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Il y a 20 ans… France-Israël

Par Alexandre Blaise
Il y a 20 ans… France-Israël

France-Bulgarie par-ci, France-Bulgarie par-là… Avant le coup de massue reçu par Kostadinov et ses coéquipiers, les Bleus avaient déjà laissé passer une chance de se qualifier pour la Coupe du monde aux États-Unis. Un mois avant le tremblement de terre bulgare, il y a eu la secousse israélienne, le 13 octobre 1993. Il y a tout juste 20 ans. Retour sur le vrai match qui a empêché les Bleus d'aller en Amérique.

Il pleut sur le Parc des Princes. Et pas qu’un peu. Mais, promis, ça ne va pas gâcher la fête. Ce 13 octobre 1993, c’est sûr – ou presque – la France va valider son ticket pour la Coupe du monde, organisée aux États-Unis quelques mois plus tard. Une petite victoire suffit lors des deux dernières rencontres de cette phase éliminatoire. L’adversaire du soir ? Israël, modeste 71e au classement Fifa, quand la France pointe au 7e rang. Israël et sa série de 17 matchs sans victoire depuis 14 mois. Israël et sa dernière place d’une poule dominée par les Bleus. Israël et sa (seule) star, Ronny Rosenthal, passée par le FC Bruges, le Standard de Liège et, surtout, Liverpool. En face, les Bleus envoient du lourd. Après une défaite inaugurale en Bulgarie, en septembre 1992, au retour d’un Euro suédois raté, ils ont enchaîné six victoires d’affilée, avant de ramener un point de… Suède. Facile première, l’équipe de France est à trois points des States.

À vrai dire, elle y est déjà un peu, au pays de l’Oncle Sam. Dans L’Équipe du 13 octobre, on peut lire : « On ne donne, à vrai dire, pas cher de la peau des Israéliens aujourd’hui contre une équipe de France jouant simplement sur sa valeur du moment et développant sa logique habituelle. À savoir : jouer haut, vite et fort […] Si les Bleus veulent vraiment nous épater contre un pareil rival, puisqu’on ne doute pas de leur succès, qu’ils commencent ainsi par gommer leur défaut le plus visible et deviennent efficaces quand ils dominent et maîtrisent le jeu. » « Question souffle et intensité, vous n’allez pas être déçu, croyez-moi ! » , annonce même fièrement le sélectionneur français, Gérard Houllier.

Un temps dégueulasse

Oui mais voilà, ce 13 octobre, rien ne se passe comme prévu. Déjà, on l’a vu, il pleut. Un temps dégueulasse que même le coup d’envoi – symbolique – donné par sa majesté Pelé himself ne suffit pas à faire oublier. Dès la 21e minute, les Israéliens douchent le Parc, qui n’avait pas besoin de ça. Rosenthal réussit à centrer après avoir résisté à Alain Roche. Une remise de la tête plus tard, Alon Hazan ajuste Bernard Lama. 1-0. À peine le temps de se remettre du but qu’Alain Roche se blesse et est remplacé par Lizarazu.

Mais la France pense tenir son sauveur. David Ginola, le Parisien. En cette saison 1993-1994, David a pris de bonnes résolutions : il se met à marquer. Et Houllier lui laisse sa chance, aux côtés des inamovibles Cantona et Papin. « David est peut-être l’attaquant qui a réalisé le plus de progrès individuels depuis un an ; mais il doit maintenant s’inscrire dans l’harmonie actuelle de l’équipe, participer complètement aux mouvements collectifs d’attaque et comprendre que c’est le match de l’équipe qui compte et non sa propre performance. Un joueur international, c’est avant tout un joueur d’équipe » , explique le sélectionneur avant le match.

Et de fait, Ginola la joue collectif. C’est lui qui décale Franck Sauzée pour l’égalisation à la demi-heure de jeu. C’est encore lui qui donne l’avantage à l’équipe de France, dix minutes plus tard. Son premier but en sélection. Un contrôle de la poitrine, un décalage et une lourde frappe qui trouve la lucarne opposée. « David qui marque contre Israël, c’est tout un problème, c’est toute une histoire » , ose Thierry Roland. La France est à 45 minutes de New-York, Washington ou Los Angeles.

« Une belle surprise pour le dessert »

C’est oublier que la pluie n’a pas cessé de tomber. La France ne profite pas de ses occasions, JPP manque une balle de match toute faite et les visiteurs ne cèdent pas. On est loin de la prophétie de L’Équipe. Non, les Bleus n’en ont pas gardé sous la pédale. Pire, ils laissent les dix dernières minutes à l’avantage des Israéliens. Mauvaise idée. À la 83e, Rosenthal part de loin et fout un sacré bordel dans la défense française. Un cafouillage et malgré un arrêt réflexe de Lama plus tard, le score passe à 2-2. « Le deuxième but israélien, c’est le gag… » , rage Gérard Houllier après la défaite des siens. Parce que oui, à la fin, la France perd ce match. Ce diable de Rosenthal est dans tous les bons coups. Dans les arrêts de jeu, il combine avec le dénommé Atar, s’échappe sur le côté gauche de la défense française – en grillant la politesse à Desailly et Blanc, la charnière centrale de 1998. « Oh que je n’aime pas ça… » , répète à l’envi Jean-Michel Larqué. Bien vu, l’attaquant centre pour… Atar, qui ne se gêne pas pour placer le ballon sous la barre de Lama. « Je ne me rappelle pas des Israéliens, je me souviens seulement de celui qui a marqué le but vainqueur. Ses longs cheveux étaient trempés » , commente, vingt ans plus tard, Corentin Martins, qui faisait partie du groupe français pour ce match.

« L’énorme connerie »

La fête est gâchée. « C’est le faux pas, l’énorme connerie, le truc comme il en arrive pourtant en foot à toutes les équipes tous les vingt ans » , fulmine Houllier, qui garde cependant espoir. « Cette défaite n’avait pas été vécue comme un drame, il y avait un autre match derrière, confirme Corentin Martins. On est passé à autre chose. Cette rencontre est devenu importante surtout parce que derrière, on perd contre la Bulgarie. » Bulgarie, le mot est lâché. L’histoire est (trop ?) connue : les Bleus, incapables de tenir le nul, échouent d’un rien face à la bande à Stoichkov. Mais, ce 13 octobre, l’équipe de France n’en est pas encore là. Après leur défaite, la grande majorité des joueurs sortent en boîte, chaperonnés par Gérard Houllier. Un Gégé qui n’imagine pas les Bleus se louper pour le dernier match. Pas encore. « Après la façon dont on a laissé échapper la qualification contre Israël, alors là, c’est sûr, on passerait pour des cons… » Tu l’as dit bouffi.

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Par Alexandre Blaise

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