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ACTU MERCATO

Isla, Maurice chevalier

Par Arthur Jeanne
Isla, Maurice chevalier

Il était l'un des chouchous de Bielsa, il arrive alors que son mentor est parti. Son meilleur poste est latéral droit, ils sont déjà deux à évoluer à ce poste. Autant dire que Mauricio Isla semble arriver à l'OM à contretemps. Mais l'homme sait faire face à l'adversité.

4 juillet dernier. Santiago peut célébrer, en battant l’Argentine aux tirs au but, le Chili remporte sa Copa América. Dans l’euphorie générale, Mauricio Isla, le latéral droit des champions d’Amérique du Sud, n’oublie pas de saluer l’homme qui est sans doute à la genèse de ce succès : Marcelo Bielsa. « Nous avons joué avec énormément de garra, et avec la garra, on peut tout faire. Tout cela vient couronner un processus long, qui a commencé à l’époque de Bielsa. » Mauricio Isla sait ce qu’il doit au Loco. Quand Marcelo Bielsa, fraîchement nommé sélectionneur chilien en septembre 2007, appelle pour la première fois l’ex-joueur de la Juventus en sélection, Isla n’a toujours pas joué un match en première division ! Un bizut qui a certes brillé l’été précédent avec la sélection des moins de 20 ans lors de la Coupe du monde au Canada, en compagnie de Medel, Vidal ou Sánchez, mais se contente de jouer avec l’équipe réserve de la Catolica.

Chevaux, avocats et raisins

En réalité, el Loco avait déjà fait le coup quelques années plus tôt, avec la sélection argentine. À l’époque, Javier Mascherano, pas encore en équipe première de River, avait été appelé en sélection, avec le succès connu. C’est dire la confiance que Bielsa accorde à Isla. Sans doute pour cela que quand le coach marseillais arrive à l’OM, Isla fait partie de sa short list. L’Argentin apprécie la polyvalence de son poulain, qui peut évoluer à peu près partout sur le flanc droit, et dépanner dans l’axe au besoin. Las, l’affaire n’est pas conclue, et Isla file en prêt aux Queens Park Rangers. Finalement, Mauricio débarquera un peu plus d’un an plus tard, après la démission de son mentor. À contretemps. D’autant que si l’OM dispose d’un seul avant-centre, elle a déjà avec Manquillo et Dja Djédjé deux arrières droits de bon niveau. Et si Isla est polyvalent, capable de dépanner en tant que milieu défensif, voire en défense centrale, son poste naturel est clairement celui de latéral droit. Mais la concurrence n’effraie pas Isla, qui a toujours dû affronter les vents contraires.

Depuis l’enfance en réalité. Mauricio Isla naît d’une mère adolescente à Buin, une commune rurale située à une petite heure de Santiago. Alors que la plupart des joueurs de la sélection vient des quartiers défavorisés de Santiago, lui est un enfant du « campo » , il vient du grenier du Chili, là où on l’on cultive les avocats et les raisins. Un endroit où les hommes se déplacent souvent à dos de cheval, et où le rodéo est presque aussi populaire que le football. De ses origines provinciales, Isla héritera d’un surnom, Huaso, un terme difficilement traduisible en français qui peut être considéré comme l’équivalent du gaucho argentin. Mais qui peut aussi être entendu comme « paysan » quand il est prononcé avec un certain mépris par les gens de Santiago.

Un terrain de foot en guise de jardin

Malgré le grand air de la campagne, Isla doit faire face à des problèmes pulmonaires à l’enfance. À l’adolescence, alors qu’il commence à se faire une réputation sur le terrain de Buin, c’est Alfonso Garcés, le scout de l’Universidad Catolica, qui le repère. À l’époque, Isla vit une adolescence heureuse malgré les difficultés économiques de sa mère qui l’élève seule : « Sa famille était très modeste, mais il était un peu plus libre que les enfants pauvres de la capitale. Vivre à la campagne lui a fait du bien. Sa maman était en plus gardienne d’un terrain de foot. Donc le terrain était son jardin » , racontait Garcés dans la Tercera. Son talent trop à l’étroit pour la campagne, Isla intègre donc les équipes de jeunes de la Cato au prix de nombreux sacrifices. Garcés toujours : « Il a fait des sacrifices terribles. Si c’était difficile pour Medel qui vivait à Santiago de venir, imagine pour Mauricio qui vivait à Buin. Sa mère m’appellait à 11h du soir pour me dire que Mauricio n’était toujours pas rentré. Nous qui étions proches le soutenions toujours, mais le mérite est le sien. Comme on dit, il est venu, il a vu et il a vaincu. »

En réalité, Mauricio n’a jamais vraiment vaincu à la Catolica, où le coach d’alors, le Péruvien Chemo Del Solar, se refuse à le lancer en équipe première. Pourtant, ses performances en sélection des moins de 20 ans et la confiance de Bielsa convainquent l’Udinese d’acheter el Huaso. Et c’est dans le Frioul qu’Isla se révèle. Rapide, puissant, travailleur acharné et doté d’une bonne qualité de centre, Mauricio prend les clés du flanc droit d’Udine. 5 saisons réussies dans l’équipe italienne, et de bonnes performances en sélection lui permettent de signer à la Juve en compagnie de son coéquipier Kwadwo Asamoah.

Un « œuf pourri » ?

À Turin, Isla arrive blessé et a du mal à s’imposer. Malgré sa volonté d’or, ses lacunes techniques font vite surface. C’est le début de la traversée du désert. Sans être complètement nul, el Huaso affiche ses limites et ne peut prétendre à mieux qu’un rôle de doublure, une situation qui lui pèse. En sélection aussi son rendement diminue. Les fans de la Roja questionnent son statut d’indéboulonnable : on le dit emprunté, il rate un nombre considérable de passes, ses sorties sont moyennes. Prêté à QPR la saison passée, il coule avec l’ensemble de l’escouade londonienne et reçoit même une balle perdue de la part de Joey Barton : « Le vestiaire a laissé tomber, quelques œufs pourris (Isla inclus) ont tout gâché. »

Mais Isla s’accroche, Bielsa lui a inculqué quelques valeurs : « Ma mentalité, je la dois à Marcelo, c’est lui qui m’a appris la culture du travail. » Et c’est chez lui qu’El Huaso choisit de se refaire la cerise. En quarts de finale, il offre la qualification face à l’Uruguay, d’une frappe placée à l’entrée de la surface. Un but à l’image de sa superbe Copa América. Excellent sur son flanc droit, infatigable, Isla multiplie les montées et les dédoublements, offrant toujours une solution à ses coéquipiers. Ses centres sont à nouveau précis, millimétrés, sa panoplie du parfait joueur de couloir pourrait faire du bien à l’OM. Avant ça, il faudra faire face à la concurrence de Manquillo et Dja Djédjé. Pas sûr que cela effraie el Huaso.

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Par Arthur Jeanne

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