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Hélder Postiga, l’incompris

Par William Pereira
Hélder Postiga, l’incompris

Synonyme portugais de Florent Sinama-Pongolle. Génial chez les jeunes, désastreux aujourd'hui, mais pourtant titulaire dans le onze de départ de Paulo Bento, Hélder Postiga est le symbole criant du manque d'attaquants qui touche le Portugal depuis quelques années. C'est aussi et surtout un type comme les autres.

Une dégaine banale, une coiffure banale, des performances banales… Le Portugal possède aussi un homme « normal » , Hélder Postiga. Inutile d’être un expert pour le constater, c’est sans doute l’avant-centre le plus bidon de tout l’Euro 2012. Il a, certes, marqué un but contre le Danemark, tout comme il a inscrit six buts en matchs officiels depuis l’arrivée de Paulo Bento, mais personne ne l’aime. Il pourrait même insulter la presse ou gueuler une connerie après avoir marqué un but rageur que personne ne viendrait lui mettre la main devant la bouche, car quoi qu’il arrive, il y aura toujours meilleur que lui sur le terrain. Hélder Postiga, c’est l’archétype de l’homme de l’ombre.

Un CV honorable

Hélder Postiga est le genre de mec qu’on connaît comme ça, de vue, mais sans plus. On ne se souvient pas d’où il vient ni quand on l’a rencontré, mais on sait qu’il existe quand même. À mieux y regarder, son début de carrière est pourtant tonitruant avec une victoire pleine de promesses au Tournoi de Toulon en 2001. Derrière Nuno Gomes et Pedro Miguel Pauleta, il apparaît comme le futur grand numéro 9 portugais du nouveau millénaire, à une époque où la Selecção avait encore des ressources à ce poste-là. Quelques mois après Toulon, Octavio Machado le jette dans le grand bain. L’entraîneur le plus pourri de Porto sous le règne de Pinto da Costa lance donc l’un des grands faux espoirs de la génération Quaresma.

Là encore, le début ressemble à un conte de fée. Au terme de la saison 2001/2002, qui aura vu José Mourinho succéder à Machado, Postiga s’en sort avec un total de 19 buts toutes compétitions confondues et surtout une place de titulaire indiscutable aux yeux du Mou. L’année suivante, l’épopée du môme de Vila do Conde se poursuit et connaît son apogée contre la Lazio Rome, en Coupe de l’UEFA. Postiga participe à la branlée infligée aux hommes de Mancini (4-1) en inscrivant le dernier but de la partie. Quelques semaines après, le FCP s’adjuge la C3, sans Postiga, suspendu. Les emmerdes commencent. Son transfert à Tottenham pour 9 millions d’Euro en 2003 ruine sa carrière et fait de lui l’attaquant inefficace et mentalement fragile qu’il est devenu.

Disette et coups d’éclat

Car, faut-il préciser qu’au début de l’histoire, le petit Hélder est un crack ? À 20 piges, il court vite, dribble bien et trouve souvent le bon geste face aux gardiens de but. Sa lucidité, son insouciance et sa fougue en font alors un redoutable adversaire pour les défenses portugaises et européennes. Avant, Postiga aurait vraiment pu marcher dans les traces de ses plus illustres aînés. Aujourd’hui, il peut, au mieux, faire en sorte de laisser une trace pas trop moche de son passage dans le monde professionnel à travers des statistiques intéressantes et quelques coups d’éclat. Car c’est ce qu’il est devenu. Un mec sans histoires, pas brillant du tout, dont le statut oscille entre « anonyme » et « sauveur » , avec une plus grande propension à rester bloqué sur le premier indicateur.

Cela dit, quand il est dans un bon jour, cela devient vite remarquable, dans tous les sens du terme. Déjà parce que ça n’arrive qu’une fois toutes les années bissextiles, et puis parce qu’il est capable de sortir des trucs de malade contre les meilleurs quand ça lui chante. La plus glorieuse fulgurance du boulet de la Selecção reste à ce titre son match épique face à l’Angleterre en 2004, en quarts de finale de l’Euro portos. Lancé à la 75e par Luiz Felipe Scolari, le gamin de Vila do Conde égalise huit minutes plus tard et permet aux siens de disputer la prolongation, puis la séance de tirs au but, durant laquelle il réussit une Panenka. Bon ok, c’est David James dans les cages, mais faut en avoir une bonne paire pour tenter pareil geste à un moment fatidique.

Bouc-émissaire

Rien ne dit que malgré l’Euro 2012 archidégueulasse qu’il sert à ses compatriotes, Hélder Postiga ne finira pas par planter un retourné comme en début de saison avec Saragosse. Mais rien ne dit qu’il le fera, non plus. C’est ce qui est agaçant chez ce type, l’imprévisibilité. Le manque de transparence, aussi. À l’heure où l’on connaît tout de la vie des footballeurs professionnels plus ou moins connus, celle de Postiga reste à ce jour mieux préservée que celle de ses pairs. Pas de caméras de la RTP ou de SIC dans son appartement auprès de sa famille pour émouvoir la ménagère de 50 balais et son mari moustachu, pas plus que de grandes sorties médiatiques. L’avant-centre portugais a un ego minuscule. Son manque de confiance se ressent sur chacune de ses prises de balle, de ses frappes ou chacun de ses dribbles, teintés d’une lâche retenue qui l’empêche de s’exprimer correctement et qui donnent aux spectateurs la ridicule impression de voir un amateur jouer au football.

Même après s’être fait lyncher par la presse et l’opinion publique de son pays, il n’a manifesté aucune rancune au moment de fêter son but contre le Danemark, là où Samir Nasri aurait insulté toute la profession et où Balotelli dit des mots doux au monde entier. Hélder Postiga est donc froid et ne déchaîne aucun sentiment – bon ou mauvais -, ce qui explique que tout le monde soit obligé de le juger objectivement et aussi cruellement que devrait l’être Carlos Martins, sa parfaite antithèse. À peine meilleur que son coéquipier de sélection, le milieu de terrain de Grenade est exempt de toute critique depuis la découverte par la population ibérique de la grave maladie qui frappe son tout jeune fils. Au-delà de ses médiocres qualités footballistiques, Postiga est peut-être un peu trop rationnel pour le football, sport populaire par excellence.

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Par William Pereira

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