. Derrière, je suis allé à la faculté d’économie.

Quand as-tu réalisé que ton destin basculait ?

Depuis tout petit, mon rêve c’est d’être footballeur. On espère tous signer pro un jour, mais j’ai beaucoup travaillé. Sans prétention, j’ai toujours su que je réussirais. Ma famille m’a toujours soutenu, et mes amis, qui se reconnaîtront, m’ont poussé dans les moments de doute.

Tu viens d’être sacré champion d’Afrique… Peux-tu raconter un peu ce que tu as ressenti ?

Une grande fierté, évidemment. Ce n’est pas tous les jours que ça arrive dans une carrière. C’était une grande joie pour le peuple algérien et les supporters, un pur moment de bonheur.

Pour triompher, vous avez dû battre les deux meilleurs clubs congolais que sont le Tout Puissant Mazembe et l’AS Vita club, respectivement en demi-finale et en finale… Quel match a été le plus dur selon toi ?

Le plus dur, je crois, ça a été la demi-finale retour à Lubumbashi contre Mazembe. Ils nous ont mis une pression folle avec leurs supporters et un gros pressing d’entrée. On sentait qu’ils voulaient vraiment s’imposer. C’était incroyable, il y avait un monde pas possible, une ambiance de folie. Et une énorme chaleur aussi !

Pour le coup, il faudrait que vous vous inspiriez d’eux, puisqu’ils sont parvenus en finale de la Coupe du monde des clubs en 2010!

Je m’en souviens, c’était face à l’Inter de Milan ! Je l’avais regardé à la télé, c’était super. On va s’inspirer d’eux pour pouvoir affronter le Real.

Il ne me reste plus qu’à te souhaiter bonne chance. Tu penses revenir montrer ton talent en France à l’avenir ?

Oui, pourquoi pas revenir à la maison un jour, histoire de voir ! Vu qu’il est de plus en plus difficile de percer en France – où il y a beaucoup de très bons joueurs – il n’est pas rare aujourd’hui de s’exporter à l’étranger pour revenir après ! On verra bien ce que le destin me réserve…
Le jour de Bourigeaud

Propos recueillis par Christophe Gleizes

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