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Insigne-Mertens, rivaux mais pas trop

Par Adrien Candau
Insigne-Mertens, rivaux mais pas trop

Longtemps mis en concurrence, Dries Mertens et Lorenzo Insigne n'ont cessé de revendiquer chacun de leur côté une place de titulaire. Mais aujourd'hui, les deux fourmis atomiques du Napoli évoluent ensemble dans le onze type des Azzurri et fracassent allègrement les défenses de Serie A. Le tout grâce à la gestion impeccable de Maurizio Sarri, qui a su chapeauter comme il faut ses deux mini-fusées.

C’est bien connu, Maurizio Sarri est un sentimental. Alors quand en septembre, le Mister du Napoli voit Lorenzo Insigne, pourtant remplaçant, piquer un sprint monumental pour câliner Dries Mertens qui vient d’inscrire un coup franc face au Benfica, il ne peut qu’approuver. « Il y a beaucoup de choses qui me font plaisir. Voir Insigne faire cinquante mètres pour aller embrasser Mertens après son but, c’est un signe très important. » Un geste qui ne trompe pas pour Sarri, qui est parvenu à faire cohabiter deux joueurs longtemps en concurrence et pas forcément ravis de partager leur temps de jeu.

Jumeaux et têtes de lard

Retour à l’été 2013. Naples vient d’enrichir son effectif d’un petit attaquant belge prometteur, qui affole les compteurs de l’Eredivisie depuis deux saisons maintenant sous les couleurs du PSV Eindhoven. Un mètre 69, des jambes de feu aux crochets dévastateurs, des frappes enroulées qui vont souvent chatouiller la lucarne… Dries Mertens ressemble comme deux gouttes d’eau à l’enfant du pays : Lorenzo Insigne, qui s’est installé la saison dernière dans le onze type des Partenopei. Rafael Benítez, alors à la tête du Napoli, refuse de trancher entre les deux joueurs, qui se partagent le côté gauche lors de leur premier exercice commun. Avant qu’Insigne ne se blesse au début de la saison 2014-2015, laissant le champ libre à Mertens pour exprimer pleinement ses qualités. Si bien que, quand Maurizio Sarri arrive à la tête du Napoli à l’été 2015, la nature du statut des deux joueurs au sein de l’effectif des Partenopeireste incertaine. Mais contrairement à son prédécesseur, Sarri penche en faveur d’Insigne, tout en ménageant un temps de jeu plus que raisonnable au Belge. Ce qui ne lui épargne les critiques ni de l’un ni de l’autre.

Il faut dire que le coach du Napoli se retrouve avec deux sacrées têtes de lard sur les bras. Avec d’abord un Lorenzo Insigne pas toujours coopératif à l’heure de quitter le terrain. Dernier exemple en date face à la Juve fin octobre dernier, où l’Italien s’offre une sortie dramatique façon Commedia dell’arte. Du grand art où Insigne gesticule, râle et rejoint d’un pas traînant son banc en se prenant salement la tête avec son coach. Dries Mertens, moins démonstratif, mais tout aussi revendicatif, préfère râler par médias interposés. « Je commence un match sur deux. Je ne suis pas un grand fan des rotations, j’aimerais jouer plus… Je comprends que je ne peux pas jouer tous les matchs, mais un match sur deux, ça me semble trop faible » , grognait l’ailier belge en début de saison.

« Je lui ai dit de ne pas me casser les couilles »

Alors, pour garder ses deux joueurs impliqués, Sarri applique une recette sévère, mais juste, où les passe-droit n’existent pour personne. Si Insigne semble légèrement plus indispensable que son jumeau belge au collectif des Partenopeigrâce à sa qualité de passe et sa vision du jeu, ses écarts sont sévèrement sanctionnés. Comme après une rencontre face à Palerme en octobre 2015, où l’ailier italien fait son cinéma à l’heure de céder sa place. Ce qui lui vaut de se faire incendier dans la presse par Sarri, qui le met sur le banc lors du match suivant au profit de Mertens. Scénario quasi identique face au Torino cette saison, où Insigne, après une nouvelle sortie théâtrale, se fait bâcher sur le pré par Sarri, qui expliquait à la Gazzetta dello Sport avoir recadré virilement son joueur : « Je lui ai dit de ne pas me casser les couilles… de se taire et fermer sa bouche, sans rien dire. » Tant qu’à Mertens, il se satisfait de son statut de douzième homme en championnat et de ses titularisations régulières en C1.

À eux deux, ils pèsent 32 des 68 buts du Napoli en Serie A

De quoi permettre à Sarri d’instaurer une Pax Romana qui repose sur un équilibre subtil. Si bien que Mertens semblait même se faire à l’idée des bienfaits de sa concurrence avec Insigne début octobre : « On a beaucoup dramatisé les choses pour ce qui est de la rivalité qui existe entre Lorenzo et moi. Je dirais même que j’aime quand il joue. Il y a suffisamment de matchs pour qu’on ait chacun de l’espace pour s’exprimer. » Tellement d’espace que, depuis la blessure d’Arkadiusz Milik début octobre, c’est le Belge qui occupe le centre de l’attaque napolitaine. Son association avec Insigne se révèle alors flamboyante, puisqu’ils ont inscrit à eux deux 32 des 68 buts de leur club en Serie A cette saison. En dehors du pré, les deux hommes semblent aussi plus proches. Comme quand l’Italien reçoit sur son portable une photo de Mertens où le Belge s’est travesti en Insigne pour Halloween. « Je lui avais donné mon maillot parce que je pensais qu’il voulait le donner à quelqu’un, puis j’ai trouvé cette photo sur mon téléphone. Ça m’a vraiment fait marrer » , racontait Insigne mi-novembre dernier. Maurizio Sarri, lui, peut afficher un petit sourire en coin. Il sait désormais qu’il est temps de récolter les fruits d’une rivalité qu’il a su parfaitement gérer.

Dans cet article :
Maurizio Sarri, prophète en son pays
Dans cet article :

Par Adrien Candau

Tous propos issus de la Gazzetta dello Sport, le Corriere dello Sport et la Repubblica

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