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Ils ont marqué le foot sud-américain (de 20 à 11)

Par Léo Ruiz, Florian Lefèvre, Alexandre Doskov, Arthur Jeanne, Federico Bassahun et Ruben Curiel
Ils ont marqué le foot sud-américain (de 20 à 11)

Après les tops européens, voici le classement des joueurs qui ont marqué le football sud-américain. Aujourd'hui, les joueurs classés de la 20e à la 11e place.

20. Gabriel Batistuta

Il voulait d’abord devenir médecin, plus tard il sera un honnête joueur de polo. Entre-temps, des célébrations mitraillettes en pagaille qui le consacreront meilleur buteur de l’histoire de l’Albiceleste (54 buts en 76 sélections), avant de se faire dépasser par Messi en juin 2016. Et pourtant, à la base, « Batigol » n’aimait pas le foot. S’il a fini par s’y mettre, c’est « parce que tout Argentin qui se respecte le fait, sinon, il se retrouve seul » . Newell’s Old Boys, River, Boca, une rampe de lancement vers la grande Serie A des années 90. Où l’attaquant complet écrit sa légende à la Fiorentina, avant de décrocher le Scudetto lors de sa première année à la Roma. Des douleurs atroces aux genoux lui feront envisager d’amputer ses deux jambes après une dernière pige au Qatar (c’est lui qui a initié la « mode » des fins de carrière dorées dans l’Émirat). « J’urinais dans mon lit, alors que les toilettes étaient à trois mètres, parce que je ne voulais pas me lever. Il était quatre heures du matin et je me disais que ma cheville allait me faire tellement mal… » , confiera quelques années plus tard le bel Argentin à l’allure de conquistador. Heureusement, Batistuta va mieux et tient encore sur ses deux cannes. « Guerrier indestructible, dur dans la lutte, loyal dans l’esprit » , rappelle l’écriteau de sa statue au stade Artemio-Franchi. FL


19. Carlos Valderrama

L’une des coiffures les plus dingues de l’histoire du football. Bien avant les crêtes colorées, les contours dessinés au millimètre et les motifs absurdes derrière le crane, le Colombien Valderrama mettait tout le monde d’accord avec cette incroyable jungle de boucles blondes posée sur sa tête. Le tout assorti à une large moustache du plus bel effet, et le milieu offensif était prêt au combat. Mais avant d’être un look, Carlos Valderrama était surtout un très grand footballeur qui a pas mal valdingué. Valderrama a écumé pas mal de clubs en Colombie, puis aux États-Unis, et s’est même amusé à faire un passage de trois saisons à Montpellier. Son palmarès ne laissera pas une trace indélébile dans l’histoire du football, malgré une Coupe de France en 1990. Mais Valderrama est surtout un joueur de belles histoires, comme celles des épopées colombiennes à la Copa América 1987 ou à la Coupe du monde 1990. Retraité à plus de quarante ans, il est ensuite un peu resté dans le monde du football, et s’est même essayé à tourner dans quelques films. Un destin un peu fou qui lui a valu une statue dan sa ville natale, à Santa Marta. AD

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18. Rivelino

Au Brésil, pays du football, les rivalités entre les clubs prennent parfois des proportions folles. Né à São Paulo en 1946, Rivelino n’a pas eu peur de supporter ouvertement l’un des clubs de la ville, Palmeiras, tout en jouant pendant près de dix ans pour le rival historique de la même ville, les Corinthians. Pour calmer les ardeurs des Paulistes, il finira par partir à Rio en 1974 jouer pour Fluminense. Appelé avec l’équipe du Brésil à seulement dix-neuf ans, il a connu une longue carrière internationale avec trois Coupes du monde disputées, et un titre en 1970 au Mexique, où il marque trois buts. Milieu de terrain puissant au pied gauche capable de toutes les folies, on lui prête l’invention de la « virgule » , geste technique devenu le chouchou des joueurs frisson. Mais c’est sans doute Maradona en personne qui a trouvé la plus belle manière de décrire Rivelino, lui qui a un jour déclaré : « Enfant, j’assistais aux matchs du Brésil. Pelé partait d’un côté et je n’y prêtais aucune attention. Tout ce qui m’importait, c’était de scruter l’autre côté, là où évoluait Rivelino. Il était tout ce que je voulais être comme joueur de football. Je trouvais ça magnifique. » AD


