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Ici, on l’appelle Judas

Par Antonio Moschella
Ici, on l’appelle Judas

Napoli-Juventus est toujours un match très intense, surtout lorsqu'il se joue à San Paolo. Mais ce dimanche soir, un ingrédient supplémentaire rendra le plat encore plus épicé : Gonzalo Higuaín, de retour dans le stade où il a été idolâtré pendant trois saisons, avant d’être jugé comme un traître après sa fuite à la Juve, l'ennemi éternel. Entre sifflets et blagues, les tifosi napolitains lui donneront leur particulière bienvenue.

C’était le 14 mai 2016. Gonzalo Higuaín marquait un superbe ciseau qui lui donnait le statut de meilleur buteur en une seule saison de Serie A. Ses 36 pions et la deuxième place de la Serie A, qui permettait au Napoli d’aller directement en Ligue des champions, étaient un prétexte parfait pour fêter avec les supporters en chantant « Un giorno all’improvviso »  » au pied de la Curva. À ce moment-là, personne n’aurait imaginé que ces photos dans le stade avec le ballon de son triplé dans la main seraient les dernières de Gonzalo Higuaín sous le maillot du Napoli. Onze mois après cette nuit magique, Pipita s’apprête à refouler le stade où il a écrit les chapitres les plus beaux de sa biographie. Et il ne faut pas compter sur les 60 000 spectateurs du San Paolo pour se taire au moment de le recevoir. Car maintenant, à Naples, Higuaín est un « Juda » , parce qu’il est parti « comme un voleur » selon la plupart des supporters napolitains qui ne lui pardonneront jamais d’avoir rejoint la Juventus, l’ennemi éternel du nord de l’Italie.

San Paolo a déjà accueilli Cavani

Depuis le jour de la parution du calendrier officiel de la saison 2016-17, plusieurs tifosi azzurri ont marqué d’une croix le 2 avril 2017. L’envie de pouvoir siffler en direct le grand traître est aussi forte que celle de battre la Juve. Et même si les espoirs de remporter le Scudetto sont faibles, le match de ce soir contre les Bianconeri a donc deux buts : gagner et remplir les oreilles d’Higuaín de sifflets. Il s’agit donc d’un match deux fois plus intense et vibrant que d’habitude, parce que le défi est de battre la Juve, mais aussi Higuaín, qui a laissé la pauvre Campanie pour aller gagner des titres dans le riche Piémont.

Le public, qui avait déjà sifflé Edinson Cavani lorsqu’il était revenu en 2014 avec le maillot du PSG, est donc prêt à accueillir de façon très spéciale le natif de Brest. Les bannières dans les tribunes, qui habituellement font étalage d’une ironie et d’un sarcasme tranchants et jamais vulgaires, seront la meilleure représentation de la rage et de la rancœur des supporters. Joan Capdevila, ancien joueur du Villarreal et de l’équipe d’Espagne, est conscient de la magnitude d’un événement qui dépasse les frontières italiennes : « J’aimerais beaucoup être au San Paolo pour le retour d’Higuaín. L’ambiance là-bas est génial, et ce jour-là va être encore plus spectaculaire. Surtout que le Napoli continue de jouer très bien, même sans son buteur de l’année passée… »

Indifférence impossible

Les deux semaines de pause du championnat ont laissé le temps à Naples pour préparer le match et la bienvenue à Higuaín, qui se logera à l’hôtel Parker, à côté de son ancien chez lui, via Tasso, dans le quartier bourgeois de Chiaia. Les supporters locaux, qui avaient déjà fait un bruit insupportable devant l’hôtel du Real Madrid avant le match de Ligue des champions le 7 mars passé, ont prévu de passer la nuit de samedi au pied de l’hôtel de la Juve, décidés à empêcher Pipita de s’endormir.

Gianluca Gifuni, journaliste et présentateur de Radio Marte – la seule à avoir accueilli dans son émission ces jours-ci un supporter de la Juventus –, a envisagé trois manières différentes d’accueillir l’ex-Napolitain : « La première est, évidemment, une pluie de sifflets ; la deuxième est la pañolada à l’espagnole(la fameuse agitation de mouchoirs blancs, ndlr) ; enfin, la troisième consiste à lui tourner le dos à son entrée sur la pelouse. »

L’enfer, deux fois en trois jours

Le match de dimanche ne sera que le premier acte d’une pièce de théâtre qui inclut aussi le retour des demi-finales de Coupe d’Italie, qui se jouera mercredi soir prochain, toujours au San Paolo. Hasard ou pas, les Turinois ont choisi de ne pas rester à Naples entre les deux matchs pour éviter la délétère pression médiatique. Les réseaux sociaux sont le miroir de l’impatience des supporters qui vont chauffer l’ambiance comme jamais. Parmi eux, il y aura sûrement ceux qui se sont fait tatouer Higuaín sur le bras après son exploit lors de la saison passée.

Le retour de Pipita à Naples ne suscite pas que de la haine. Ces derniers jours, il a aussi déclenché quelques blagues. Dans l’émission Marte Sport Live, un supporter a par exemple émis une suggestion : « On a retiré le maillot numéro 10 de Maradona, maintenant on peut bien retirer le numéro 71 d’Higuaín. » Une référence au numéro de la tombola napolitaine qui signifie « l’homme de merde » .

Pendant trois jours, le quartier de Fuorigrotta aura des allures d’enfer. Un quartier où le cœur des tifosi de la ville bat plus fort qu’ailleurs. En pleine Carême, avant la Passion de Pâques, l’endroit le plus païen de la catholique Italie fera face à son Judas.

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