17. Obdulio Varela

Si vous cherchez une photo de l’équipe d’Uruguay championne du monde 1950, en train de parader sur la pelouse après sa victoire face au Brésil (2-1), vous n’en trouverez pas. C’est tout juste si le capitaine de la Celeste a reçu le trophée des mains de Jules Rimet au milieu de la foule. En catimini. Ce capitaine, c’était Obdulio Varela, milieu de terrain, six fois champion d’Uruguay avec Peñarol. Entre le tournoi 1950 et 1954, Varela aura disputé sept matchs de Coupe du monde sans en perdre un seul. Le soir du « Maracanazo » , « El Negro Jefe » – le Chef noir – prend congé de ses coéquipiers qui vont faire la fête jusqu’au bout de la nuit carioca et part se promener seul. « La tristesse des gens était telle que je me suis retrouvé dans un bar rempli de supporters qui noyaient leur chagrin, révélera Varela. Quelqu’un m’a reconnu. J’ai pensé que j’allais me faire lyncher, mais c’est tout le contraire qui est arrivé. Les gens m’ont félicité et nous avons continué à boire. » FL


16. Romário

« Je n’ai pas été un joueur, mais un grand joueur. » Romário est à ranger dans la catégorie des champions qui ne se cachent pas. Attaquant génial et inarrêtable, gigantesque feignant capable de dormir près de quinze heures par jour et ne manquant jamais une occasion de sauter un entraînement, il avait ainsi défini son profil : « Je ne suis pas un athlète, je suis un avant-centre. » Imparable. Provocateur hors pair – il a affirmé un jour « Pelé est un attardé » –, accro à la fête et aux femmes – joueur du Barça, il avait demandé à son coach Johann Cruyff d’être remplacé à la 20e minute pour prendre un avion pour le carnaval de Rio –, il jure haut et fort avoir marqué plus de mille buts – et aussi honoré plus de mille femmes – lors de son interminable carrière. Il a joué dans tellement d’équipes un peu partout dans le monde – Brésil, Pays-Bas, Espagne, Qatar, États-Unis, Australie – que le chiffre est impossible à vérifier. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’il est le leader de l’équipe du Brésil championne du monde en 94. Avec une telle personnalité, que faire après la fin d’une carrière sportive ? Ne doutant jamais de rien, Romário a choisi la politique. Devenu sénateur en 2014, il a ensuite voulu la mairie de Rio, mais a du retirer sa candidature. Sans doute pour mieux revenir la prochaine fois. AD

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15. Elias Figueroa

Lorsque le roi Pelé a dû coucher sur une liste les noms des cent meilleurs joueurs de l’histoire, il n’a pas hésité un instant avant d’écrire celui d’Elias Figueroa. Car Pelé a affronté Don Elias, et, comme beaucoup d’autres, il n’a pas vu le jour. Voilà sans doute pourquoi le Brésilien a déclaré : « Figueroa est le plus grand défenseur central de l’histoire du football américain. » Joueur élégant, propre, au port altier et à l’incroyable sens de l’anticipation, le Chilien fait l’unanimité. D’ailleurs, Franz Beckenbauer, légende du poste, élu dans l’équipe type de la Coupe du monde 1974 aux côtés de Don Elias, déclarait lui aussi que « c’est l’un des plus grands défenseurs de l’histoire » . Un défenseur considéré comme une légende au Brésil, où il a tout gagné avec l’Internacional, après avoir brillé du côté des Santiago Wanderers et de Peñarol. Un regret, peut-être : celui de ne jamais l’avoir vu sur les pelouses européennes. AJ

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14. Carlos Alberto

Le 25 octobre dernier, les nouvelles du monde n’étaient pas beaucoup plus roses qu’un autre jour. La jungle de Calais commençait à être démantelée, la bataille de Mossoul avançait, et Hillary Clinton pensait encore qu’elle deviendrait le 45e président des États-Unis. Et, discrètement, les nécrologies des médias sportifs annonçaient le décès à soixante-douze ans de Carlos Alberto, capitaine du mythique Brésil champion du monde en 1970. L’occasion pour le monde de se repasser quelques images de ce défenseur, plus buteur que les autres, qui a marqué un pion magnifique et légendaire lors de la finale du Mondial 70. L’action est un bijou, la passe aveugle de Pelé un délice, la frappe de Carlos Alberto un modèle, et les Italiens rentreront chez eux avec un sévère 4-1 dans la valise. Et en plus de recevoir des caviars de Pelé en finale de Coupe du monde, Carlos Alberto – alias « Capita » – a également fréquenté le Roi à Santos, puis au New York Cosmos. Derrière, il s’était lancé dans une carrière d’entraîneur un peu folle, en enchaînant les expériences au Brésil, en Colombie, au Mexique ou aux États-Unis, avant de terminer comme adjoint à Oman et au Nigeria, puis comme sélectionneur de l’Azerbaïdjan entre 2004 et 2005. AD


13. Arsenio Erico

De 1932 à 1935, la guerre du Chaco, qui opposa le Paraguay et la Bolivie, a fait près de 100 000 morts. Et elle a aussi poussé à l’exil le plus grand joueur paraguayen. On l’appelait « l’homme en osier » , « le lutin rouge » ou « le Paraguayen en or » , et plus tard, « l’homme-gomme » , « le Mage » , « l’aviateur » et « le roi du but » . « Quand j’avais douze ans, j’ai découvert l’attaquant paraguayen Arsenio Erico, se rappellera bien plus tard Alfredo Di Stéfano. Il avait de longues jambes et il était très fantaisiste balle au pied. Il était différent des autres : on aurait dit qu’il sortait d’un cirque. C’est l’un des premiers joueurs qui faisaient des talonnades, par exemple. J’adorais ça. » Avec 295 en 332 matchs, l’attaquant, qui a passé presque toute sa carrière sous les couleurs d’Independiente (1933-46), reste encore aujourd’hui le meilleur buteur de l’histoire du championnat argentin. FL

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12. Alcides Edgardo Ghiggia

« Seules trois personnes ont fait taire le Maracanã : Frank Sinatra, le pape Jean-Paul II et moi » , a dit Ghiggia en 2006. Le 13 juin 2012, Alcides roulait avec Beatriz, sa femme, et sa belle-sœur sur la route 5, quand un camion lui est rentré dedans. Ghiggia n’était pas attaché et a été éjecté du véhicule. Il a souffert de traumatismes à la tête et au thorax, d’une déficience pulmonaire, de fractures de la rotule, du bras, de la cheville et d’une grave blessure à la hanche. Il a été placé en coma artificiel pendant trente-sept jours à Montevideo. « Entrez, entrez, Alcides est couché mais réveillé » , annonce Beatriz, le sourire aux lèvres. Le salon est petit, il y a des photos et des coupures de presse encadrées posées sur une étagère. Mais le maillot que Ghiggia a porté contre le Brésil n’est pas là : quand il est parti à Rome, il l’a laissé à son père, qui l’a gardé comme une relique dans une caisse. À son retour en Uruguay, Ghiggia a demandé le maillot à son père. Mais quand ils ont ouvert la caisse, le maillot n’était plus là : il s’était désintégré. Un écran plasma est collé au mur et un chat est allongé au pied du lit. Sur la table de chevet, une photo de Ghiggia avec le maillot de l’Uruguay, et une autre de Beatriz quand elle était jeune. Il y a un film sur I-Sat, que l’on voit à peine à cause de la pluie, mais Ghiggia s’en fiche : c’est une simple distraction pour pouvoir dormir et voir plus tard la demi-finale du Mondial des U20, entre l’Uruguay et l’Irak. FB


11. José Moreno

Une moustache touffue et des gros cuissots. Le style est rustre, à première vue. Car José « El Charro » Moreno fut le plus beau joueur de la plus belle équipe des années 40 : la « Máquina » de River – avec en attaque Carlos Muñoz, Adolfo Pedernera, Angel Labruna et Félix Loustau. « Je n’ai jamais vu de ma vie un joueur aussi fort » , dira plus tard Alfredo Di Stéfano. El Charro brille le jour par sa technique autant qu’il profite de la nuit argentine. Football, vin rouge, viande et tango forment le quotidien d’un joueur qui remporte le championnat dans quatre pays différents (argentin quatre fois, mexicain, chilien, colombien deux fois). C’est son coéquipier Felix Loustau qui raconte : « On était sur le point de jouer un match face à Racing, décisif pour le titre, etEl Charroest arrivé totalement saoul. Le médecin nous a dit que s’il entrait en jeu, il mourrait après vingt minutes. Eh bien il a joué tout le match, et il a été le meilleur. Je ne m’explique pas comment cela a pu se produire. » Moreno attendra le sacre de l’Argentine 78 pour s’éclipser définitivement. Après une dernière cuite ? FL

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